Chapitre 53 : Au coeur du Caithness

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Face au grand miroir de la salle de bain d'Henry, je ressers ma serviette autour de ma poitrine, avant de me démêler les cheveux du bout de mes doigts. Je les essors de nouveau dans le lavabo avant de les frictionner avec une serviette pour les faire sécher plus vite, puis je les natte rapidement, mon regard chocolat s'accrochant alors à mon reflet.

Est-ce que j'ai changé ?

C'est la question qui me turlupine depuis que je me suis réveillée ce matin. Est-ce que j'ai changé ? C'est comme un leitmotiv qui revient sans cesse me hanter. Est-ce que nos ébats peuvent se voir sur mon visage ? Est-ce que... Henry a laissé une marque visible ou je ne sais pas quoi sur mes traits, sur ma peau ? J'ai l'impression que tout le monde peut voir ce que j'ai fais cette nuit. Et... cette pensée m'inquiète.

Alors que je suis penchée vers le miroir, mes doigts glissant sur mes lèvres et mes pommettes, j'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir. Mon regard croise celui d'Henry, épaulé au chambranle en bois de la porte. Il est toujours torse nue, et ses mains sont enfoncés dans les poches de son pantalon sombre. Un petit sourire suffisant, mais doux, flotte timidement sur son visage.

- Vous essayez de savoir si nos ébats peuvent se lire sur votre visage ? me demande-t-il d'un sourire en coin.

- Je ne savais pas que vous étiez legilimens ! sifflé-je, en fixant ses yeux dans le miroir.

- Je ne le suis pas... je suis juste observateur, me dit-il, amusé.

- Je n'ai pas envie de rire, lâché-je en reculant du lavabo, mes mains resserrent la serviette qui ne cesse de glisser sur ma poitrine trop menue. Et... je ne vous aie pas autorisé à rentrer dans la salle de bain.

- Tenez, me dit-il simplement en me tendant des affaires propres.

Je récupère ma robe et mes sous-vêtements sans le remercier, ce qui accentue son sourire arrogant. Par Merlin, c'est un aspect de sa personnalité que j'ignorais, et je dois dire que ce n'est pas un trait que j'apprécie énormément !

- Je suis toujours fâchée contre vous, Henry, précisé-je en lui faisant signe de sortir de la salle de bain, chose qu'il refuse, ce qui, dans le fond, ne m'étonne pas.

- Charlotte chérie, soupire-t-il en s'approchant de moi, ses doigts triturant ses boucles indisciplinées. Vous avez le droit de m'en vouloir... et vous avez raison, je ne devrais pas m'immiscer dans votre vie privée. Mais... vous m'êtes bien trop chère pour que je ne sache pas exactement ce que vous faites et surtout avec qui vous êtes, lorsque vous êtes à plusieurs milliers de kilomètres de moi. Je ne fais confiance à personne ! répète-t-il, d'une voix grave. Tant que je serais loin de vous, je garderais un œil plus que de raison sur votre entourage. Ce n'est pas vous que j'espionne... ce sont les autres.

- Pourtant vous me laissez partir en Ecosse chez ma meilleure amie que vous n'avez vue que deux fois ! lui dis-je, un sourcil arqué.

- Charlotte, commence-t-il, amusé. Vous vous doutez bien que si je vous laisse partir c'est que je sais exactement où vous allez atterrir. J'ai une confiance absolue en Minerva McGonagall, même si je ne l'ai vue que deux fois. Trois pour être exact. Et honnêtement, ce n'est pas le genre de sorcière que j'aimerais avoir à dos... et puis, Moreen et Battius seront avec vous, de toute manière.

Je lève les yeux au ciel, et soupire lourdement, marquant ainsi avec désinvolture ma protestation.

- Que j'aime vous voir si insolente, Miss Peverell ! se moque-t-il de moi, en m'attrapant par la taille pour me maintenir fermement contre son torse.

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