15.1 Ashelia

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— ASHELIA !!

Le hurlement de Rasler explosa dans l'air brûlant du désert. Le coup que je reçus me projeta au sol et une bulle de sang explosa dans ma gorge. Des pleurs me parvinrent, ainsi que les vagissements d'un très jeune nourrisson.

On me tabassa. Des coups de pieds. Des coups de poing. On me traîna sur le sable brûlant et ma lycan hurla, à l'intérieur.

Tout était allé très vite. Trop vite.

L'arrivée des 4X4, les hommes de Kairos. Les premières exécutions, sommaires, rapides, injustifiées. Lorsqu'ils avaient attrapé la première enfant, même Rasler n'avait pas réussi à m'arrêter. J'avais tué ce connard d'Evan. Le craquement de sa nuque, une chanson à mes oreilles.

Et puis ça s'était accéléré dans un déluge de coups de feu et de sang.

On ne touchait pas aux enfants.

On ne touchait pas aux femmes.

On ne touchait pas aux Earhjas.

J'avais vrillé. Et tout s'était mélangé. Très mauvais combo. Les souvenirs du passé et l'horreur du présent. Un cocktail explosif.

Trop nombreux.

D'où ma présence au sol, presque incapable de reprendre mon souffle. La putain de mon paternel apparut, avec des bottes à talons hauts qui lui montaient jusqu'aux genoux.

Douce, douce Dhina.

— À genoux, cracha-t-elle.

On me força à l'être. Comme si j'avais envie de le faire, surtout devant cette connasse.

— Déboite-lui les épaules.

Un rire résonna et je mis du temps à comprendre que ça venait de moi. Je crachai un mollard de sang sur le sable.

— J'ai grandi dans le Fief de Marcellus, Dhina. Crois-moi, tout ce que tu penses m'infliger, il l'a déjà fait.

Un pied dans le creux de mes omoplates, on attrapa mes poignets et on tendit mes deux bras.

— Tu veux que je hurle ? murmurai-je, doucereuse.

Elle se pencha sur moi.

— Je veux te voir souffrir.

Tue Lothar pour ça, salope.

Le lycan dans mon dos tira d'un coup sec et le bruit fut horrible. La douleur m'explosa les neurones et écrasa ma raison.

Dhina me dit quelque chose. Le lycan s'écarta. Et je sautai à la gorge de la garce. Pas besoin de mes bras pour lui arracher la trachée.

Son hurlement fut celui de l'agonie, de la terreur pure. Pas le temps de cicatriser, je bouffai sa chair avec mes dents humaines.

Il y eut un gargouillement et de l'hémoglobine partout.

— J'espère que tu auras eu le temps de te faire culbuter par Kairos avant de crever, salope.

Son corps, inerte. On me projeta au sol et je riais, riais et riais encore. Je croisai le regard vitreux de la morte et ça me fit un bien fou.

Va pourrir en enfer, aux côtés d'Aran.

Quelqu'un remit mes épaules en place. Tout gonfla et chauffa. On tira une chaise pour m'installer dessus. Dehors, plus aucun bruit.

— Tu as tué l'un de mes meilleurs éléments.

WHISPERS T2 The Whisper of my shadow [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant