Chapitre 17: Solution de dernière minute

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L'hiver à Poudlard avait pris ses quartiers depuis un bon moment déjà. Bien avant Noël, et les vacances de décembre, et je n'avais pas été si aussi heureuse que je me l'étais imaginé de rentrer pour les fêtes à Flaglet-le-Haut, en laissant le château aux mille flocons de neige derrière moi. Minerva et Belinda étaient restées ici et j'avais dû rentrer, affrontant la solitude du manoir de par l'absence d'Elisabeth, installée dans sa nouvelle demeure, ainsi que celle de ma mère, trop fragile après une énième crise de nerfs.

Finalement, j'avais passé mes vacances entourée de ma tante, et ses réceptions privées, et mon oncle, partant tous les après-midis à la chasse, et je n'avais fait qu'une seule chose, travailler et rattraper le retard que j'avais accumulé au premier trimestre. La seule chose qui me faisait me lever le matin était de me dire que, si je travaillais correctement, je pourrais m'octroyer une balade avec Happy, et boire un bon thé fumant en lisant un poème de Keats. Il y a bien plus épique lorsque l'on a seize ans... Le seul moment épique de mes journées était de jouer au piano des morceaux plus soutenus, plus rythmés, ce qui entraînait toujours une grimace de réprobation chez ma tante. Une vraie épopée, en somme !

Lorsque j'étais retournée à Poudlard pour janvier, je m'étais sentie plus légère, comme si le poids sur mes épaules d'être la dernière Peverell ne m'incommodait plus. J'allais pouvoir prendre du temps pour répondre à la lettre que m'avait envoyée Henry pour le 31 décembre. J'entends encore ses mots résonner dans ma tête, à force de l'avoir relue.

« ... que cette nouvelle année soit aussi belle à vos yeux que vous l'êtes aux miens... »

Je pense que mon cœur ne cessera jamais de fondre face à cette phrase. Face à cette phrase, et face à tout ce qui pourrait émaner de Henry.

Depuis la révélation qui m'a touchée de plein fouet au mariage d'Elisabeth, je ne peux m'empêcher de penser constamment à lui. Pas une seule journée ne passe sans que mes pensées soient rivées sur l'homme que j'aime, et j'ose espérer qu'il m'aime en retour. Véritablement. Car moi je l'aime véritablement... à en damner un saint !

– Charlotte ? m'appelle Victorine, me faisant légèrement sursauter.

Je lève la tête de la lettre que je viens de finir de signer, avec un « Tendrement » pour la toute première fois, suivi de mes initiales, et je la glisse dans l'enveloppe, avant de me tourner vers Victorine et ses longs cheveux blonds. Elle les brosse délicatement avant de les natter sur le sommet de sa tête, et son sourcil s'arque.

– Que fais-tu ? me demande-t-elle, en me scrutant de ses yeux bleus.

– Je rédige une lettre, réponds-je simplement en la sentant prendre place à mes côtés.

– Une lettre pour Henry Potter ? enchaîne-t-elle, un petit sourire en coin.

– Si tu connais la réponse, pourquoi me le demander ? rétorqué-je, en rougissant.

– Tu es encore plus belle, Charlotte, lorsque tu es gênée, me murmure-t-elle en attrapant le collier que j'avais dans la main.

– Hey ! m'exclamé-je. Rends-moi cela ! exigé-je en tendant la main devant elle.

Mais Victorine n'en fait qu'à sa tête et inspecte le collier en or, sur lequel est attaché un pendentif, une sorte de médaillon que l'on peut ouvrir en deux en appuyant sur le petit fermoir du dessus.

– Qu'y a-t-il à l'intérieur ? me demande-t-elle, amusée par la situation.

– Il n'y a rien à l'intérieur, mens-je en sentant mon cœur s'accélérer.

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