WHISPERS T2 The Whisper of my shadow [Terminée]

17. Lothar

Quand mon corps reprit consistance dans le monde humain et non plus dans le monde parallèle magique de merde de Merlin, ce fut comme si toute la gravité s'abattait sur moi.

Comme si je prenais 7G dans la tronche sans être dans un putain avion de chasse.

Je vomis du sang, sans savoir où j'avais atterri. Acelin.

Acelin.

Takashi.

Blair.

Bordel. Il s'était forcément passé un truc.

— Lothar ? cria Takashi.

— Ashe ! hurlai-je.

Je roulai sur le ventre et me pris de la poussière du désert dans la tronche.

Un sanglot violent retentit soudain.

— Rasler ! beuglai-je comme un idiot.

Je sentis des larmes sur mes joues, car la douleur était à présent bien trop forte. Je repoussai les mains de Takashi pour ramper vers ce qui me semblait être mes deux ombres.

Deux ombres qui auraient dû se trouver ailleurs.

Et pas dans un état si pitoyable.

— On vient d'arriver, expliquait Takashi à Merlin. On les a trouvés comme ça. Je...

— Ashe... grognai-je.

Rasler et Ashelia étaient allongés au sol. Le soleil se couchait à peine, mais avait laissé des dégâts énormes sur le corps de mes deux lycans. Le corps de Rasler était dans un état pitoyable et son bras gauche pendait sur le côté tandis qu'il essayait de pivoter vers moi.

Tout autour de nous c'était un carnage.

Des corps, des dépouilles, des morceaux d'organes.

Mais je m'en FOUTAIS !

Ma main s'enroula autour des doigts ensanglantés de mon Anchor. Son corps trembla et sursauta.

— Elle est morte ? hoqueta Rasler.

J'ahanais pour me tirer encore par terre et posai mon autre main sur le front d'Ashelia. Tout son visage était un amas de chair ensanglanté. Ses épaules ne se remettaient pas correctement ce qui donnait des angles bizarres à sa carrure. Et une de ses jambes... Bon sang, j'espérais vraiment que les Earhjas pourraient faire quelque chose.

— Ashelia, crachai-je.

— Tu as été loin d'elle, murmura Merlin.

Elle s'accroupit à côté de nous.

— Sa lycan ne te sent pas.

— Dégage de là toi ! hurlai-je. Tu savais qu'ils étaient comme ça ?

— Lothar, haleta Rasler. Lothar, est-ce qu'elle est morte ?

— Non ! soufflai-je.

Je le regardai et lui fis un sourire que je voulais rassurant.

— Non, elle n'est pas morte.

— Sinon, il serait déjà mort lui aussi, gronda Merlin, visiblement très énervé. Je ne l'ai pas gardé en vie pour qu'elle t'envoie dans la tombe maintenant.

— Ferme-la ! sifflai-je. Soigne-la.

— Il faut une Earhja physique, rétorqua Merlin. Je ne peux pas la soigner, ces blessures sont trop graves.