Cela allait bientôt faire une semaine que j'étais arrivée ici et j'avais pris le pli de l'école plus rapidement que je ne le pensais.
En réalité, ce n'était pas bien compliqué. Tous les jours se ressemblaient : réveil à 6h30, douche, petit-déjeuner avec des tueurs beaucoup trop en forme pour un matin puis cours jusqu'à 17h avec le midi, une rapide pause déjeuner où je m'éclipsai toujours dans les jardins, pour manger en paix loin de toute agitation.
Angeline et ses amis s'en étaient bien vite aperçus et je savais qu'ils ne le prenaient pas très bien. Après tout je les utilisais pour me protéger des autres et je ne faisais aucun effort pour leur faire croire le contraire et tenter de m'intégrer. C'était à peine si je répondais à leurs questions quand ils essayaient de me faire participer à la conversation. Mais bon pour ma défense elles étaient des plus indiscrètes. Qu'est-ce que ça pouvait bien leur faire de savoir si Langon était une grande ville ou encore de savoir comment c'était d'étudier dans une école d'humain ? Franchement, à croire qu'ils s'étaient tous passé le mot pour me poser toutes les questions dont j'ignorais absolument les réponses. Et pour cause, je n'avais jamais mis les pieds ni à l'un ni à l'autre.
Et puis, en plus, j'avais besoin de temps pour moi. Je n'avais pas l'habitude de côtoyer autant de gens même si c'était de loin. Au contraire, en règle générale mon existence avait toujours été très solitaire. Maman était la seule personne avec qui j'entretenais un quelconque lien. Et encore ce n'était que ponctuel. Je ne devais gérer sa présence que quand elle revenait de ses petits boulots. C'est-à-dire une ou deux fois par mois. Je n'étais pas non plus misanthrope, mais j'avais besoin de temps pour m'habituer à ce changement si radical de mon mode de vie.
Les cours, eux, étaient tous assez ennuyeux. Que des manuels incomplets et parfois faux ainsi que de longs monologues outrageusement engagés et qui se répétaient sans cesse de la part de mes professeurs. Même les matières normales, ou plutôt purement rationnelles disons, comme les mathématiques me faisaient péter les plombs intérieurement. Pourquoi, Déesse, je devais passer deux heures le lundi et vendredi à résoudre des équations que j'avais appris à résoudre à, à peine, 13 ans ? Maintenant, je commençais enfin à comprendre la chance que j'avais eue d'y échapper plus jeune en faisant l'école à la maison. Au moins j'avais tellement d'avance sur eux que j'avais l'avantage d'expédier mes devoirs en trois seconds chronos.
Le seul hic de cette vie si bien rangé et ennuyeuse à en mourir, c'était les cours de combat rapprochés. Quand je m'étais renseigné sur les matières que j'aurai en tant que tueuse, j'avais tout de suite vu d'un mauvais œil cette discipline. Et pour cause, je n'avais pas le moindre muscle, ni la moindre endurance. Monsieur Donovan De Belloy, le professeur qui gérait ce cours, l'avait lui aussi bien vite constaté dès les premières minutes de notre rencontre.
Alors que mes camarades tueurs enchaînaient déjà sur leur série de quarante, j'étais encore sur ma dixième pompe et j'avais le plus grand mal à tendre suffisamment les bras pour la finir.
Qu'est-ce que je détestais ce genre d'entrainement... Sérieusement, à quoi ça pouvait bien servir aux tueurs de savoir enchainer 100 pompes en moins de 5 minutes ? Certes, ils devaient se maintenir en forme, mais il y avait pour ça d'autres méthodes plus astucieuses que celle-ci. Et surtout plus utile.
Quand un coup de sifflet retentit et qu'ils se levèrent tous, je ne fis même pas l'effort de terminé ma pompe et me levais, moi aussi, d'un bond.
Mes bras me faisaient atrocement souffrir comme le reste de mon corps. Et pour cause, ils n'avaient toujours pas récupéré des séances de mercredi et jeudi. Hé oui, j'avais cette matière 3 jours de suite. Autant dire que, ce soir, je prévoyais le pire niveau courbature. Heureusement que c'était le week-end. Un week-end que j'avais largement mérité.
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Surnaturelle, tome 1: SAVOIR
ParanormalAussi loin que je m'en rappelle, ma mère n'a jamais cessé d'être recherchée par notre communauté, me contraignant ainsi à fuir inlassablement avec elle d'un bout à l'autre de la planète. Car croyez-moi, on ne se débarrasse pas si facilement des sorc...