Chapitre 51 : Une nuit pour une vie

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Le dîner se passe dans une parfaite ambiance de question - réponse. Plus je pose des questions idiotes, et plus Henry aime me répondre, certainement satisfait d'éviter le pire. En même temps, ai-je vraiment envie de savoir s'il est en première ou seconde ligne pendant les attaques, si c'est lui qui rentre le premier dans une maison abandonnée, soupçonnée d'être un des quartiers généraux de Grindelwald ? Ai-je vraiment envie de l'imaginer crouler sous les sorts ? Non... savoir qu'il dort dans des fossés, parfois même dans des trous creusées tant les températures sont basses, privé de chaleur et de nourriture, sont déjà des choses assez lourdes à digérer. Et pourtant, ce ne sont que des choses matérielles.

- Quelles sont les rations de nourriture que vous adorez et celles que vous détestez ? demandé-je alors que nous passons au dessert.

Je découpe deux belles parts de la tarte à la fraise que je mets dans deux petites assiettes. J'en tends une à Henry qui vient de me remplir pour la énième fois mon verre de vin. Echange standard, dirons-nous. Sauf qu'à présent la bouteille est vide... 75ml que l'on vient de descendre à deux. Pourtant, je n'ai pas du tout l'impression d'avoir abuser de cette boisson exquise.

- Hum.... je dirais que les pâtes au saumon sont franchement infectes, d'ailleurs je n'en mange jamais, j'arrive toujours à les échanger contre des biscuits, ou autre chose, me dit-il en fronçant le nez de dégout. Par contre, les dattes en conserve, c'est assez goutteux...

- Les dattes en conserve, répété-je, écœurée. Oh mon dieu... comment faites-vous pour être si bien portant alors que vous ne mangez presque rien ?

- Je ne sais pas... quand votre journée est composée à 90% de marche, d'escalade, de courses, de tirs... ça vous forge, j'imagine, me dit-il en haussant les épaules.

- Je vous imagine ramper dans une terrain boueux maintenant, lui dis-je en souriant alors que je repose mon assiette vide sur la table basse.

Il rit aux éclats, et je suis ravie de voir que l'ambiance est bien plus légère qu'au début du dîner. Je crois qu'il me faut un certain laps de temps pour assimiler qu'Henry est Auror, et que oui, parfois il peut être blessé. C'est difficile de l'accepter, mais... c'est aussi pour ça que je l'aime. Pour son sens aiguisé du devoir.

- Et... hum... qu'est ce qui vous manque ? questionné-je en buvant une gorgée de vin.

- Ce qui me manque le plus ? répète Henry, pensif. Beaucoup trop de choses... Un lit, des draps propres, une douche tous les matins, du café...

- Ca fait beaucoup de chose en effet, rié-je à mon tour, en tirant nerveusement sur le solitaire en diamant qui orne mon cou depuis mon dix-septième anniversaire. Mais... ce qui vous manque le plus ?

Henry repose son verre de vin sur la table basse, il s'apprête à me répondre mais une légère grimace irradie sur son beau visage. La seconde d'après je le vois se tortiller doucement sur le canapé. Au moment où ses traits se font plus serein, et où sa bouche s'ouvre, je le devance de quelque secondes.

- C'est votre blessure ? demandé-je, inquiète.

- Non, simplement le bandage, me dit-il. La crème a dû pénétrer depuis le temps, c'est... le frottement qui me gène.

Ses sourcils sont froncés, et il soupire, ses doigts passant sous sa chemise pour tirer doucement sur ses bandages.

- Laissez-moi faire, lui dis-je en me relevant. Je vais vous l'enlever.

Il se relève, sans un mot, pousse la table basse du pied, et se met dos à moi. Il déboutonne sa chemise, et je la fais glisser sur ses épaules carrées, mes doigts profitant de ce moment intime pour caresser les muscles de ses bras et sa peau, douce et chaude.

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