Chapitre 62. Solennelle apparition

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Le « dessert » avec mon oncle s'éternise... Il ne cesse de me répéter les mêmes choses au sujet de ma septième année. Les cours en option que je vais, que je dois, suivre... Comme la botanique, la phytothérapie ou l'Histoire de la Magie, parce que ce sont, selon lui, des matières qui correspondent à une Lady ! Ma tante, évidemment, approuve absolument tout ce qu'il me dit, et moi... Je hoche vaguement la tête. De toute façon, j'ai déjà prévu un rendez-vous avec le professeur Dumbledore, directeur adjoint et professeur de Métamorphose, dès la rentrée pour changer mes options. Je veux approfondir mes connaissances en sorts et enchantements pas en plantes !

Mon oncle continue ses élucubrations. Ma tête, elle, est complètement ailleurs. Dans ma chambre, à l'évidence. Là où mon parchemin et ma plume m'attendent. Je me demande par quoi devrais-je commencer ma lettre... J'ai tant de choses à me faire pardonner. A commencer par ma paranoïa et... Mon manque de discrétion, voire d'éducation. J'ai encore du mal à me dire que j'ai réellement fait ça... Regarder les souvenirs les plus intimes de Henry, lui mentir, mettre Hortense, sa meilleure amie, dans une situation délicate pour au final, me laisser terrasser par l'angoisse et la peur.

Je me pince les lèvres. Je ne mérite pas que Henry me pardonne.

— ... Avec vos ASPIC en phytothérapie et en botanique, vous pourriez œuvrer pour ces pauvres sorciers à Ste Mangouste. Leur tenir compagnie, leur faire la lecture, panser quelques unes de leurs plaies. Cela serait très bénéfique...

La voix de ma tante me sort de mes pensées et je repose ma petite cuillère à côté de mon aumônière glacée au citron, presque intacte tant je n'ai pas faim. Je m'essuie la bouche de ma serviette, les mains tremblantes avant d'adresser un regard en coin à ma tante.

— Bénéfique pour moi ou pour l'image que cela donnera de notre famille ? demandé-je.

— Ne recommencez pas..., soupire ma tante en posant à son tour ses couverts. Dolphias ?

— Charlotte..., débute alors mon oncle en s'humectant les lèvres mais je l'arrête d'un regard.

— Se mobiliser pour des œuvres caritatives et faire preuve de charité, de bienveillance et d'altruisme envers les sorciers et sorcières plus démunis sont des choses que l'on m'inculque depuis ma naissance... Je n'ai pas besoin d'étudier la phytothérapie à Poudlard pour cela, lâchai-je. De plus, vous savez à quel point œuvrer dans ce sens me tient à cœur, mon oncle. Et je n'ai pas besoin de voir s'étaler mon nom et mes actions dans le journal dès le lendemain matin pour en tirer une quelconque satisfaction, ou pire... Une certaine bénédiction. Je suis une Peverell, précisé-je. Je n'ai que faire des étalages socio-politiques dans les journaux !

Je reprends ma cuillère et je la plonge dans mon dessert avant d'avaler une grande bouchée de glace. La froideur me fait monter les larmes aux yeux mais je ne dis rien. Je suis trop occupée à regarder ceux de ma tante... Ils paraissent vouloir sortir de leurs orbites, alors que, installé en bout de table, mon oncle me regarde avec attention.

— Votre exaspération, ma nièce, vient-elle du fait que je n'ai pas constaté la présence de Henry Potter à notre petit événement, ce jour même ? me lance-t-il, ses doigts caressant pensivement sa longue moustache.

Je manque de me mordre la langue. Mon oncle a toujours été plus perspicace que ma tante, je me demande bien comment il peut se faire autant manipuler...

— Il était présent en fin de matinée, murmuré-je, les mains serrées sur mes couverts. Il a... dû partir précipitamment pour son travail.

— C'est dommage, mais... J'imagine que vous vous y habituerez, me lance-t-il d'un ton dégagé.

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