Je sortis de la cabine de toilette et me dirigeais par réflexe vers le lavabo. A la vue de mon visage tuméfié dans le miroir qui le surplombait, j'esquissai une grimace. Je comprenais mieux maintenant la réaction de Serena et même les messes basses et les ricanements qu'avaient eu mes camarades de classe lors des deux dernières heures de mathématiques. J'étais, en effet, affreuse. Pas que j'en étais surprise, loin de là, mais j'avouais avoir entretenu l'espoir vain que ce n'était pas si catastrophique que ça depuis l'épisode du ring. Raison pour laquelle je n'avais pas osé affronter mon reflet plus tôt. La taille de mon nez avait beau ne pas être extraordinairement extravagante, j'avais un énorme bleu sur le côté de la narine et une coupure sur l'arête du nez en dessous de laquelle se trouvait du sang séché qui avait coulé formant une étrange croute. Bref, si avec cela on rajoutait mes cheveux en bataille, j'avais vraiment l'air d'une malpropre qui s'était livré à un combat de rue pour un bout de pain. Ce qui n'était pas si éloigné de la réalité en soit. Je savais que les enjeux du combat qui avait eu lieu était beaucoup plus important que s'il avait s'agit d'une banale petite démonstration de force. Les tueurs, par le biais d'Angeline, avait pris position, soit j'étais avec eux et dans ce cas c'était entièrement, soit j'étais contre eux. Je trouvais cette logique assez pathétique, comme si le monde n'était que noir ou blanc. Cependant, je refusais de faire semblant et surtout de servir de larbin. Car je n'étais pas bête, je savais que le problème ne venait pas entièrement de moi. Ils venaient aussi d'eux. Parce que à leurs yeux, je n'étais pas une tueuse. Je n'étais pas assez forte et rapide pour cela. Certes ils ne me considéraient pas non plus comme une humaine, mais bon ... Ils ne voulaient tout simplement pas de moi. Et pour l'unique raison qu'ils ne voulaient pas que je fasse vaciller l'image qu'ils faisaient tant d'efforts à se construire à travers leurs blagues pourries. Celles d'êtres surnaturels beaucoup plus développés que les êtres humains.
Je tournais la tête de droite à gauche afin de mieux évaluer l'ampleur des dégâts sur mon visage. Avec un peu de chance, le weekend qui s'annonçait aller me permettre d'être un peu plus présentable. C'est que je n'avais pas peur des réflexions, mais je ne voulais pas que les autres surnaturels perçoivent mon état comme une sorte de feu vert donné par les tueurs pour venir me chercher des noises. Je soupirais puis j'ouvris le robinet et me lavais énergiquement les mains en essayant de faire abstraction de ce visage que j'allais garder encore quelque jour. Soudain j'entendis la porte grincer et retins un nouveau soupir quand je reconnus la voix d'une des filles qui venait d'entrer. Quand je me retournais vers les nouvelles arrivantes je ne fus pas surprise de voir qu'elles aussi m'avaient rapidement repéré et qu'elles me jaugeaient maintenant longuement du regard. Comme leur aura me l'avaient appris, elles étaient cinq. Cinq devant la seule sortie des sanitaires. Et étrangement, elles n'avaient pas l'air de vouloir bouger. Déesse pourquoi fallait-il que je m'attire des ennuis dans chaque endroit de ce foutu établissement où je mettais les pieds incluant les toilettes des filles du premier étage.
- Artémis.
Je posais mon regard sur Angeline qui s'avança vers moi sans aucune hésitation. Pour sa part, elle semblait s'en sortir plutôt bien si on faisait abstraction qu'elle boitait légèrement. Note pour la prochaine fois, essayer de s'occuper de son visage en priorité. Pas que je voulais me venger attention, mais si les gens savaient que je m'étais battue avec elle, ils me respecteraient un peu plus et me chercheraient moins si elle avait l'air d'avoir eu un tant soit peu de mal à me foutre une raclée. Ce qui était actuellement loin d'être le cas. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Quelle idiote j'étais.
- Je suis désolée, tu n'es pas très jolie à voir.
Je fronçais le sourcil. Ce n'était pas du tout le genre d'Angeline de se vanter, mais j'imaginais que la présence de Vanessa à ses côtés et de ses copines « Totally Spies » ne relevait sans doute pas du hasard. Je me demandais pourquoi Angeline faisait ça. Pourquoi elle avait tant besoin d'être aimé et reconnue par tous ? Surtout de leur part à elles. Sérieusement, c'était loin d'être une chose un tant soit peu gratifiante vu le QI dont elles semblaient dotées.
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Surnaturelle, tome 1: SAVOIR
ParanormalAussi loin que je m'en rappelle, ma mère n'a jamais cessé d'être recherchée par notre communauté, me contraignant ainsi à fuir inlassablement avec elle d'un bout à l'autre de la planète. Car croyez-moi, on ne se débarrasse pas si facilement des sorc...