Chapitre 8 : Tea Time

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Finalement, je n'avais pas tenu parole...



Après cette soirée « intime » avec Aro, qui s'était soldée par un échec cuisant pour lui, et une grande déception pour moi, je m'étais promis d'oublier toute cette histoire et d'écrire une carte de remerciement à Mr Potter pour toutes les roses dont il me couvrait depuis une dizaine de jours.


Malheureusement, mon courage de Gryffondor m'avait lâchement abandonnée, et mes principes de jeune fille avaient repris le dessus. C'était tout bonnement ridicule de le remercier !



Seulement voilà, après quatre jours à tenter d'oublier cette faille de parole qui m'asphyxiait de plus en plus, les roses, elles, ne faisaient qu'affluer, me rendant de plus en plus mal à l'aise dès que je rentrais dans ma chambre. Pourtant, je devais bien admettre qu'au plus profond de moi, cette ténacité était la preuve dont j'avais besoin, que mon cœur demandait, pour me sentir exister, moi, le fantôme du Manoir Peverell qu'on avait traîné de force à Flaglet-le-Haut, il y a deux ans.



À présent, je suis en train d'enfiler mes gants en dentelle écrue qui vont remarquablement bien avec ma nouvelle robe crème, au bustier vert d'eau, soulignée par des rubans acajou. Accoutrée de cette manière, j'ai la désagréable sensation d'être la poupée grandeur nature de ma tante et ma cousine.



Je soupire vaguement, ramène ma longue tresse contre mon épaule et mon buste, et je sors de ma chambre, mes talons résonant dans l'immense couloir boisé du premier étage.


Elisabeth sort à son tour de sa chambre, vêtue d'une robe bleu ciel, les cheveux relevés en chignon, elle paraît ailleurs, les yeux pensifs alors que ses longs sourcils blonds s'incurvent, faisant apparaître une petite ride sur son front.



– Elisabeth, l'appelé-je, la faisant sursauter. Quelque chose ne va pas ? m'inquiété-je en me rapprochant à grands pas de ma cousine, dont la chambre est à l'autre bout du couloir.


– Charlotte, dit-elle doucement, un sourire faible sur son beau visage d'ange. Tu es sublime, comme toujours, ajoute-t-elle, plus faiblement.


– Que se passe-t-il ? questionné-je, en posant ma main sur celle de ma cousine, pas encore gantée.


– Père veut me voir à dix-sept heures dans son bureau, m'annonce-t-elle, la voix blanche.


– Oh...



Elle et moi sommes bien conscientes que mon oncle ne nous convoque dans son bureau que pour très peu de raison. La première : décès familial... De toute évidence, ce n'est pas le cas concernant notre famille. La seconde dans le but de nous entretenir de nos études et de notre vie à Poudlard ; et Elisabeth a été diplômée de ses ASPIC l'été dernier. Reste la troisième raison... les alliances.



Les yeux d'Elisabeth croisent les miens et elle hausse les épaules, fataliste jusqu'au fin fond de l'âme.

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