Chapitre 56 : Retour à Flaglet-le-haut

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Dans la chambre de Minerva, alors que les rayons du soleil effleurent l'horizon et que les premières lueurs du crépuscule pointent le bout de leur nez, je termine de boucler ma valise.

Minerva arrive avec un panier chargé de fromages et de légumes et le pose sur son lit avant de le pousser vers moi.

- De la part de ma mère. Pour ta tante, me dit-elle en s'asseyant en tailleur sur les couvertures pliées en quatre au bout de son lit.

- Tu la remercieras. C'est adorable, dis-je en souriant.

- Es-tu certaine de ne pas vouloir rester quelques jours de plus, Charlotte ?

Je soupire et sangle mon sac avant d'enfiler mes gants de voyage.

- Je dois rentrer. Il le faut... j'ai encore quelques affaires à régler à Godric's Hollow et... avec ma tante, achevé-je, la voix tremblotante. Qu'est-ce que je suis censée faire ? demandé-je subitement en claquant ma langue sur le palais.

- Avec qui ? questionne Minerva, un sourcil arqué. Ta tante ? Henry ?

- Pourquoi me parles-tu de Henry ? m'étonné-je.

- Tu ne comptes pas lui dire la vérité à propose de... ce que tu as fais dans son bureau ?

J'ai le cœur qui se serre et je fais comme si je n'avais pas entendu sa question ce qui fait arquer le second sourcil de Minerva.

- Pour une Gryffondor, tu es une sacrée trouillarde...

- C'est bon ! m'agacé-je en lui lançant un regard noir. Je lui dirais !

- Quand ? insiste-t-elle.

- Avant de partir à Poudlard ! Tu es contente ? m'énervé-je.

- Oui.

Elle m'adresse un sourire entendu puis se lève pour quitter sa chambre, me laissant seule pour revêtir ma tenue de voyage.

- On dirait ma mère, marmonné-je alors que je l'entends descendre les escaliers.

- J'ai entendu !

Je lève les yeux au ciel malgré un sourire au coin des lèvres. J'aurais peut-être dû aller chez Una, effectivement.

***

Lorsque j'arrive sur le sommet de la colline, tout proche du portoloin qui s'avère être un vieux pot de cornichons, posé à moitié en équilibre sur une buche de bois, je constate – presque avec soulagement – que Battius et Moreen sont déjà là, parés pour m'escorter. Il y a encore quelques jours, cela m'aurait exaspéré de les voir, me rappelant que Henry me voit toujours comme une enfant, incapable de me défendre. Mais ça, c'était avant que je lise tous ces articles dans la Gazette du Sorcier... Toutes ces familles de sang-mêlés, et mêmes certaines de sang-purs, traqués, blessés... assassinés même. C'est de la folie. Pour le moment, personne ne parle des sbires de Grindelwald. Officiellement du moins, parce que dans le fond, la vérité, on la connaît tous... Henry avait raison depuis le début... la Guerre arrive à grands pas. Qu'on le veuille ou non.

- Qui sont ces sorciers ? me demande Minerva en ralentissant le pas, les sourcils froncés.

D'un coup de menton, elle me montre mes deux gardiens, l'un habillé en noir, l'autre en gris anthracites. Ils ont de longues capes et des bottes en cuir. Le genre de tenue similaire aux Aurors.

- Mes gardiens, expliqué-je. Henry les a engagé pour ma sécurité.

- Sérieusement ? s'étonne Minerva. A cause de... tout ce qui se passe en ce moment ?

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