Chapitre 7: le langage des fleurs

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Debout dans ma chambre, les mains posées contre le rebord de ma coiffeuse, je sens Eudoxy s'activer contre les lacets de mon corset, par-dessus ma sous-robe. Je peste dans ma barbe lui demandant pour la seconde fois de ne pas serrer aussi fort. Dieu du ciel, est-ce ma tante qui lui a ordonné de faire fi de mes exigences ?



Ma petite elfe baisse la tête, me confortant ainsi mes idées, avant de m'aider à enfiler ma robe de brocart couleur parme surpiquée de dentelle sur le bustier. Bustier qui me coupe le souffle, tant je le sens étriqué sur ma poitrine et mon ventre. Que Merlin décime l'inventeur de cet engin de torture !



Je m'assois sur le tabouret face à ma coiffeuse, le temps qu'Eudoxy m'ondule les cheveux pour les accrocher en un chignon bas. Face à moi, les yeux de mon reflet, pétillants, me renvoient une image froide de moi-même. La raison ? Le dîner intime de ce soir où Aro Greengrass est l'invité principal de mon oncle. Je suis dépitée...



Ma tante rentre dans ma chambre sans frapper, pose un bouquet de fleurs sur ma coiffeuse en haussant les sourcils.



– Ça ne peut plus durer, Charlotte, m'annonce-t-elle, sévèrement en me tendant l'étiquette qui porte mon nom. C'est déjà le vingt-deuxième bouquet de la semaine, soit plus de deux cents roses ! Vous en avez partout dans votre chambre... C'est indélicat !



Je souris au moment où ma tante quitte la chambre, profitant de ce moment pour balader mes yeux dans ma chambre. Oui, des roses, il y en a partout... Sur mon bureau, ma coiffeuse, mes deux tables de chevet, et la table basse. Il y en a même sur mon balcon à l'air libre... Que diable vais-je faire de toutes ces fleurs ?



Cette situation dure depuis presque une semaine. Chaque jour apportant de nouveaux bouquets, toujours plus sublimes, avec les mêmes étiquettes portant mon nom, au recto, et celui de Mr Potter, au verso.



Ça a commencé dimanche soir, après la fameuse remarque qui a tout chamboulé. Ensuite, lundi. Pendant mon cours d'équitation, de piano et pendant l'heure du thé. Mardi matin, deux autres bouquets trônaient fièrement sur mon bureau dès mon réveil, auxquels s'est rajouté une petite dizaine entre mercredi et vendredi matin. Est ensuite arrivé samedi, ce jour-même, où les bouquets sont arrivés entre le petite déjeuner et le déjeuner, presque à chaque heure...


Je dois admettre que Mr Potter est très obstiné tout de même... et assez imaginatif car sur chacune de ses étiquettes j'ai une nouvelle tournure de phrase dans lequel il s'excuse platement.



« S'excuser, c'est convenir qu'on a manqué. »



« Excuser les fautes des autres nous donne des droits à leur indulgence. »



Et le dernier, qui m'a longuement fait réfléchir :

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