Chap 35 : Comment parler à un gars ?

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Je me retournais, le cerveau en ébullition, à la recherche d'une quelconque excuse justifiant de ma présence ici quand sa vue fut brutalement fuir toutes idées rationnelles de ma tête. Je fermais les yeux hâtivement, les joues cramoisies par le spectacle que je venais d'entrapercevoir.

- Je te rappelle que je ne suis pas loup-garou. Donc je me passerai bien de te voir tout nu si c'est possible Alexandre, m'exclamais-je.

J'avais déjà vu des hommes nus. Bon nombre d'ailleurs vu que quand ils mourraient sous leurs formes animales ils se retransformaient toujours, quelques minutes plus tard, une fois que la magie c'était totalement échappé de leur corps. Et c'était même intéressant de voir à quoi ils ressemblaient vraiment, quels points communs ils avaient avec leur animal, etc... Sauf que c'était une chose de voir des inconnus de plus de 40 ans nus et s'en était une autre de voir un garçon de son âge et qu'on côtoyait régulièrement. Je rouvris les yeux en prenant soin de ne pas regarder directement Alexandre de peur de laisser mon regard se perdre sur son anatomie plus qu'athlétique. Pour une raison que je continuais à ignorer mon corps se comportait vraiment bizarrement en sa présence. Là, par exemple, je n'étais pas le moins du monde stressée, mais mon cœur battait à la chamade comme s'il menaçait de sortir à chacun de ses battements.

- Si je me retransforme en loup, on ne pourra plus discuter.

- Ce n'est pas comme si ce serait une très grande perte, répliquais-je du tact au tact.

Je me relevais en tapotant mon manteau afin d'y décrocher les feuilles mortes qui y étaient collées. Le regard toujours posé partout, sauf sur lui, j'essayais de penser à tout sauf au fait qu'il était tout nu devant moi. Je ne comprenais pas pourquoi ça me perturbait autant, mais ça commençait à vraiment me taper sur le système.

- Tu m'en veux ? me demanda-t-il.

- Non. Je suis juste... fatiguée.

Mes cauchemars ne cessaient de continuer à me hanter. Et par conséquence, chaque soir, je finissais toujours par passer des heures au gymnase afin de m'épuiser suffisamment pour tomber de fatigue à mon retour dans mon lit. C'était la seule solution que j'avais trouvé pour dormir plus de 2h d'affilée. Le temps où j'étais la propre maitresse de mon emploi du temps me manquait. Au moins je pouvais faire des semblants de grasses mat. Ici, je doutais que mes cauchemars soient une excuse valable pour être absente.

- En même temps tu te balades dans les bois à a peine 6 heures du mat. Ce n'est pas le meilleur truc à faire quand on veut se reposer.

- Et alors ? Je fais ce que je veux, répliquais-je désireuse qu'il arrête une fois pour toute de se mêler de mes affaires et qu'il ne me pose pas plus de questions sur ma présence ici à une heure pareille.

Ne le regarde pas me répétais-je plusieurs fois dans ma tête. Bizarrement, j'avais vraiment envie de voir l'expression sur son visage suite à ma remarque. Et le silence qui commençait à s'installer ne faisait que renforcer cette volonté. Mais je me connaissais, je savais que si je le regardais mon regard allait glisser sur son corps et c'était la dernière chose que je voulais.

- Tu as perdu ton gant. Je vais t'aider à le retrouver.

Surprise, je relevais le visage vers lui. Alexandre était maintenant de dos et s'enfonçait dans la forêt en direction de l'endroit d'où je venais plus tôt. Gênée par la vue béante que j'avais sur son dos et sur ses fesses, je ramenais ma main droite devant mes yeux. Putain, il était vraiment, mais vraiment bien bâti. Mais en contrepartie qu'est ce qu'il était indiscret et curieux. J'ignorais si c'était le cas avec tout le monde, mais moi, de mon côté, ça me rendait folle !

Surnaturelle, tome 1: SAVOIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant