Bonus #1 ⋅ Blancheur de Porcelaine 🍋

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Je sais, je suis déjà méga en retard dans les réponses de mes commentaires, et vous avez probablement retiré cette histoire de votre bibliothèque, mais j'ai pas su dire au revoir à ces bébés, et puis... je voulais vous remercier pour votre énorme gentillesse au cours de ces 10 derniers mois, surtout après vous avoir teasé pour certaines. Donc voilà un petit bonus citronné à l'histoire de Fusae et Tooru ~

Trigger warning, de ce fait : présence de description (plus ou moins) explicite de relations sexuelles, ou plus communément appelé lemon. Rien de vulgaire mais voilà, vous êtes prévenus. Et du fluff, beaucoup de fluff.

Sendai se peignait de blanc cette semaine-là. Un blanc éclatant, cotonneux, à éblouir petits et grands de sa pluie de flocons immaculés, qui plongeaient peu à peu la ville dans une langueur hivernale typique du mois de janvier. De base, Oikawa n'en avait pas grand-chose à faire, de la neige : certes, c'était beau sur les toits et sur les arbres, et ça pouvait se montrer fun lors de batailles de boules de neige ou de construction de bonhommes, mais c'était aussi froid et glissant si on ne faisait pas assez attention, voire particulièrement agaçant lorsque les entraînements se trouvaient suspendus à cause du blizzard. En somme, c'était une intempérie dont il se passerait volontiers au quotidien.

Là, toutefois, le volleyeur remettait tous ces a priori en question devant la simple image de sa petite amie collée à la fenêtre, les yeux plein d'étoiles à mesure qu'ils balayaient le paysage de l'autre côté de la vitre, pour ensuite s'illuminer encore plus en se posant sur son équivalent au papier à grain. Elle grelottait frileusement, et sa peau d'ordinaire pâle rosissait même sous les assauts du froid, en dépit du chauffage réglé au maximum, ou de l'épais gilet turquoise qu'il lui avait prêté mais qui retombait sur une de ses épaules, un poil trop grand pour sa petite silhouette. Malgré tout, Fusae avait l'air de vivre sa meilleure vie, en admiration devant les flocons qui s'écrasaient sur la ville, comme un chaton qui découvre le monde à distance. Oui, peut-être que finalement, Tooru aimait bien la neige.

— T'as pas trop froid, Sae-chan ? s'enquit-il, une pointe de taquinerie dans la voix.

Rhétorique, comme question. Il voyait parfaitement qu'elle était frigorifiée, les jambes ramenées contre sa poitrine pour garder un semblant de chaleur, et les lèvres parcourues de frissons à chaque fois que le vent heurtait la fenêtre – et donc elle, par extension. C'était surtout une manière pour lui d'engager la conversation, d'attirer son attention sur lui et sur lui seul. Et peut-être de l'inviter à venir se blottir entre ses bras, aussi.

Elle leva le nez de son esquisse, légèrement hébétée par la rupture soudaine avec ses rêveries. Tooru sentit le coin de ses lèvres se redresser ; sa passion pour le dessin n'avait aucune limite, à totalement la déconnecter du monde autour d'elle et l'emmener dans un univers qui n'appartenait rien qu'à elle – tout comme la sienne pour le volley. À tous les coups, elle avait peut-être même oublié sa présence. Et Sae-chan de secouer la tête en percutant le fond de sa phrase :

— Non non, ça va. Et puis... j'ai presque fini, lui assura-t-elle dans un sourire, la voix un peu craquelante à force d'être restée silencieuse pendant de longues minutes.

Il pouffa de rire, affalé dans les innombrables coussins du lit qui était presque devenu le sien aussi, après tout ce temps à y dormir. Combien d'oreillers et de couettes avait-elle ajoutés, depuis le jour où il avait posé un pied dans cette chambre d'adolescente quatre mois auparavant ? À quel point avait-elle bousculé ses habitudes pour mieux les adapter aux siennes ? Pas qu'il lui jette la pierre, après avoir lui-même déniché une seconde couette sitôt que sa frileuse petite-amie avait accepté de venir dormir chez lui un week-end. Or c'était à donner le vertige, cette façon dont leurs vies s'étaient tout naturellement ajustées à celle de l'autre, pour que les fils de leurs destins puissent un peu mieux s'entremêler.

La Fenêtre d'en face |HQ!!|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant