J'attrape une petite mignardise à la pistache et à la crème pâtissière, et je l'enfonce dans ma bouche, espérant ainsi que cela me fasse taire.
Coincée entre ma cousine et les jumelles Hamilton, à discuter dentelles, napperons et cérémonie de mariage, je sens la migraine arriver à grandes enjambées. Pourquoi sont-elles venues me chercher, exactement ? Je ne suis pas une femme mariée comme Kathleen, fiancée comme Elisabeth, et je n'écume pas les soirées mondaines comme Jane à la recherche de l'homme idéal. Alors pourquoi sont-elles en train de me demander mon avis sur la couleur des fleurs pour un centre de table ?
– Fais attention, chère cousine, me dit Elisabeth avec un sourire en coin. Continue à t'empiffrer de gâteaux et tu ne pourras plus rentrer dans tes robes d'été !
Ses amies se mettent à rire, vulgairement, la bouche grande ouverte, sans même cacher leurs dents de leurs éventails, et je sens mes pommettes rougir.
– Heureusement que la saison d'automne arrive à grand pas, alors, marmonné-je en prenant congé de ces idiotes pour partir de mon côté, mon jupon remonté à mi- mollets pour ne pas tomber en descendant les deux petites marches des tentes d'été.
– Oh Charlotte, je plaisantais, voyons, ne prends pas si facilement la mouche, glousse ma cousine.
– Je prends la mouche quand bon me semble, Elisabeth ! Merci de ne pas t'en inquiéter, répliqué-je froidement en sortant de manière définitive de la tente.
L'air frais de l'après-midi vient s'engouffrer dans mes cheveux, et j'ai l'impression de respirer de manière plus convenable. Rien n'est plus apaisant que le grand air.
Du coin de l'œil, j'aperçois bon nombre d'invités de ma tante et mon oncle discuter allègrement en petits groupes et je m'avance vers eux, slalomant discrètement entre leurs petits cercles fermés. J'évite de m'empêtrer dans le cerf-volant de la petite Augusta, et de me faire taper la tête avec le ballon magique de Cygnus, en contournant la zone des enfants, pour le moins assez excités. Sauf Walburga qui est aussi raide qu'une statue de sel.
Mes yeux s'attardent un moment sur les enfants avant de me concentrer de nouveau sur les invités.
Je recule de plus en plus, le jupon toujours un peu relevé en raison des hautes herbes, afin d'avoir une meilleure vue d'ensemble. Le menton relevé, les yeux perçants, je scrute le visage des invités.
Ma tante discute avec les cousines Black, et mon oncle est toujours aux prises avec ce Millauwkie... Jamais vu un homme aussi imbu de lui-même ! Et aussi peu à l'écoute de la société ! C'en est révoltant. Et puis sa remarque sur ma robe était si déplacée. Ne lui a-t-on jamais enseigné les bonnes manières ?
Mes pieds continuent de reculer. Sur un mètre, deux mètres, puis trois.
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First Impression
FanfictionChoquée par son propos, je loupe le pas de danse et Mr Potter me resserre brutalement contre lui, pour m'éviter une chute mémorable devant l'ensemble des convives. Par Merlin, que cette situation est gênante... Nous sommes tellement proches que ma p...