Chapitre 19 : Les mots qui résonnent

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La porte de mon dortoir claque derrière moi, et je me jette sur mon lit, la tête coincée entre mes deux oreillers. Je suis épuisée. Épuisée par toutes ses heures de révisions pour les examens de fin d'année dans quelques semaines. J'ai l'impression de ne plus pouvoir engorger la moindre information alors que je n'ai toujours pas ouvert mon livre de Potion... Les prochains jours vont s'annoncer intenses.

Je soupire mollement et me redresse sur mon lit pour retirer mes chaussures et mes bas en coton. Je détache mes cheveux qui tombent en cascade jusqu'à ma taille, et ouvre la fenêtre près de mon lit, inspirant l'air frais du printemps et des bourgeons déjà en fleurs, libérant leur parfum léger dans le parc, et qui se faufile jusqu'à mes narines. Mes yeux se ferment, et les rayons du soleil de cette fin d'après-midi lèchent timidement mon visage. Mes doigts déboutonnent le premier bouton de mon chemisier après avoir retiré ma cravate, et ils se reposent sur la barrière, pressant doucement le fer forgé entre mes paumes. Je relève un peu plus la tête essayant d'aspirer le maximum de luminosité par mes pores, colorant ainsi mes pommettes, restées trop longtemps blanches en raison de l'hiver cogné.

Je reste dans cette position un long moment, comme si la chaleur du soleil arrivait à apaiser mes craintes, et à diluer la fatigue. C'est doux, c'est agréable... et c'est dans ce genre de moment qu'on se rend compte que le soleil est source d'énergie.

La porte du dortoir claque de nouveau, et les rires de Victorine et Belinda me parviennent aux oreilles, m'obligeant à revenir dans le monde réel. Je ferme la fenêtre et me retourne vers elles.

– Aro t'a cherchée toute la journée, me rappelle Victorine en arquant un sourcil.

– Je révisais à la bibliothèque, déclaré-je d'un ton détaché en retirant mon petit cardigan.

– Tout le monde dit que vous allez vous fiancer cet été, lâche soudainement Belinda, les yeux toujours fixés sur le sol.

Mon cœur s'arrête dans ma poitrine.

– Je ne vais pas me fiancer avec lui ! répliqué-je, sèchement. Ce sont des commérages... et je ne vais pas me fiancer avec lui !

– Je croyais que vous aviez passé du temps ensemble pendant les dernières vacances, me rappelle Victorine, le sourcil toujours arqué.

– Je... je n'étais pas moi-même, et il ne s'est rien passé. Je ne vais pas me fiancer avec lui, répété-je une nouvelle fois, alors que ma respiration s'amuse à me brûler la gorge.

Belinda détourne le regard pour ranger ses affaires de cours dans son placard et Victorine s'approche de moi pour me tendre une lettre.

– Elle est arrivée tout à l'heure dans la Grande Salle pendant que tu révisais, m'explique-t-elle. C'est sans doute une lettre de Henry... je sais que tu ne lui as pas écrit depuis un moment, alors... pose-toi certaines questions, Charlotte, continue-t-elle à me dire plus doucement. Tu ne peux pas jouer sur les deux tableaux... ni avec Aro, ni avec Henry, alors... pose-toi vraiment les bonnes questions.

Sa voix s'éteint dans la pièce, et la lettre atterrit dans ma main. Mes yeux sont toujours bloqués sur mon nom écrit à l'encre violine, mais je vois du coin de l'œil les cheveux blonds de Victorine disparaître dans la salle de bain, et ses mots résonnent douloureusement dans ma poitrine.

«... pose-toi vraiment les bonnes questions... » Sauf que la seule question qui me fait perdre la tête reste la même depuis plus d'un mois.

Pourquoi Henry était à Paris ?

***

Quelques étincelles s'échappent de ma baguette pour donner une longue et voluptueuse fumée blanche, formant alors mon Patronus.

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