D'habitude, le sommeil et moi, cela faisait deux. Je n'ai jamais été une grande dormeuse et je peux compter sur les doigts d'une seule main toutes les fois où j'ai dormi paisiblement sans cauchemar, ou sans réveil en sursaut. Celle qui a suivi la lettre de Henry sur ses sentiments arrive en tête de liste et celle-ci occupe la seconde place. Une fois délivrée d'une promesse de fiançailles apocalyptiques, on ne peut que se sentir couler dans un sommeil doux et joyeux et c'est exactement ce qui s'était produit pour moi.
Toute la nuit, j'ai rêvé de Henry et de nos retrouvailles, rejouant inlassablement toutes les scènes possibles et inimaginables qui se profilaient devant nous. Beaucoup de choses changeaient à chaque nouvelle scène. Le décor, ma robe, la musique, l'ambiance au Manoir Rowle... et tout un tas d'autres détails se modifiaient, sauf le baiser ardent que m'offrait Henry. C'était toujours le même... Puissant et enivrant ! J'en avais eu des frissons à mon réveil lorsque je m'étais remémoré la sensation de sa bouche contre la mienne, et la chaleur de ses mains contre moi. J'en avais même eu le rouge aux joues quand mon regard avait croisé mon reflet, au saut du lit.
Et la journée avait filé à une telle vitesse que je m'étais retrouvée à 18h dans ma chambre pour me préparer comme si je m'étais levée à peine une heure auparavant. Autant dire que la première chose dont j'avais envie, après avoir aidé ma tante –toujours contrariée – à vérifier les menus, les fleurs et la disposition de l'orchestre et des buffets, c'était de sauter dans un bon bain chaud, rempli de bulles de toutes les couleurs, et pour cela, je pouvais remercier Eudoxy de veiller à respecter le moindre de mes désirs.
– Laquelle aimeriez-vous porter, Miss Peverell ? me demande-t-elle en arrivant dans la salle de bain, au moment où je m'enroule dans une grande serviette molletonneuse au parfum de lavande.
– Celle que j'ai fait faire sur-mesure à Londres, précisé-je avec un sourire radieux sur le visage.
– Celle qui a une jolie couleur cerise et que votre tante n'a pas encore vue ? me demande-t-elle, sans savoir si elle doit trouver cela amusant ou inquiétant.
Je lui adresse un petit clin d'œil et la minute d'après je retrouve cette sublime robe accrochée à un cintre sur la porte de mon placard. Elle a été entièrement réalisée avec de la soie sauvage, sans dentelles, sans rubans, sans rien d'autre. Elle est d'une simplicité désarmante tout en étant d'une élégance indiscutable. Mrs Hatcher a remarquablement bien travaillé. C'est sans nul doute la plus belle robe qu'elle ait cousue pour moi.
Mes doigts viennent caresser le fin tissu qui s'entrelace à la taille avant de tomber en légère traîne dans une double épaisseur, tellement fine que j'ai l'impression s'il n'y en a qu'une seule. Dans certaines épaisseurs, le tissu cerise semble plus clair, d'un ton plus rosé, un peu comme la couleur d'une framboise et je tremble d'envie de la passer en espérant ne pas avoir trop grossi depuis avril, date à laquelle je l'ai commandée avec toutes mes mensurations.
Délicatement, je retire ma serviette pour enfiler un corset en dentelle sous lequel je viens fixer un porte-jarretelles, et j'enfile mes bas tout doucement pour ne pas les filer avant de les rattacher au corset. Je chausse mes chaussures à talons, légèrement argentées, entièrement en cuir, et j'appelle Eudoxy pour qu'elle m'aide à enfiler ma robe.
Je la regarde détacher la fermeture éclair, glisser sur le côté, et elle me la passe au-dessus de la tête avant de réajuster le drapé à ma taille et le reste du tissu sur mes hanches ainsi que le long de mes jambes. Mes pas me rapprochant de mon miroir à bascule près de ma coiffeuse, là où je peux me regarder sous tous les angles. La robe est vraiment sublime... Le tissu est une longue caresse qui ondule sur ma peau et malgré la traine qui fait un mètre, j'ai l'impression de ne rien posséder sur le corps tant elle est légère.
VOUS LISEZ
First Impression
FanfictionChoquée par son propos, je loupe le pas de danse et Mr Potter me resserre brutalement contre lui, pour m'éviter une chute mémorable devant l'ensemble des convives. Par Merlin, que cette situation est gênante... Nous sommes tellement proches que ma p...