WHISPERS T2 The Whisper of my shadow [Terminée]

21. Lothar

Ras sur les talons, je me faufilai dans le bureau d'Arzhel. Je les entendais, lui et Ani, discuter de cette affaire dans la salle du trône qui se trouvait à côté. Je crus entendre Siobhane et Merlin, mais je m'en fichai.

Il fallait que sache. Que je sache si elle me mentait ou non. Elle n'avait pas pu voler tous ces objets n'est-ce pas ? C'était trop compliqué à remplacer.

Hormis, si une quelconque magie vous y aidait.

Dans ces cas-là, vous pouviez remplacer n'importe quel morceau, n'importe quel objet à votre portée.

Mais quelque chose ne collait pas. Ashelia n'aurait jamais pu faire ça de son plein gré.

L'avait-elle compris trop tard ?

J'appuyai sur le bouton de visio-conférence d'urgence. Arzhel devait avoir un signal quand nous lancions ça, car il apparut la minute suivante dans la pièce.

— Où est-ce que tu te crois Lothar ? ragea-t-il.

Plusieurs Konings répondirent, hormis Thatcher. Rien à foutre de lui, tant que j'avais ma réponse sur les autres verrours.

J'avais besoin de voir de mes propres yeux qu'ils étaient bien tous en possession de ce qui nous tenait éloigné d'une nouvelle guerre.

Car si Kairos avait bien le plan de faire revenir la Prima des Seekers, avec à ses côtés Cartaphilus et Vortigern, alors nous avions vraiment un très gros problème.

Et nous ne réagissions que trop tard. N'est-ce pas ?

— Acelin ? grognai-je.

Ce dernier apparut à l'écran, tout comme Shiel et Azarus. Ainsi que Gann et Naata.

— Il y a un problème ? s'inquiéta cette dernière.

— Il faut que vous me montriez vos clés, sifflai-je. Tous. Aller vérifier que votre verrou est toujours au même endroit.

Acelin obéit immédiatement. Il lui fallait bouger dans sa salle réunion où son immense table portait en elle un morceau de la table Ronde. La célèbre.

Gann disparut de l'écran lui aussi pour aller vérifier. Shiel aussi et Azarus suivit le mouvement.

Naata resta là et se pencha pour récupérer sa dague. Elle la fit tourner entre ses doigts un instant.

— Le mien est là, acquiesça-t-elle. Pourquoi vous inquiétez vous de ça ?

— RAS, répondit Acelin à son retour.

— RAS, ajouta Shiel et Azarus le suivit.

Gann revint, le Graal entre ses mains et le fit rouler entre ses doigts.

— Aucun problème ici non plus.

— Allez-vous nous expliquer l'urgence ? grogna Naata. Vous nous faites flipper...

Je frottai mon front. Tout le monde possédait son verrou. Tout le monde avait en sa possession les objets qu'Ashelia disait avoir volé.

— Kairos est à la recherche des clés pour ouvrir la Prison des Seekers, annonçai-je.

— Es-tu fou ? souffla Arzhel. Nous devons en parler et tirer les informations d'Ashelia avant de balancer ce genre d'annonces, tu ne crois pas ?

— Les éléments se recoupent, remarqua Rasler. Les mouvements de Terras se concentrent tout autour du territoire de la capitale, là où le Deity se trouve.

— Tous les objets sont à leur place, soufflai-je, pourquoi mentirait-elle ? Elle avait ma chevalière entre les mains.

— Et si les Terras cherchaient l'entrée de la prison ? Non pas en sachant exactement où elle se trouvait mais en éliminant tous les territoires, un à un, continua Rasler.

— Lothar, souffla Gann.

Je me redressai et l'observai. Il écarquilla ses yeux et la coupe qu'il possédait se transforma en un vieux verre.

— Putain de merde, crachai-je.

— Ce n'est pas possible, souffla Arzhel.

— Ani, s'inquiéta Naata.

Elle me montra la dague qu'elle tenait. Un vieux couteau rouillé.

— Acelin ? Shiel ? Aza ? ordonna Aslander, calme. Vérifiez vos objets. MAINTENANT !

Ils revinrent tous le visage pâle.

— Ils ont les objets, soufflai-je.

Je pivotai vers Aslander.

— Ils n'ont pas le tien. Et ils n'ont pas les jumeaux.

Arzhel écarquilla ses yeux. Il quitta la pièce au pas de course. Aslander frotta ses cheveux.

— Excalibur est au Deity. Ils ne pourront jamais y pénétrer.

— Où se trouve-t-elle ?

— Dans la salle d'entraînement. Ou même avec Ambrose, il l'utilise parfois.

— Ashelia n'a pas menti, grondai-je. Elle ne nous a pas trahi, Ani.

— Les objets ont disparu, Lothar. Les objets qui nous maintiennent loin d'une possible guerre. Et elle est la seule coupable pour l'instant. Tu comprends ?

Je rageai et sortis de la pièce. Rasler sur mes traces, nous nous dirigeâmes ensemble vers les cachots. Je voulais la vérité de sa bouche à elle.

Je voulais qu'elle me dise qu'elle n'avait pas compris ce qu'il se passait jusqu'à ce qu'il soit trop tard.

Elle ne pouvait pas me trahir.

— Si Kairos est déjà en possession des objets, ne devrions-nous pas nous inquiéter d'Arthur ? souffla Rasler au pas de course.

Mon lycan voulut lui répondre, mais un souffle nous attira. Rivqa murmurait mon prénom non loin d'ici. Dans la Roseraie ? Je pivotai et Rasler dut rectifier sa trajectoire.

— Rivqa ? l'appelai-je quand enfin j'atterris dans le jardin de Nokomis.

Elle se leva du banc et fit quelques pas pour nous rejoindre. Sa main heurta la mienne et elle s'y accrocha avec une petite moue.

— Lothar, je crois... je crois qu'il y a un problème, souffla-t-elle.

— Que se passe-t-il ? Tu es blessée ?

— Non, non. Je... Je sais qu'Evy ne devrait pas être ici.

Rasler se figea à côté de moi.

— Evy est ici ? comprit-il immédiatement.

— Je... oui elle était avec moi. Elle m'a demandé s'il y avait des gens dans la salle d'entraînement à cette heure. Et je sais que souvent, les soldats n'arrivent que bien plus tard.

— Ras, soufflai-je.

— Lothar ? s'inquiéta Rivqa.

— Va à la salle du trône. Cours-y si tu le peux. Et dis à Arzhel ce que tu viens de nous dire d'accord ?

Je la lâchai et lui ordonnai de se dépêcher.

Je rejoignis Rasler dans le couloir. Nous courûmes aussi vite que possible.

Des bruits nous parvinrent de salle de combat.

— Putain, grognai-je.

Rasler s'écrasa contre la porte en bois épaisse et elle s'ouvrit brusquement. Il tomba en avant, arrêter par le corps d'Ambrose là étalé.

Plein de sang.

— Trouve Excalibur ! hurlai-je à Ras.

Je fis rouler Ambrose sur le dos et me figeai.

On lui avait refait le portrait.

Evy... Evy avait fait ça ?