Allongée dans mon lit, je fixe inlassablement le plafond espérant trouver des réponses à mes questions en ce dimanche matin alors que le soleil baigne à peine le sommet des arbres qui entourent le jardin. Me redressant sur un coude, je peux mieux observer le jardin et le calme de la forêt qui s'étend sous ma fenêtre, derrière les pommiers du jardin.
J'hume doucement l'air lorsque je me retrouve finalement debout, sur mon petit balcon, espérant pouvoir absorber le doux parfum de l'herbe fraîche et des fleurs qui jonchent le parterre des champs.
Je m'apprête à retourner au lit, quand une idée émerge en moi...
Je souris, et cours en direction de ma porte pour l'ouvrir le plus délicatement possible avant de récupérer ma baguette sur ma table de chevet. Mes pas caressent doucement le parquet tout juste ciré du couloir du premier étage, avant de m'échapper dans les escaliers, puis de traverser le hall d'entrée et la salle de réception. À présent, mes pieds nus martèlent le sol en bois de la terrasse avant de sentir la rosée du matin mordre mes chevilles et mes mollets.
Remontant ma chemise de nuit à mi-cuisse, me faisant rougir jusqu'aux oreilles, je cavale, comme lorsque j'étais petite, le plus loin possible de la demeure de mon oncle, ignorant les elfes de maisons qui me regardent de manière curieuse alors qu'ils sont entrain de ranger le salon d'été.
Je cours, plus vite, plus loin, avant de m'allonger sur l'herbe fraiche, à l'abri des regards indiscrets et bien trop perturbateurs pour mon esprit frivole.
La rosée trempe ma chemise de nuit dans tout mon dos et sur mes épaules, mais je ne m'en préoccupe pas. J'aime sentir ce contact de la nature sur moi, c'est bien l'un des seuls que je supporte depuis le décès de mon père. Je ferme les yeux, fortement, ne souhaitant pas revoir son visage blanc et vide de toute vie, de toute âme, lorsque tout était fini... Mais bien vite, ce souvenir suffoquant qui commence déjà à m'électriser, comme à chaque fois, est en train de disparaître. À la place, une douce sensation de chaleur est en train de s'infiltrer sous ma peau, et cela n'a rien à voir avec les premiers rayons solaires sur mes avant-bras et mes joues. Non...
Cette sensation est uniquement due au fait qu'on est dimanche et que, dans quelques heures, je reverrai Mr Potter, mon inconnu des cuisines. Cela fait quatre jours que la soirée commémorative a eu lieu, et je pense que je me languis de sa présence. Déjà. Ce qui m'inquiète plus que tout.
Peut-être n'est-ce pas réciproque... Peut-être devrais-je écouter les conseils de ma mère ? Dans une lettre qu'elle m'a envoyée après la soirée, ma mère m'a dit que les Potter sont des sorciers d'une arrogance sans frontières mais dotés de sentiments bien plus loyaux que la moyenne.
Que dois-je comprendre ?
Je caresse doucement l'herbe du bout des doigts avant de me cacher le visage dans mes bras, espérant disparaître de l'univers, et ne plus me sentir éparpillée par des sentiments qui sont bien trop lourds de sens pour une jeune fille de seize ans.
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First Impression
FanfictionChoquée par son propos, je loupe le pas de danse et Mr Potter me resserre brutalement contre lui, pour m'éviter une chute mémorable devant l'ensemble des convives. Par Merlin, que cette situation est gênante... Nous sommes tellement proches que ma p...