Chapitre 47 : Quand le passé revient

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Au milieu de ce salon inconnu, au sol dallé de marbres noirs et aux grandes colonnes argentées, je ne sais plus où donner de la tête... Et plus j'essaye d'analyser la situation et plus mon cœur est sur le point d'exploser. Si je devais tout reprendre depuis le début, je serais incapable de trouver un point de départ. Ma curiosité qui m'a amené dans ce souvenir, celui qui est sur le point de tout faire basculer entre Henry et moi, ou l'arrivée imprévue d'Hortense Harper au beau milieu de ce souvenir. De ce souvenir où je ne devrais absolument pas être. En même temps... je n'aurais pas pu savoir qu'Henry allait envoyer Hortense pour s'assurer que j'allais bien.

Je passe une main dans ma longue tresse, essayant de rassembler mes pensées. Mais rien ici ne m'aide à y voir plus clair. En particulier cette longue table où une quinzaine de sorciers sont installés. Je les entends parler du Conseil, et des différents décrets qui sont mis en place pour dissimuler la société sorcière des Moldus. Tout ça me passe au-dessus de la tête. La seule chose qui m'obsède c'est de voir Henry, si jeune, avec elle.

- C'est elle, n'est-ce pas ? demandé-je à Hortense, restée de l'autre côté de la pièce, complètement hermétique à cette situation. Olivia d'Armincourt ?

Elle ne me répond pas. Et je préfère son silence à de multiples explications. Sa réponse silencieuse est criante de vérité, et je détourne le regard de sa robe bleue pervenche, pour reporter mon attention sur ce qu'il se passe dans ce souvenir. Timidement, je contourne la table et m'approche tout près d'Henry et d'Olivia. Ils sont si jeunes... Mon regard est attiré par le visage d'Henry. Quel âge a-t-il exactement ? Dix-huit ? A peine dix-neuf. Ses traits sont figés, et ses yeux bleus polaires sont fixés sur un point invisible. Ses cheveux sont élégamment coiffés vers l'arrière, tellement loin de sa tignasse hirsute habituelle qui me fait tant rire. Il n'y a aucune émotion sur son visage. Aucun sentiment au fond de ses prunelles. Tel une statut de pierre, Henry est immobile, froid, glacial. Et le voir comme ça... si loin de l'homme qui me fait rire, qui m'embrasse avec passion, qui me couve de lettres enflammées, si loin de l'homme chaleureux que je connais en faite, c'est... déstabilisant. Je ne connais pas cet Henry Potter là, si proche de mon âge finalement. Je ne le connais pas et je ne l'aime pas du tout. Et puis... il y a elle. Olivia d'Armincourt.

- Oui, finit par me répondre Hortense.

Grande brune au regard de glace, et à la bouche rouge carmin. Ses cheveux noir brillant effleurent ses épaules tandis que ses doigts pianotent d'impatience sur la table à la nappe blanche.

- Elle est... elle est très belle, murmuré-je presque malgré moi, en détournant mon regard d'elle.

J'en avais vue assez pour cerner le type de femme qu'elle était. Calculatrice et Superficielle. Avec une assurance et une aura si charismatique que je passe pour une petite écervelée mièvre et naïve à côté. Pourtant, Olivia a ce sourire... ce sourire condescendant qui me glace jusqu'à l'os. Qu'est-ce qu'Henry avait bien pu voir en elle de si exceptionnelle pour la demander en mariage si rapidement alors que moi... N'y pense pas, Charlotte, me souffle ma conscience.

- Vous êtes bien plus belle...

Cette phrase me fait presque sursauter et je me redresse, me tournant alors vers Hortense et ses longs cheveux miel gaufrés. Elle me lance un regard en biais avant de reporter son attention sur les moulures du plafond.

- Ne me prenez pas pour une idiote, lui dis-je en sentant les larmes pointer le bout de leur nez. Elle semble si sûre d'elle ! Tellement...

- Cette femme est un poison, me précise Hortense, agacée. Vous au moins, vous n'avez pas besoin d'une mine d'or pendue à votre cou ou à vos oreilles pour paraître lumineuse...

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