Chapitre 3: La métaphore du diamant

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À peine ai-je le temps d'entendre la phrase de présentation de mon oncle que mon cœur s'emballe, manquant, l'espace d'une seconde, de me faire arrêter de vivre. À la place, mes pommettes prennent une légère teinte rosée si j'en juge par le froncement de sourcil de ma tante.



Va-t-il dire qu'on s'est déjà rencontrés ? Ma respiration est longue et douloureuse dans mes poumons, et je me fais violence pour ne pas relever trop vite le regard vers son visage. Je n'ai pas envie de redevenir cette biche effarouchée, qui avait l'air de tant l'amuser.



Mais lorsque je croise son regard bleu, je ne peux m'empêcher de sentir quelque chose glisser à l'intérieur de ma poitrine, un peu comme une savonnette dans une baignoire.



– Miss Peverell, me salut-il presque froidement en s'inclinant respectueusement devant moi. Vous êtes de toute beauté, poursuit-il en m'attrapant délicatement le poignet pour me faire un baisemain.



Dès que ses lèvres se posent sur ma main gantée, je ressens cette savonnette glisser de nouveau en moi, me laissant sur la peau une traînée bien plus rafraichissante que je ne l'aurai pensé. Et cela, même si mes joues s'embrasent un peu plus face à cet homme, pour le moins troublant.



– Mr Potter, m'incliné-je à mon tour.



Je n'arrive pas à formuler une seconde phrase correcte tant j'ai l'impression de passer pour une petite imbécile ! Comment ai-je fait pour ne pas comprendre que l'inconnu des cuisines n'était personne d'autre que Henry Potter lui-même ? Le jeune Auror imbattable au duel, et l'homme que ma cousine convoitait tant...



Les pièces du puzzle sont en train de s'assembler dans ma tête. Henry Potter se cachait d'Elisabeth, au moment où nous nous sommes rencontrés, et il me parait évident que je serais passée pour une idiote si j'avais tenté de le désarmer avec ma baguette. J'ai beau exceller en Défense contre les forces du mal, à l'école, je n'ai pas l'arrogance de dire que j'aurais fait le poids face à cet homme.



D'ailleurs quel âge peut-il bien avoir ? 21 ans ? 22 ans ? Guère plus... sinon je n'aurais pas quelques souvenirs de lui à Poudlard.



Je lève mes yeux vers lui, lorsque je constate, avec regrets presque, qu'Aro Greengrass vient de nous rejoindre, prenant la place du jeune couple Potter. Je ne les ai même pas vu s'éclipser...



– Charlotte ? m'interpelle ma tante, un sourcil arqué.



Une fois plus, je constate qu'une question vient de m'être posée alors que j'avais la tête ailleurs.



Définitivement, je passe pour une petite imbécile, mais Mr Potter à l'air de trouver cela amusant si j'en juge par le rapide sourire qui vient d'illuminer sa bouche, l'espace d'une seconde.

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