En contrebas du bâtiment où j'étais enfermée pour au moins les deux prochaines heures, s'étendait un jardin parfaitement entretenu. L'herbe, coupée courte, permettait tout juste de cacher la terre boueuse où elle prenait racine et des buissons aux formes diverses étaient disséminés ici et là, donnant à l'endroit un air à la fois soigné et très élégant. A quelques détails près, Saint Maxime ressemblait à s'y méprendre à un mini Versailles. J'avais ainsi l'impression d'être plongée dans un vieux décor de film romanesque et je n'avais aucun mal à m'imaginer l'endroit utilisé dans le passé par ces princesses métamorphes françaises dont j'avais lu l'histoire avant d'arriver ici.
Cette vision était cependant totalement décalée avec le paysage qui s'étendait environ un kilomètre plus loin. En effet, le jardin laissait place dans son prolongement à une forêt excessivement dense. Trop en vérité pour être le simple fruit de la nature. Les arbres qui la composée s'alignaient anormalement, en la lisière, en une centaine de rangées les uns derrière les autres. C'étaient incontestablement les marques de plusieurs sortilèges de protection.
En y réfléchissant, c'était assez normal à vrai dire. De nombreux enfants de surnaturels hauts placés étudiés à Saint Maxime. C'était quand même la 3ème plus grande école de surnaturel au monde. Et même si de nos jours, nous ne nous faisions plus ouvertement la guerre, certains conflits demeuraient dans notre société. J'étais bien placée pour le savoir, c'était le fonds de commerce de ma mère depuis que sa tête avait été mise à prix et qu'elle était recherchée. Sois depuis, très, très longtemps.
J'étouffais un bâillement à cette vue des plus tranquilles, quand subitement, je m'aperçus qu'il n'y avait plus un seul bruit dans la salle de classe. Que ça soit la voix de Madame De Chapteuil, les murmures des deux vampires devant moi ou encore le bruissement des stylos grattant les pages des cahiers, tous s'étaient interrompu pour laisser place à un silence absolu. Un silence, beaucoup trop pesant comparé à il y avait quelques secondes notais-je de suite.
Je détournais rapidement mon attention de la fenêtre pour me rassurer quant à la situation, quand mes yeux furent brusquement happés au passage par les siens.
Deux fentes, d'un bleu aussi pur que l'eau des plus beaux lagons du monde, me scrutaient, écarquillés de surprise, à l'autre bout de la pièce.
A sa vue, mon cœur rata un battement tandis que je sentis mon corps se raidir. Comme animé par sa propre volonté, ce dernier se redressa de lui-même instinctivement sur ma chaise, laissant ma main qui soutenait ma tête, glissée le long de ma joue.
Je n'avais jamais été le genre de fille à porter de l'importance au physique, à penser que tel garçon était mignon et tel autre tout juste passable. Non, ce n'était pas du tout dans mes habitudes à vrai dire. Ça ne l'avait même jamais été. Il fallait dire que, dans mon cas, avoir un quelconque attachement avec quelqu'un n'était pas le moins du monde envisageable. Pourtant, la première chose qui me traversa l'esprit après que j'eus le temps de faire glisser mes yeux le long de son corps, c'était qu'il était beau. Extrêmement beau même. Grand, carré d'épaule, cheveux noirs et traits propres aux asiatiques qui se fondaient extrêmement bien avec d'autres traits plus européens. Comment, Déesse, une telle harmonie physique était-elle possible ?
Je déglutis, soudain consciente et mal à l'aise de l'attention qu'il semblait me porter lui aussi.
On m'avait déjà fixée si ouvertement, en particulier depuis que j'étais arrivée ici, et ça ne m'avait fait ni chaud, ni froid. Mais là, c'était totalement différent. J'avais l'impression que ses yeux azur me transperçaient de toute part, fissurant ma carapace. Comme si ce n'était pas Artémis Weir qu'il regardait, mais la vraie moi. Artémis Rebecca Elisabeth Wildes.
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Surnaturelle, tome 1: SAVOIR
ParanormalAussi loin que je m'en rappelle, ma mère n'a jamais cessé d'être recherchée par notre communauté, me contraignant ainsi à fuir inlassablement avec elle d'un bout à l'autre de la planète. Car croyez-moi, on ne se débarrasse pas si facilement des sorc...