Chapitre 68 : Septième et dernière rentrée

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La rentrée avait eu lieu quelques jours plus tôt et je ne m'étais pas encore décidée sur ce qui était le pire... que cette année soit ma dernière année à Poudlard et que plus jamais je ne reverrais cet endroit merveilleux. Que, justement, cela soit ma dernière année, à savoir encore dix long mois à tenir dans cet endroit qui me séparait d'Henry et de ma vie future. Que cette année allait sans doute être celle qui allait changer, pour toujours, mon avenir ou bien que cet avenir soit compromis par le fait qu'Aro Greengrasse, l'homme qui avait tant espéré m'épouser pour jouir de mes biens et de ma position sociale, se retrouvait ici même, à Poudlard, en tant que professeur ? Mon professeur d'études des Runes ? A savoir, une des matières les plus importantes pour les enchantements ?

Je me passe une main sur le visage, lasse, puis rejette mes cheveux en arrière avant de replacer convenablement ma barrette de perles à l'arrière de ma tête. D'un mouvement sec, presque agacé, si ce n'est irrité, je referme mon livre de métamorphose et me lève du banc en bois sur lequel je suis installée depuis presque deux heures. A peine rentrée à Poudlard, que nos cahiers de texte débordent de devoir.

- Je suis épuisée, dis-je en rangeant mes affaires dans mon sac en cuire. Je vais aller m'allonger avant le dîner. On se retrouve dans la grande salle.

Victorine et Minerva lèvent brièvement leur regard de leur livre puis hochent de la tête. La première se replonge aussitôt dans sa rédaction alors que ma meilleure amie, elle, m'observe plus attentivement.

- Alors, tu sais ce que tu vas faire ? Pour... Greengrasse ? me souffle-t-elle en baissant la voix pour ne pas attirer l'attention.

Cette question, elle me taraudait l'esprit depuis trois jours déjà. Depuis que j'avais appris la nouvelle, dans le train. Cette horrible nouvelle qui me donnait l'impression d'être la biche, et Greengrasse, ce maudit chasseur.

Nous n'étions que mercredi soir, et je n'avais cour avec lui que vendredi matin. De quoi me donner la boule au ventre toute la semaine. Et la nausée tout le week end car mon premier cour de la semaine était aussi avec lui.

Avec la rentrée de dimanche, et le fait que le lundi matin nous n'avions pas cour, j'avais réussi à gagner quelques précieuses journées avant la rencontre fatidique mais cela ne m'avait pas apaisé. Bien au contraire. Je me sentais prise tel un papillon dans une toile d'araignée. Coincée... résiliée... attendant patiemment la mort...

Non !

Hors de question que je me laisse dévorer par cet immonde insecte.

- Rien, répondis-je en passant la sangle de mon sac sur mon épaule.

- Comment ça rien ?

Je hausse une épaule.

- Je vais faire comme si de rien n'était. Car après tout... il n'est rien pour moi et je ne suis rien pour lui.

- Il n'est rien pour toi, je suis d'accord, me concède Minerva. Mais l'inverse... c'est peu dire.

- Il va en profiter pour te faire la cour, relève Victorine, ses yeux bleus toujours rivés sur son parchemin que sa main noircissait de plus en plus.

- Il n'oserait pas. Je suis son élève.

Victorine relève alors le menton, plongeant son regard perçant dans le mien.

- Il osera... et tu le sais très bien, Charlotte. Arme-toi de patience !

Je me pince les lèvres. Victorine a raison... même Minerva le sait. Son mutisme parle pour elle.

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