20. Lothar

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Ce ne fut pas la sensation du corps d'Ashelia qui s'éloigna de moi qui me réveilla.

Bien sûr que non, c'eut été trop simple.

Non, ce fut bien la sensation quand on me retira ma chevalière qui me crispa tout entier.

Car jamais je n'avais enlevé cette chevalière au cours des derniers siècles.

« _Tu es sûr de toi ? me demanda Aslander. Leur mentir ? Tu vas y arriver ?

— Si quelqu'un cherche à me doubler, il faut que je le double avant. Même si c'est Ashelia ou Rasler.

— Tu ne leur fais pas confiance ?

— Si. Mais n'importe qui qui me connaît assez bien sait très bien quelles sont mes faiblesses.

— Je vois.

— Tu es d'accord ?

— C'est toi qui mens, pas moi. »

Pourtant, je restais sans bouger.

La douleur dans ma poitrine devenait si lourde.

La trahison donnait un goût amer dans ma bouche.

Ça ne pouvait pas être elle.

Son corps bougea et elle s'éloigna du lit.

Elle soupesa la chevalière.

Elle sembla se figer.

Je bondis sur mes pieds et mon talon frappa l'arrière de son genou. J'agrippai ses cheveux quand elle tomba à genoux avec un cri.

— Que fais-tu ? soufflai-je, une lame sur sa gorge.

Ashelia me regarda soudain et ses yeux, bien plus violents qu'avant, me transpercèrent.

— Lothar ? murmura Ashelia.

— Je vais te le répéter une dernière fois, soufflai-je, le cœur dans la gorge, que fais-tu avec cette chevalière ?

— Je... je ne sais pas... je...

Je lui retirai le bijou des mains et la poussai par terre. Sa joue heurta la pierre du Deity dans un bruit mou. Elle ne cria pas, ses yeux écarquillés, son souffle court.

— QUE FAIS-TU ? hurlai-je à son visage.

Elle ferma les yeux et leva ses deux mains pour se redresser.

Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine.

Pourquoi voulait-elle me prendre mon verrou ?

Pourquoi voulait-elle prendre la seule chose qui aurait pu ouvrir la Prison des Seekers ?

Rasler entra brusquement dans la chambre et vit Ashelia recroquevillée au sol, à moitié nue, et moi à côté avec ma lame.

— Sire.

— AUX CACHOTS ! hurlai-je.

Tout le monde fut réuni autour de l'entrée du cachot où j'avais moi-même jeté Ashelia. Elle restait prostrée au fond, ses genoux ramenés contre elle.

— Alors c'est ça que les Terras cherchent ? Souffla Arzhel. Les verrous ? Kairos avance ces pions parce qu'ils pensent pouvoir rouvrir la prison ?

Je regardai Ani qui se frottait le menton.

Ça ne pouvait pas être ça.

Ça ne pouvait pas se jouer à ça.

Je ne pouvais pas croire.

— À quoi penses-tu ? me demanda Ani.

— Elle avait la chevalière dans sa main, haletai-je. Elle était prête à partir avec.

— Elle a dû des... absences, au cours des derniers mois, souffla Rasler à côté de moi.

Lui non plus ne comprenait pas tout ce que cela impliquait.

Lui aussi croyait que le verrou qui m'appartenait était cette chevalière.

Pourquoi ?

Pourquoi me l'aurait-elle prise ?

— Lothar, reprit Aslander. À quoi penses-tu ?

— Des Terras cherchent quelque chose. Et elle me vole ma chevalière. JE NE SAIS PAS A QUOI PENSER !

Arzhel secoua la tête.

Je me tirai les cheveux et agrippai brusquement les barreaux du cachot. Ashelia sursauta, ses joues pleines de larmes.

— POURQUOI ? hurlai-je. POURQUOI ?

Elle émit un sanglot et Arzhel posa sa main sur mon épaule.

Je le repoussai violemment.

— Lothar ! cingla-t-il. C'est une trahison.

Je le chopai par le col de sa veste et le plaquai au mur. Ses lunettes tombèrent par terre et éclatèrent.

— FERME-LA !

— Lothar ! hurla Aslander.

Rasler posa une main sur mon torse.

— Elle savait très bien ce qu'elle volait, souffla Arzhel. Elle savait très bien ce qu'elle faisait ! Ne le vois-tu pas ?

— Je te jure que je vais te fracasser la gueule si continue à l'ouvrir, sifflai-je, hors de moi.

Arzhel m'agrippa en retour et pressa son nez contre le mien.

— Réfléchis, Lothar. Elle savait et elle l'a fait. Elle t'a trahie. Elle nous a tous trahis.

— Arzhel, gronda Aslander.

Il voulut nous écarter, mais je relâchai Arzhel, dégouté.

Rasler voulut me toucher, mais je retournai devant les barreaux et m'y accrochai.

Pas possible.

Pas elle.

Pas comme ça.

Pitié non.

Pitié pas elle.

— Elle restera dans les cachots jusqu'à ce qu'on règle cette affaire, siffla Arzhel. Il faut prendre des précautions. Appelons Warren. Vérifions l'état du Mont Satori.

— N'attirons pas l'attention sur les secrets qu'on gardé cacher, souffla Aslander.

— Dégagez ! criai-je. Dégagez de là !

Aslander ne releva pas et tira même Arzhel du couloir.

Je serrai les barreaux sous mes mains.

— Ashelia, sifflai-je. Qu'as-tu fait ?

Le silence et son visage qui se creusait.

— QU'AS-TU FAIT ? hurlai-je.

Je me laissai tomber à genoux, le visage contre les barreaux.

Ce n'était pas possible.

Pas cette trahison.

Pas celle-ci. 

* * *

Ça faisait longtemps que je n'avais pas laissé de petits mots pour vous ☺️ j'espère que vous allez bien, personnellement ce n'est pas la grande forme, mais bon 😳

Il reste moins de 10 chapitres avant la fin donc à partir de maintenant, on entre dans le quart final de ce deuxième tome ❤️

WHISPERS T2 The Whisper of my shadow [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant