Chap 5 :Comment essayer de ne pas s'attirer de problèmes ?

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Mon uniforme enfilé, j'allais rejoindre Angeline à la cantine. Comme la veille au soir, elle était entourée par les mêmes amis qu'elle m'avait présentés lors du diner et dont j'avais complètement oublié les prénoms. De toute façon, ce n'était pas comme si je comptais me lier d'amitié avec eux. Après tout, ils étaient des tueurs. Des êtres entraînés à chasser les surnaturels et moi, une sorcière, leur proie en fait. C'était donc tout à fait normal que je garde mes distances, même si eux l'ignoraient.

En effet, une fois diplômé, les tueurs choisissaient généralement entre 3 voies en fonction de leurs résultats au grand test final : soit ils intégraient la police des surnaturels, qui ne comptait que 10% de pure surnaturels soit dit en passant et donc 90% de tueurs, soit ils demandaient un permis de chasseur de primes ou enfin embrassaient juste une vie normale et continuaient leur étude pour appartenir au monde des humains.

Dans tous les cas, dans quelques années, ce seront ses mêmes tueurs qui nous chasseront ma mère et moi. Je n'avais donc rien à faire avec eux et j'étais bien décidée à ne leur adresser la parole que par pure nécessité. D'autant plus que mon séjour ici n'était de toute façon qu'une question de semaines.

Et puis, en dépit de leur race, j'étais obligée de reconnaître qu'ils étaient aussi profondément stupides à ce que leur dernière conversation m'avait conduite à voir. Et pour cause, j'étais encore en train de chercher ce qu'il y avait de si drôle à faire peur à une jeune métamorphe caméléon pour le simple plaisir de voir ses cheveux et sa peau changer de couleur ? J'ignorais qui était l'inconnue en question, mais j'espérais bien qu'elle n'attendrait pas trop pour leur rendre la monnaie de leur pièce. Surtout que dans ce genre de jeux, elle avait un avantage non-négligeable.

Maman m'avait prévenu avant mon arrivé pourtant. Elle m'avait informé dès notre première discussion sur Saint Maxime que la plupart des individus de mon âge étaient immatures et puérils et que je risquerai rapidement d'y faire face. Néanmoins, bien que je m'y étais préparée, je devais admettre une chose. A aucun moment, je ne m'étais imaginée que leurs bêtises n'obéissaient à aucune logique.

J'espérais sincèrement qu'il s'agissait là d'une caractéristique singulière à la race des tueurs. Cependant, de ce que l'on m'avait raconté, c'était peine perdue. Malgré l'interdiction de se battre et d'utiliser ses pouvoirs surnaturels entre élèves sous peine d'être viré, Angeline et ses amis m'avaient mise au courant des coups bas que se jouaient les différentes espèces entre elles : les métamorphes avaient uriné à côté du dortoir des sorcières, les sorcières avaient versé de la lessive dans le sang de la cantine destinée aux vampires, les vampires avaient caché des cadavres d'animaux morts dans les casiers des loups-garous... Bref, bien que cela les amusés au plus haut point, j'avais personnellement eu du mal, et j'en avais même toujours soit dit en passant, à comprendre le pourquoi du comment de ces petites guéguerres puériles.

Je soupirais et me dépêchais de rejoindre Angeline à sa table. Elle aussi avait cours d'histoire avec Madame De Chapteuil et elle devait me montrer où était la salle de classe. Je détestai cette impression d'être aussi dépendante d'elle, mais pour le coup, ce n'était pas comme si je pouvais deviner. J'allais malheureusement devoir m'habituer pour le moment à être une « nouvelle » comme ils me définissaient tous.

Au moment où j'arrivais à leur hauteur, la fille à côté d'Angeline chuchota quelque chose et tous les regards des tueurs à ses côtés se braquèrent vers moi. Oui, visiblement, eux aussi ne m'aimaient pas. Après un dernier commentaire dont je ne saisis pas le sens, Angeline se leva et vint me rejoindre sans m'adresser un mot.

Comme hier, elle était impeccable. Queue-de-cheval tirée à quatre épingles et uniforme sans un pli de travers. A la réflexion, elle avait l'air assez populaire parmi les tueurs vu la masse d'entre eux qui l'accompagnait à chaque fois que je la voyais. Qui sait, peut-être était-elle vraiment forte malgré les apparences et son aura dont la puissance était juste un peu plus haute que la norme de son espèce ? Mieux valait dans tous les cas ne pas la sous-estimer. Ce n'était pas parce que j'étais à Saint Maxime que je devais oublier les règles de survie de maman. Surtout à la vue de mon propre cas. Sous-estimer une personne pouvait s'avérer être une erreur fatidique.

Surnaturelle, tome 1: SAVOIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant