Chapitre 40 : Le club des cinq

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Un nouveau plateau atterrit lourdement sur notre table, et la serveuse, une petite rouquine aux dents du bonheur, récupère les verres pour nous les distribuer. Quatre énorme chope de bières pour les garçons, un Martini dry -inconnu pour moi- atterrit devant Hortense, alors qu'une fine coupe au champagne coupé au jus de crandberry avec une rondelle de citron, s'installe devant mes yeux pétillant. Ca à l'air délicieux... bien sucré comme j'aime.

La serveuse nous adresse un petit sourire en coin, et ses yeux envouteurs trainent d'avantage sur le visage d'Habermann, avant de se détourner, les joues roses, et de retourner derrière le comptoir pour une autre commande, l'ombre des lumières dansant joyeusement sur ses épaules dénudées.

- Y'a moyen de conclure..., souligne Macalistair en tapant son épaule contre celle d'Habermann.

- Attention, Rosalie va montrer les crocs, prévint Chapmann en trinquant sa bière contre celle des autres.

Rosalie... déjà trois fois que j'entends ce prénom en moins d'un quart d'heure. Apparemment, c'est la conquête d'Habermann. Ce dernier lance un regard moqueur à ses amis avant d'insister peu plus sur le visage d'Henry, comme s'ils étaient de connivence sur cette fameuse Rosalie.

- Oublions Rosalie, deux minutes, ok ?! gronde Habermann. Nous avons un sujet de conversation bien plus intéressant que les rondeurs de ma dulcinée...

Ses yeux ambrés se posent sur moi, et je sens mes joues rougir alors que je tente de soutenir son regard intéressé et amusé. Ne faiblis pas Charlotte... c'est comme avec les chevaux. La moindre peur et tu es considéré comme faible... ils le sentent !

- Laisse-la respirer, Elliott, intervient Macalistair en buvant une gorgée de bière. Pour une fois qu'on a l'honneur d'avoir du beau monde à notre table, ne gâchons pas tout avec nos manières rudes.

- Parle pour toi ! se vexe Hortense en lançant des éclairs de ses yeux en direction de son interlocuteur.

L'écossais lui envoie un baiser dans les airs, qu'Habermann intercepte pour l'écraser dans ses mains, mimant un geste de dégoût ce qui fait rire Chapmann et Henry. Les voilà repartit en crise, alors que leurs voix s'élèvent fortement autour de la table pour savoir qui a raison, et qui possède les manières les plus rudes. Hortense, elle, jette quelques pics à certains moments, tout en prenant quelques gorgées de son martini dry.

Je porte mon verre à mes lèvres, étonné par le goût amère mais pas désagréable qui pétille dans ma bouche, et mes yeux intrigués continuent de détailler ce groupe, que j'ai mentalement baptisés le club des cinq.

Habermann et Chapmann sont ceux qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau malgré qu'il n'existe aucun lien de parenté entre eux. Leur différence se ressent au niveau de leur tempérament surtout. Le premier est, sans l'ombre d'un doute, le plaisantin de la bande. Toujours le mot taquin, voire indécent, pour faire rire ou pour embarrassé. Il a l'habitude d'arquer son sourcil gauche avant de raconter une des ses boutades qui fait toujours beaucoup rire son conspirateur le plus proche, Sullivan Macalistair. Ces deux-là font la pair, à coup sûr. D'ailleurs, il me semble qu'Habermann était le gardien de Gryffondor il y a quelques années, à l'époque où ils étaient tous à Poudlard, et que Maclistair, lui, occupait un poste de batteur. Vu la carrure de ses épaules, cela ne m'étonne guère... Les deux amis s'échangent un regard amusé suite à la réflexion de Chapmann, et Habermann prend Henry comme partie pour le défendre.

Si le brun et le roux sont jumelés dans la bêtise, nul doute qu'Habermann et Henry sont ceux qui sont le plus proche. Je l'ai tout de suite remarqué dans leur attitude. Ils ont la fâcheuse tendance à finir la phrase de l'autre, ou à lire dans leurs pensées de manière réciproque. Je pense que ce sont eux, les moteurs de leur groupe. Sauf que là où brille Habermann par ses rires hystériques et ses manières exubérantes, Henry, lui, incarne la face sereine du groupe. Je pense que c'est lui qui recadre les excès de son meilleur ami. Pourtant, la façon qu'il a de répondre de manière impulsive aux pics de ses amis, me laisse apercevoir la face cachée de l'iceberg. Henry c'est le calme avant la tempête... comme un courant d'eau très calme qui peut se transformer en cyclone tropical si les conditions climatiques, et nerveuses, sont réunies.

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