Dans le box où nous avons trouvé refuge pour, à la fois nous pardonner et nous aimer, la lampe d'huile ne brûle plus depuis un bon moment. Par les fines rayures entre les lattes en boit la nuit nous engloutit de ses ténèbres. Seul une épaisse boule, d'un blanc éclatant, tournoie lentement dans la pièce, nous apportant une douce luminosité et une agréable chaleur.
Les jambes endoloris, le dos douloureux et les paupières lourdes, je regarde, comme hypnotisée, cette boule faire des cercles au-dessus de nos têtes alors que, nichée entre les bras de Henry, la joue sur son torse, je me laisse bercer par ses mains qui caressent inlassablement mes cheveux.
- Vous devriez dormir, Charlotte, me souffle-t-il. Il est presque trois heures du matin... je vous sens lutter contre le sommeil.
Je ne réponds pas, les yeux toujours rivés sur la boule couleur nacre.
Plusieurs minutes s'écoulent avant que je ne m'humecte les lèvres pour prendre la parole. Mais ce n'est pas pour donner une réponse à Henry.
- Vous servez-vous de ce sort quand vous êtes en mission ? demandé-je, sans quitter la sphère des yeux.
Je l'entends soupirer, puis ses doigts glissent sur ma tempe avant de s'enfoncer dans mon épaisse chevelure caramel, parsemée de ce que j'imagine des centaines de brins de paille.
- Souvent, me répond-t-il. Quand il fait froid, sombre... quand je ne peux rien faire d'autre qu'attendre... attendre les ordres de mes supérieurs. Ça fait passer le temps...
- Je comprends.
- C'est hypnotisant, vous ne trouvez pas ? me demande-t-il en m'embrassant le sommet de la tête.
- Complètement, murmuré-je en réussissant tout de même à arracher mon regard de cet enchantement.
Je lève les yeux vers Henry et réprimande un bâillement, ce qui le fait arquer un sourcil. Son regard est désapprobateur. Je sais que je devrais déjà être en train de dormir mais je ne le veux pas... parce que je sais ce qui se passera à mon réveil.
- Si je m'endors, je sais qu'à l'aube, vous ne serez plus là... et j'ai envie de passer le plus de temps possible avec vous, avoué-je en souriant doucement.
- Je le sais mais... votre tante et votre oncle risquent de se douter de quelque chose si vous arrivez au petit déjeuner avec des yeux aussi cernés que ceux d'un raton laveur.
Je me mets doucement à rire et repose ma joue contre son torse.
- Peut m'importe de ce qu'ils se doutent. Je ne fermerais pas les yeux, rétorqué-je en m'enfonçant un peu plus contre Henry, avant de déposer un léger baiser sur son pectoral.
- Charlotte.... Vous pouvez être une sacrée tête de pioche quand vous vous y mettez, soupire Henry.
Malgré son reproche, j'entends la note d'amusement – peut-être même de fierté... - pointer au fond de sa gorge, ce qui me fait sourire.
- N'est-ce pas une des qualités requises pour devenir une Potter ? murmuré-je.
Je me redresse de nouveau pour croiser son regard. Mes yeux pétillent, ou bien est-ce les siens ? J'ai l'impression qu'à nous deux, nous pourrions illuminer toutes les bougies du Chemin de Traverse, la veille de Noël.
- En effet..., me confirme-t-il d'un sourire en coin, sa main droite me caressant toujours les cheveux alors que sa gauche atterrit derrière sa tête. J'espère que vous porterez mon nom avec autant d'éclat que vous portez celui de vos ancêtres...
- Oh oui, chuchoté-je, des rêves pleins la tête. N'ayez aucun doute là-dessus, chéri.
J'ai conscience qu'un immense sourire me barre le visage alors que mon esprit tourne à vive allure au sujet de nos fiançailles et de, par extension, notre mariage. Notre mariage... à cette simple idée, je me sens devenir toute guillerette. Une vraie enfant à quelques jours des fêtes de fin d'année. Je pense déjà à toutes les fleurs que je vais commander, à la dentelle, la soie, les menues, quelle robe choisir, quelle robe porter, les desserts, la pièce montée, la musique, les partitions ! Oui, j'ensorcèlerai moi-même le piano pour que la partition soit magnifiquement bien réalisé. Et... les invités ? Mon dieu, mais combien serons-nous ? Et mes amies ?
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First Impression
FanfictionChoquée par son propos, je loupe le pas de danse et Mr Potter me resserre brutalement contre lui, pour m'éviter une chute mémorable devant l'ensemble des convives. Par Merlin, que cette situation est gênante... Nous sommes tellement proches que ma p...