Chapitre 13: Quand souffle le vent d'Automne

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Le vent souffle dans mes cheveux ondulés, que j'ai laissés lâches sur mes épaules et dans mon dos, m'obligeant à plisser les yeux au fur et à mesure de mes pas dans le parc. Je resserre l'écharpe aux couleurs de Gryffondor autour de mon cou, et tire sur mes gants en laine pour bien cacher les poignets. Il ne manquerait plus que je tombe malade...

Lorsque j'arrive au stade de Quidditch, Una et Belinda sont déjà en train de m'attendre, discutant allègrement du dernier cours de Métamorphose avec le professeur Dumbledore. Je leur adresse un signe de la tête en arrivant près d'elle, et nous montons les escaliers deux par deux pour ne pas louper le début de l'entraînement.

– Pensez-vous que Minerva va les rendre muets, comme la fois dernière ? demande Belinda, les sourcils froncés.

– J'espère bien, glousse Una en prenant place la première sur les plus hauts gradins. J'aime tellement voir mon frère se faire rabrouer par notre amie.

– Il n'y a que Minerva pour être capable de se faire respecter par ces esprits perturbateurs, glissé-je, en m'asseyant près de Una.

Ses yeux sont presque cachés par son bonnet en laine, mais je les vois monter au ciel avant qu'un sourire ne s'immisce sur ses lèvres pulpeuses.

Belinda tourne la tête vers l'équipe qui vient d'arriver sur le terrain pour le dernier entrainement d'octobre avant d'affronter Serdaigle dans quelques jours, ce qui rend Minerva très tendue. Elle veut des résultats. Et très satisfaisants qui plus est, ce que je peux comprendre.

Les deux nouvelles recrues arrivent en dernier sur le terrain. Carlisle Hunam possède le poste de poursuiveur, alors que Sofia Smithan a été recrutée pour le poste de Gardien. Ce sont des quatrième année, et ça a fait polémique il y a quelques semaines, lorsque Minerva a accroché la feuille des résultats, mais elle a fait un bon choix. Ils sont très tenaces. Surtout Sofia. C'est la seule fille qui a été sélectionnée depuis Minerva, dans l'équipe, alors elle veut montrer à tout le monde que la capitaine a eu raison de croire en elle.

Ils décollent tous au coup de sifflet pour s'échauffer en se faisant des passes avec le Souafle, et quelques joueurs passent au-dessus de notre tête. Enfin, un en particulier... Hector White. Et c'est pour ça que Belinda soupire autant à mes côtés. Je sais qu'elle ressent une très forte attirance envers notre camarade de classe. Il n'y a qu'à voir ses yeux bleus passer son temps à se perdre sur la mâchoire fine d'Hector, sur ses épaules, ou sur la droiture de son nez.

– Pourquoi ne lui dis-tu rien, Belinda ? demande subitement Una en se retournant vers notre amie.

– Comment ? répond-elle, gênée.

– Pourquoi ne dis-tu pas à Hector que tu l'apprécies ? répète Una, en arquant un sourcil.

Belinda et moi échangeons un regard, avant qu'un rire, à la limité de l'hystérie, ne se saisisse de notre gorge. Una serait-elle tombée sur la tête ?

– Mais... où... où vas-tu pêcher toutes ces idées, Una ? demandé-je en tentant de reprendre une respiration convenable.

– Nous sommes en 1938, ma chère, me fait remarquer Una de sa voix grave. Il va bien falloir penser un peu à nous, à un moment ! A commencer par les relations sentimentales. N'en n'avez-vous pas assez d'attendre que cela soit toujours l'homme qui vienne à nous ?

J'arque à mon tour un sourcil.

– Pourquoi ne mets-tu pas en application ta théorie avec William Abbott, dans ce cas ? demandé-je à mon tour, vraiment très intéressée par la question.

Les joues de Una rougissent et elle se met à marmonner dans sa barbe avant de reporter son attention sur le terrain, ce qui me fait sourire. Je sais aussi que mon amie apprécie la compagnie de ce Poufsouffle de septième année, mais qu'elle n'en laisse rien paraître. Sauf quand elle est en notre compagnie, bien évidemment.

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