Surnaturelle, tome 1: SAVOIR

Chap 48 : Comment se faire agresser dans les douches ?

Je sortis de ma chambre et me dirigeais vers les douches communes. Pour une fois, quand j'arrivais, il n'y avait pas l'ombre d'une aura à l'horizon. Bon en même temps, il était 22 heures passés. C'était un peu normal. Mais quand même. Surtout que les derniers jours j'avais littéralement dû batailler pour pouvoir me doucher entre celles qui doublés et celles qui passaient 3h sous la douche. Après un moment d'hésitation, je choisis la douche du fond et entreprit d'aller vers elle puis d'enlever mes vêtements un à un en ayant préalablement ouvert le robinet d'eau. C'est que l'eau chaude mettait un moment à arriver. Après les entrainements que je m'infligeais le soir j'étais toujours poisseuse. Mais qu'importe, j'étais heureuse. Je commençais vraiment à progresser. Et c'était tout ce que je souhaitais. Progresser un minimum pour pouvoir donner une bonne correction à Angeline. Une fois totalement nue, je me dirigeais sous le jet. Au premier contact de l'eau avec mon corps endoloris je réprimais un soupir de satisfaction. Si l'eau chaude n'était pas limitée, j'aurais passé la nuit comme ça. Ça faisait tellement de bien. Je me baissais et attrapa ma bouteille de gel douche pour m'étaler la mixture qu'elle contenait sur le corps. Quelques minutes plus tard je fis de même avec le shampoing. Je n'aimais pas spécialement m'entrainer. En tout honnêteté c'était surtout une façon de moins m'ennuyer. C'est que les cours étaient assez bateau ici. Même ce que je ne connaissais pas je finissais par l'assimiler assez vite. Résultat j'avais beaucoup de temps libre. Alors je m'entrainais pour pouvoir faire face à Angeline, cependant je devais avouer une chose. J'adorais le moment post entrainement. Juste la satisfaction que j'éprouvais lorsque je me détendais enfin. Une fois bien rincée, je sortie de la douche et entreprit de me sécher rapidement.

Merde. A l'instant même où je sentis leurs auras s'approcher, je me hâtais d'enfiler mon pyjama. Il ne fallait pas qu'elles voient mes cicatrices. Elles avaient beau ne pas être visible selon ma mère, moi je les voyais toujours bien distinctement. Et je n'avais aucune envie qu'il en soit de même pour elles. Pas que j'avais peur qu'elles se posent des questions dessus et qu'elles commencent à avoir des doutes. Néanmoins je considérais ça comme relevant de ma profonde intimité. Je me fichais qu'elles me voient nue, mais il était hors de question qu'il en soit de même pour mes cicatrices. J'avais à peine finis de mettre ma culotte et mon t-shirt qu'elles débarquèrent dans les douches communes en faisait claquer la porte. Ok. Elles étaient bien venues pour moi. Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous en ce moment ? A croire que je leur avais manqué pendant les vacances. Angeline et Vanessa apparurent au coin d'une des douches et me toisèrent de loin avec leur air dédaigneux de d'habitude.

- Je peux faire quelque chose pour vous les filles ? demandais-je alors que je finissais d'enfiler mon short de pyjamas et qu'elles s'approchaient de moi.

- Te casser de Saint Maxime, répliqua Angeline avec une hargne qui m'étonna. Ce serait pas mal.

- Ça vous ferait trop plaisir malheureusement.

Bon, une chose était sûre Angeline était de mauvaise humeur. Et j'ignorais comment mais j'en étais la cause. Je repensais à ma journée d'aujourd'hui. Cours, repas avec Casey, session de combat en corps à corps mais individuelle, puis devoir à la bibliothèque, repas avec Casey, entrainement approfondit... Non, je ne voyais vraiment pas.

- Tu te rappelles ce que je t'ai dit à ton arrivée ici ? me demanda Angeline avant de répondre elle-même à sa question. Tu es une tueuse maintenant. Que ça te plaise ou non tu appartiens à notre communauté. Tu dois lui être solidaire.

- Je n'ai rien fait qui va contre ce sens.

- Tu traines avec cette bonne à rien de sorcière, m'éclaira Angeline.

J'ouvris la bouche avant de la refermer. Je comprenais mieux maintenant pourquoi Casey m'avait demandé mon accord pour trainer ouvertement avec moi. Elle se doutait aussi que ça ne serait pas facile. Néanmoins même en sachant que les tueurs étaient aussi contre ça ne changeait rien à ma résolution.

- Ce n'est pas nouveau alors pourquoi maintenant ? interrogeais-je Angeline.

- Parce que tu le monde le sait.

- Tu n'imagines même pas à quel point vous vous mettez en danger toutes les deux, renchérit Vanessa.

Je l'avais quasiment oublié celle-là. A la gauche d'Angeline, elle se tenait légèrement en retrait. Comme un chien prêt à bondir au premier ordre de son maitre.

- Et alors ? Même si vous avez raison en quoi ça vous concerne ?

- Tu es une tueuse, tenta de me rappeler Angeline.

- Tu es vraiment en train de me dire que tu es sur le dos de toutes les tueuses et tueurs de l'école ? répliquais-je avec ironie. Tu n'as rien de plus intéressant dans ta vie à faire ?

En moins d'une seconde Angeline sauta sur moi et j'eu à peine le temps de faire un pas de côté pour esquiver son poing qui ne passa qu'à quelques centimètres de mon visage. Néanmoins il n'en fut pas de même pour celui de Vanessa. La connasse avait profité que je sois concentrée sur Angeline pour s'approcher en se mettant hors de mon champ de vision. Son point frappa violemment mon œil droit et je reculais de quelques pas en chancelant. Ma vision était trouble et je mis quelques secondes à me remettre du choc. Ok. Elles en avaient vraiment, mais vraiment, après moi. C'était peut-être un peu plus sérieux que ce que j'avais cru au premier instant. Appuyé contre la paroi de la douche, je distinguais les silhouettes floues d'Angeline et Vanessa se rapprocher. Il fallait que je bouge moi aussi ou elles allaient me prendre en tenaille. Je fis mine de toujours être sous le choc et attendis qu'elles se rapprochent suffisamment. Finalement j'allais avoir ma petite vengeance plus tôt que prévue. Alors qu'Angeline entrait dans la cabine je me relevais et fonçais vers elle. En une seconde, j'attrapais son poignet et profita du sol mouillé pour la déséquilibrée. Elle tomba par terre dans un énorme fracas mais je n'eus pas le temps de profiter du spectacle plus longtemps. J'avais Vanessa à gérer maintenant et je ne bénéficiais plus d'aucun avantage de surprise. Je m'approchais d'elle en garde et me déportais subtilement vers le côté. Je ne voulais pas qu'Angeline reste derrière moi. Au bout de quelques pas, Angeline réapparut dans mon champ de vision. Assise par terre, elle se tenait le nez d'une main ensanglantée. A cette vue je me redressais subitement comme victime d'un électrochoc. Fallait que je me barre et vite parce que dans le cas contraire j'allais m'attirer des ennuis. Des ennuis qui pourraient me couter la vie si mes professeurs commençaient à avoir des soupçons sur moi. Je reculais, attrapais mes maigres affaires au vol et fuyais des douches communes le plus rapidement possible sans un autre regard pour les filles.