WHISPERS T2 The Whisper of my shadow [Terminée]

16. Ashelia

Durant les Raids Sombres,

Australie, Règne de l'Empereur Aslander Val'endyr.

Une odeur de fumée. Un ciel orangé.

Au loin, un village brûlait. Aucun cri, aucun hurlement, juste le bruissement de la nature sauvage. Il régnait autour de nous un silence étrange. Un murmure s'éleva, pareil à un chuchotis dérangeant, agaçant. Je retroussai mon nez et relevai les yeux sur le cheval à mes côtés. Un homme le montait. Il portait les couleurs du nouvel Empereur, quand bien même il venait d'une autre contrée. D'un lointain pays.

Arthur Pendragon avait la même prestance que Lothar et l'Empereur lui-même. Peut-être parce que lui aussi était un homme de pouvoir. Un roi. Et pas n'importe lequel. Toute la Grande-Bretagne scandait son nom, souverain puissant et aimé.

J'aimais la symétrie de son visage et l'azur de ses yeux.

Ses Chevaliers se tenaient derrière lui. Pas tous, mais la plupart. Yvain restait très impressionnant avec son plastron, tout comme Galaad.

Rasler trouvait en eux des bretteurs intéressants et des compagnons d'armes plutôt sécurisants. Je ne me prononçais pas sur le sujet, observatrice silencieuse.

— Combien encore ? interrogea Galaad.

Les chevaux semblaient agités. Ils n'aimaient pas plus que nous l'odeur de sang et de mort.

— Autant qu'il le faudra, souffla Arthur.

Il observait l'horizon, bien droit, une main sur la garde de son épée magique. Cadeau d'un lac. Ou quelque chose comme ça. Rasler disait que je n'écoutais pas assez. Peut-être bien. En temps de guerre, on se focalisait sur ce qui comptait.

Et là, il fallait tuer des Seekers.

Qu'ils soient derrière la Prima ou innocents. On visait dans le tas. Et ça nous enlevait quelque chose. Le règne d'Aslander serait lui aussi marqué du sceau de l'horreur.

Au moins il ne brûlait pas des femmes.

— C'est un carnage.

Le cheval d'Yvain s'avança et ce dernier me jeta un coup d'œil, presque surpris de ma présence. Je savais me faire toute petite.

— Il y en a un dans le coin.

Un Général Seeker. D'anciens lycans s'étaient joints à la fête, côté Prima. Sans aucune surprise, Kairos faisait partie de ceux-là. Une fois le Roi Fou exécuté, il y avait eu un exode et des dissidences qui nous impactaient encore.

— J'espère que ce n'est pas Artesidas, grogna Galaad.

— Il te fait peur ? lui demanda Yvain.

— Leurs pouvoirs ne sont pas... communs.

— Merlin aurait beaucoup à dire.

Arthur pinça ses lèves à la remarque d'Yvain.

— Allons-y.

Je me faufilai en première, les laissant sur leurs chevaux. Le champ de maïs m'avala et bientôt, je ne vis plus grand-chose. J'avançai à l'odeur.

Celle de la mort.

Celle de la décomposition.

Personne ne considérait la Grande Purge comme une guerre. Plutôt comme un massacre. Mais ce qui se jouait-là... les Raids Sombres, ça marquerait notre histoire.

Tout comme nos vies.

La Prima avait tué la personne de trop. Et Aslander avait riposté, pour protéger son peuple, mais surtout les humains qui foulaient sa terre, son pays, son Royaume.