Le coude appuyé sur le rebord de ma fenêtre, je fixais du regard le soleil qui, petit à petit, était en train de disparaitre à l'horizon. Quand ce dernier se volatilisa totalement, emportant avec lui ces derniers rayons de soleil, je retins un soupir de contentement. La nuit venait enfin de tomber et je ne l'avais jamais autant attendue. Et pour cause, aujourd'hui on était samedi, je n'avais donc pas eu cours de la journée pour mon plus grand bonheur. Enfin c'était ce que je pensais au début. Sauf que j'avais oublié quelque chose d'essentiel, c'est qu'à part aller en cours et faire mes devoirs, je n'avais tout simplement rien à faire ici. Et cette réalité m'avait bien vite rattrapé malheureusement. Ainsi, pour la première fois depuis bien longtemps, je m'ennuyais à mourir, seule dans ma chambre. Je savais m'occuper en temps normal pourtant, là n'était pas le problème. Mais ici mes options se trouvaient plus que limitées. En effet, au vu de ma situation, ce n'était pas comme si je pouvais tranquillement travailler ma magie, lire des livres sur les surnaturels ou encore partir me balader en forêt à la recherche de certaines plantes particulières. Non. J'étais censée être une initiée et comme m'avait prévenue maman, lors de notre dernier tête-à-tête, c'était un rôle à plein temps. Soit 24h sur 24 et ce même quand j'étais seule. Que se passerait-il si quelqu'un entrait pour une quelconque raison dans ma chambre et trouvait un livre de sorcellerie en latin, hein ? Si un étudiant sentait sur moi les plantes aux propriétés magiques que j'avais récoltés la veille ? Dans le meilleur des cas j'attirais juste l'attention et passerait pour une fille bizarre, dans le pire et le plus probable des cas ils se rendaient compte que je n'étais pas la petite initiée que je prétendais être depuis mon arrivée ici. Et à partir de là, ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils comprennent. Bref, la journée avait été ennuyeuse à mourir, d'autant plus qu'il avait plu une bonne partie de l'après-midi et que j'avais déjà finis mes devoirs la veille au soir. Je détestai ne rien faire, mais je n'avais pas vraiment eu le choix aujourd'hui et là j'étais juste en train d'attendre une seule chose : pouvoir aller me coucher sans pour autant me réveiller à trois heures du mat non plus le lendemain matin.
Je m'éloignais de ma fenêtre pour aller m'allonger sur mon lit. Je jetais un rapide coup d'œil à l'heure et me retournais sur le dos pour fixer minutieusement le plafond et les fissures qui le parcourait. Les pieds appuyés simultanément sur le mur attenant à mon lit, j'étais dans une position des plus étrange. Cependant, elle me faisait du bien. En effet, elle m'aidait à réfléchir et surtout atténuait mes courbatures. Et c'était la seule chose qui importait vraiment. Faire taire les protestations que mon corps me lançait au moindre mouvement de mes jambes. Je soufflais. Ce que j'étais contente de ne pas avoir combat rapproché les jours qui venaient. Comme m'avait prévenu Serena, mon corps avait bien besoin de repos. Je fermais les yeux et la première chose qui me vint à l'esprit à cet instant là ce fut ma mère. Je l'avais vue la veille et bien qu'elle n'avait pas eu l'air très heureuse de me voir dans l'état où j'étais, elle n'avait rien laissé transparaitre. Juste un léger clignement de cils, ce qui d'après mon expérience était plutôt positif même si bon ce n'était pas comme si elle avait eu l'opportunité de réagir plus. Quand nous nous étions croisées, elle était quand même en pleine conversation avec plusieurs professeures sorcières. C'était d'ailleurs assez perturbant de la voir entourée et parler avec d'autres sorcières, même si je me doutais que les sujets de conversations ne tournaient qu'autour du boulot. Maman avait toujours été quelqu'un de très solitaire et c'est elle qui m'avait appris à l'être aussi. Cependant, pour la première fois je me demandais si ça lui plaisait vraiment. Après tout, elle n'avait jamais eu le choix. Quand ta tête est mise à prix, c'est difficile de se faire des amis et encore plus quand votre propre communauté vous considère comme une traitresse. Combien de fois les sorcières qui étaient venues tuer ma mère avaient-elles employés ce mot ? Beaucoup trop pour ne pas éveiller ma curiosité. Néanmoins, maman était toujours restée muette sur les raisons de l'utilisation de ce terme et ce, malgré mes nombreuses questions. Je soupirais et, voyant que seulement deux minutes étaient passées depuis la dernière fois que j'avais regardé l'heure, je pris avec hargne mon livre d'histoire qui était posé par terre. Je l'ouvris d'un geste brusque et me mis à le lire à contre-cœur. C'est que je l'avais déjà lu trois fois en entier depuis que je l'avais. Il commençait sérieusement à me sortir par les trous de nez.
Soudain on toqua à ma porte. Je redressai la tête et, sans attendre d'être sûre que ça ne soit pas le simple fruit de mon imagination, je me levais d'un coup et me dirigeais vers la source de ce bruit à la fois si irréel et si opportun. Je m'arrêtais en chemin, me remémorant ma discussion avec Donovan De Belloy. Et s'il s'était renseigné sur moi ? Ma couverture n'était pas très solide, il suffisait de téléphoner à mon soi-disant ancien lycée pour savoir que tout ce qu'il y avait d'écrit dans mon dossier n'était que des bêtises. Un frisson me parcouru et pendant un moment je fus tentée d'utiliser la magie pour sonder les alentours. Mais je ne pouvais pas prendre ce risque. J'étais encerclée par des tueurs. Et même si leur sensibilité à la magie était moindre, elle n'était pas nul non plus. Je réfléchis quelques secondes. Non, si c'était vraiment Monsieur De Belloy je doutais, au vu du personnage, qu'il prenne le temps de toquer à ma porte. Lui, il l'aurait plus défoncé en un coup de pied. Le bruit résonna de nouveau et je m'approchais pour ouvrir la porte. Quand mes yeux croisèrent ceux de la personne devant ma chambre je restais perplexe quelques secondes. Je ne m'attendais à personne en particulier, mais précisement pas à elle.
- Oui ? finis-je par articuler.
- Hey. Ça te dit une soirée entre filles ?
Je clignais plusieurs fois des yeux non sûre d'avoir compris à 100% ce qu'elle voulait dire par soirée entre filles. La sorcière qui m'avait conseillée de garder mes distances et de lui foutre la paix, il y avait à peine quelques jours, était-elle sérieusement en train de me proposer de passer la soirée ensemble ? Visiblement oui. Et elle attendait ma réponse. J'ouvris en grand la porte, m'adossais à son encadrement et continuais à fixer Casey. Mal à l'aise elle se dandina d'un pied à l'autre avant de me cracher rapidement le morceau. Elle résistait très mal à la pression.
- Bon, écoute, en toute honnêteté, je viens de me faire jarreter de mon dortoir par les filles. Elles ont lancé un sortilège qui m'empêche d'entrer dans le bâtiment et je ne suis pas assez puissante pour le désamorcer. Je sais que je n'ai pas été très sympa avec toi, mais je t'en supplie je n'ai vraiment pas envie de dormir dehors, surtout un soir de pleine lune, et tu es la seule envers qui je peux me tourner. Je serai partie dès le lever du jour. Promis.
Pour sa défense, un sort lancé par plusieurs sorcières était toujours plus compliqué à déjouer qu'un sort lancé par une seule. Après, tout dépendait aussi de l'harmonie des pouvoirs des sorcières, si la langue d'une d'entre elles avait ne serait-ce qu'un tout petit peu fourché ou que l'écriture d'une rune avait été exécuté trop rapidement il suffisait d'un claquement de doigts pour que tout vole en éclat. Je me demandais quelle était la comptabilité des sorcières de l'établissement. Surtout que d'après maman ces élèves n'avaient rien d'extraordinaires.
- Pourquoi tu ne vas pas le dire à... Elena Wildes ? lui demandais-je en me rappelant au dernier moment de ne pas l'appeler maman.
- Madame Wildes ? La directrice des sorcières ? Hors de question !Ttu veux ma mort ou quoi ? Si elle l'apprend elle risque de m'envoyer bouler et, en plus, de me coller jusqu'à la fin de l'année scolaire parce que je ne suis pas capable de régler mes problèmes toute seule. En plus les filles risquent de me le faire payer encore plus cher.
A cette réflexion j'eus comme un pincement au cœur. C'est vrai que ma mère n'était pas la personne la plus délicate et compréhensive au monde. Je le savais, j'avais eu le droit à des exercices de magie très spéciaux toutes les fois où elle m'avait jugé trop faible niveau magie. C'est-à-dire beaucoup de fois. Je regardai une nouvelle fois Casey de la tête au pied. Bon, ce n'était que pour ce soir après tout hein ? Et puis ce n'était pas comme si elle allait me déranger plus que ça. Il fallait dire que la soirée à venir s'annonçait plus ennuyante que ma journée donc pourquoi dire non à un peu de distraction ? Et puis étrangement, de prime à bord, j'appréciais bien Casey. Je me décalais et un énorme soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres. Elle entra avec empressement, comme si elle avait une peur bleue que je ne change d'avis à la dernière minute, dans un discret merci. Après un dernier coup d'œil dans le couloir désert je refermais la porte et me retournais.
Coucou les gens ! Petite question sur mon style d'écriture. Est ce que vous trouvez que certaines tournures de phrase, expressions, mots se répètent trop ? Et si oui lesquelles svp ? Merci d'avance. Bonne lecture ;)

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Surnaturelle, tome 1: SAVOIR
ParanormalAussi loin que je m'en rappelle, ma mère n'a jamais cessé d'être recherchée par notre communauté, me contraignant ainsi à fuir inlassablement avec elle d'un bout à l'autre de la planète. Car croyez-moi, on ne se débarrasse pas si facilement des sorc...