Chapitre 60 : Terrible dispute

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« ...C'est trop facile de me dire ça, de venir pour prendre ce que vous voulez de moi et ensuite de... repartir... »



Je n'arrive toujours pas à croire ce que je viens de dire. Je suis tétanisée contre la porte, coincée entre les bras imposants de Henry et c'est bien la première fois de ma vie que je n'ai pas envie d'y être.



— Ce... Ce n'est pas ce que j'ai... Voulu... Dire, bredouillé-je, mal à l'aise, incapable de soutenir son regard noir plus longtemps.



Mes joues virent au rouge cramoisi. J'ai l'impression que mon corps n'est plus qu'un tas de cendres. De la vulgaire poussière, réduite à néant par les yeux ô combien furieux de Henry. Je crois que je viens de dépasser ses limites. Comme quoi, tout homme en possède. Des limites... Et celles de Henry sont bel et bien face à moi.



— C'est exactement ce que vous avez voulu dire, Charlotte ! siffle-t-il d'une voix bien trop calme.


— Non... Pas du tout.



Un rire jaune s'échappe de ses lèvres pincées, puis, brutalement, ses poings quittent la porte en bois et Henry se recule de moi. D'un bon mètre. L'air frais de la pièce me fouette le visage. Je peux encore sentir son regard sombre sur moi, me rendant muette. Je suis certaine que je vais terminer comme un jobarbille. Muette jusqu'à mon dernier cri strident.



— Je déteste le mensonge, Charlotte. Et de le voir sur votre visage, ça me...



Il respire fortement, se passant plusieurs fois les mains dans les cheveux d'un geste nerveux.



— Ça me met... Hors de moi !



Ma gorge n'est qu'une énorme boule d'émotion. Je n'arrive pas à avaler ma salive alors que mes yeux s'embrument de larmes. Mais pourquoi lui ai-je dis ça ?!



— C'est donc... Ça... Que vous pensez de moi ? me dit-il d'une voix tremblante en me pointant du doigt avant de se montrer à son tour. Vous pensez que je me sers de vous ? Que je... Viens, que je vous utilise et que... Je repars ?



Je fais non de la tête, levant tout doucement les yeux vers Henry. Il est déchaîné... Un vrai magyar à pointes lâché dans une arène ! Ses cheveux sont en bataille et ses traits figés par la colère. Malgré la pénombre qui règne dans la pièce, je peux apercevoir ses yeux briller. De fureur.



— Vous ai-je déjà donné des raisons de penser cela ? Me suis-je déjà comporté de cette manière ? reprend-il, les sourcils arqués. Est-ce que je ressemble à tous ces connards prétentieux et vaniteux qui viennent faire des courbettes à votre oncle, et dont les yeux ont la forme de vos gallions tout en se permettant de comparer votre tour de hanche à celui d'une poulinière ?

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