Chapitre 39 : Bienvenue au "Peeks"

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Les effets du transplanage et de la remarque d'Henry disparu, je me retrouve presque malgré moi dans une petite allée Londonienne, aux rues pavés, et aux murs en briques d'une saleté incommensurables. Il y fait très sombre. Trop sombre même... Seulement un lampadaire éclaire brièvement une partie de la ruelle, tandis qu'un second clignote dangereusement, donnant un aspect presque mystique à l'endroit. Plusieurs petits escaliers en pierre donnent sur de vieilles porte en bois, dont les judas et les boites aux lettres sont cachés par des planches cartonnés cloué à même le bois. Quelques chiens errant déchiquètent, de leurs dents acérés, les sacs poubelles jetés sur le bas de la route.

Je regard Henry d'un air inquiet.

- Etes-vous certain que l'on soit au bon endroit ? murmuré-je, en sentant ma baguette effleurer mes hanches à chacun de mes pas.

Combien de temps me faudrait-il pour l'atteindre si je devais m'en servir ?

- Pour la énième fois en deux minutes, oui j'en suis certain, Charlotte, me répond-il, toujours aussi amusé.

- Mais quel est cet endroit ? On dirait l'Allée des Embrumes, murmuré-je, angoissée. Est-ce la version moldue de ce lieu dépravé et malsain ? demandé-je, un sourcil arqué.

A ce moment là, une porte dérobée que je n'avais pas encore aperçut explose presque sur la ruelle sordide laissant alors apparaître un homme d'une trentaine d'année, complètement esseulé. Il est assez grand, possède des cheveux blonds bouclés, retenue en arrière par une sorte de béret vert kaki, et est à deux doigts de s'écrouler juste à mes pieds ce qui me fait sursauter. Henry m'attrape par le coude pour me ramener à lui, et je sens mon dos taper durement contre son torse. Mon cœur bat tellement vite qu'il risque d'éclater alors que celui d'Henry est aussi calme qu'une mer d'huile.

L'homme en face de moi trébuche à plusieurs reprises, et je réalise enfin qu'à chacun de ses bras est pendu une femme. Les deux jeunes filles doivent être un peu plus jeune qu'Henry. Leurs courtes chevelures brunes, semblables à celle de Belinda, caressent sensuellement leurs joues à chaque fois que leurs bouches s'étirent en un rire endiablée.

- Ma parole, elles sont... saoules ! m'exclamé-je, choquée à l'idée qu'une femme puisse se donner autant en spectacle.

- Complètement, me confirme Henry en me ramenant un peu plus contre lui pour les laisser passer.

Mon regard n'arrive pas à quitter ces femmes sortit d'un univers bien différent du mien. L'une porte une tunique émeraude au tissu brillant, et la seconde est habillée d'une robe fuseau noir à poids blanc. Leurs lèvres sont rouge carmin, et leurs talons... mon dieu, ils sont vertigineux. Sans parler de leurs robes, qui leur arrivent à toutes les deux au-dessus du genou. L'une porte sa main à son sac en cuire et en ressort une... une cigarette qu'elle porte à ses lèvres après l'avoir allumé.

Ma mâchoire se décroche, stupéfaite de voir une femme fumer... mais... c'est impossible !

- M'sieur Dame, bégaye la brune qui soutient l'homme alors que son amie tire longuement sur sa cigarette recrachant sa fumée par le nez.

C'est horrible ! Tellement disgracieux... Je les trouve sans gêne, vulgaires de s'afficher d'une telle manière. Pourtant, je dois bien admettre que quelque chose me fascine dans leur mouvement. Sans doute cette sensation de liberté qui les englobe lorsqu'elles passent devant nous et que leur regard glissent de manière indécente sur Henry.

- B'soir beau brun, balbutie la brune qui fume d'une voix rauque et lascive.

Mais quel toupet !

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