Je fis signe à l'homme derrière le bar. Il s'approcha et me servit un whisky sans un seul mot de ma part. Je fis rouler le liquide mordoré au fond du verre.
— C'est long cinq mois, maugréai-je.
Je bus une gorgée qui chauffa ma gorge. Je savourai le doux nectar que j'adorais particulièrement. La femme à côté de moi se tortilla sur sa chaise. Je vis à quel moment elle pressa ses cuisses l'une contre l'autre. La chaleur remonta le long de ma colonne vertébrale.
Je ne comprenais pas pourquoi toute cette situation devenait viscérale chez moi. Plus elle partait longtemps, plus j'avais cette impression qu'elle ne me donnait pas ce que je voulais. J'aurais aimé lui laisser la longueur nécessaire pour vivre sa vie, mais je m'y refusais.
Elle revenait, je me maudissais et nous échouions à rester loin l'un de l'autre assez longtemps pour résister à notre alchimie. Nous étions voués à subir cette connexion.
Je disais bien subir, car si nous avions pu partir loin et vivre ce que nous devions vivre, peut-être que nous nous serions enfuis.
Peut-être que nous aurions pu choisir.
— Je ne pense pas que tu as échoué, insistai-je pour qu'elle le comprenne.
Ashelia secoua la tête et j'aperçus brièvement sa cicatrice. Je pivotai vers elle et appuyai mon coude contre le bar. Mon genou frôla sa cuisse. Elle se crispa un peu plus.
— Je suis persuadé que tu as fait tout ce que tu as pu.
Je glissai de mon siège et mon corps frôla le bras d'Ashelia. Elle redressa son visage et plongea son regard dans le mien.
J'y lus tellement d'émotions à la fois que cela me serra le cœur. Ma main glissa sur sa cicatrice et engloba sa joue. Elle pinça ses lèvres, mais éventuellement, son regard brilla de sa lycan et elle se pressa contre mon contact.
— Je ne t'en voudrais jamais d'échouer, ajoutai-je.
— Si nous ne te servons pas, à quoi bon rester ?
— Parce que tu seras toujours bien plus forte que moi à vivre seule, admis-je avec une grimace.
Je me penchai pour l'embrasser, mais elle reprit le dessus sur sa lycan et se recula. Je fis la moue.
— Arrête, marmonna-t-elle. Tu n'as pas quelqu'un d'autre à aller embêter.
Je souris et frottai mon nez contre sa joue. Elle soupira.
— J'aime t'embêter. Et tu aimes que je t'embête. Sinon, tu aurais déjà fui.
— Visiblement, même quand j'essaye de te fuir, j'échoue à ça aussi, grogna Ashelia.
Elle avala une nouvelle gorgée de sa boisson. Je caressai ses cheveux avec tendresse.
— Tu n'y mets pas assez du tien.
— Quelle blague.
— Tu crois que je te laisserais fuir ?
Elle me jeta un coup d'œil et hésita. Je pouffai. Elle se figea quand ma bouche frôla son oreille avec ma main qui agrippait ses cheveux à l'arrière de sa nuque. Tout son corps se réchauffa et son odeur changea.
Elle sentait le désir et la chaleur.
— Tu le crois ? insistai-je.
— Non.
— C'est bien. Il vaut mieux pour toi que tu saches à quel point ta vie est liée à la mienne, meree raakh. Sinon, tu risquerais d'être surprise de tout ce que je veux te faire subir.
VOUS LISEZ
WHISPERS T2 The Whisper of my shadow [Terminée]
Hombres Lobo- THE WHISPER OF MY SHADOW - Dans son ombre, le danger. Depuis le retour de l'Enchanteur, Lothar se retrouve contraint de voyager à travers l'Australie pour calmer les inquiétudes de Merlin. Mais pendant ce temps, les Terras n'attendent pas et des...