Chap 34 : Comment se cacher des loups ?

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Je me relevais d'un coup et tournais sur moi-même dans l'espoir de trouver un échappatoire à cette masse d'aura qui fonçait vers moi. Et pour cause, tomber sur des loups-garous à une heure et à un endroit où je n'avais rien à faire n'était déjà pas une très bonne chose. Mais c'était d'autant plus le cas quand ils étaient en pleine chasse. Quelle idée stupide d'aller se balader en forêt si tôt le matin ? Pourquoi Déesse ne pouvais-je donc pas faire de grasse matinée comme toute étudiante normale de cet établissement ? Non, moi il fallait que je décide de faire un petit footing sur le terrain de chasse des loups. C'est à croire que je n'avais vraiment aucun instinct de survie. Un arbre proche de moi, attira mon attention. Il n'était pas très haut et un peu isolé des autres, mais au moins je pourrais prendre appuie sur les nombreuses irrégularités de son tronc plus facilement que sur les troncs de brindilles autour de moi. Je fonçais vers lui. Il fallait que je me dépêche. Les auras arrivaient à une allure particulièrement rapide. J'allais pour saisir le tronc quand je me rappelais ma main ensanglantée. Mince, si je laissais du sang sur le tronc de l'arbre où j'allais me cacher, les loups-garous n'allaient pas avoir beaucoup de mal à me repérer. Je fouillais dans mon manteau et sortis un gant de ma poche. C'était celui de la main gauche, mais tant pis. Dans l'immédiat ce n'était pas comme si je m'en souciais beaucoup. Je l'enfilais et entrepris d'escalader l'arbre.

Petite déjà, je n'avais jamais été très douée pour l'escalade. Et pour cause, j'avais toujours manqué de force dans les bras pour me hisser en haut des branches. Au bout de deux ou trois tentatives toutes soldées par des chutes assez douloureuses j'avais donc totalement abandonné l'idée de jouer à l'aventurière. Sauf que voilà, là je n'avais pas trop le choix. Je tendis la main et la calais dans un petit rebord en haut de l'arbre. Mes pieds prenant appui sur le bas, j'entrepris de me hisser tout en me maudissant intérieurement. Ça m'apprendra à jouer la guerrière de la justice. Sérieusement ! A quoi je m'attendais en poursuivant la sorcière ? Je ne pouvais même pas utiliser mes pouvoirs. Je glissais plusieurs fois à mesure que le stress commençait à m'envahir. Au loin j'entendais déjà leurs hurlements se rapprochaient. Ils devaient être une bonne cinquantaine. Je reculais de rage de quelques pas et fermer les yeux en m'obligeant à respirer un bon coup et à calmer l'angoisse qui montait. J'étais à Saint Maxime et ils ne savaient pas qui j'étais. Dans tous les cas, même s'ils m'attrapaient ils ne pourraient rien me faire. Je n'étais pas une proie ici. Je répétais cette phrase plusieurs fois avant de sentir ma colère et mon stress retomber quelques instants après. Puis je rouvris les yeux avant de foncer vers l'arbre. Je pris un bon coup d'élan et par miracle je réussis enfin à décoller du sol.

Les loups arrivèrent moins d'une minute plus tard. Attachée à ma branche, les jambes repliées vers moi, je les regardais en bas faire des cercles là où j'étais tombée quelques minutes plus tôt. Ils étaient nombreux. Très nombreux. De toutes ma vie, jamais je n'en avais vu autant. Ils humèrent chacun à leur tour le tapis de feuilles où j'avais trébuché avant de détecter ma trace et de s'approcher de l'arbre où j'étais suspendue, centimètre après centimètre. Intérieurement, les paroles du sortilège de perte d'odorat tourner en boucle dans ma tête tandis que j'essayais de capter les flux magiques autour de moi le plus discrètement possible. De fait, le premier loup qui s'approcha un peu plus que les autres ne tarda pas à éternuer et à revenir sur ses pas. Au bout du 4 loups pris de quinte de toux, la petite bande les lycanthropes recula enfin et décida de poursuivre son chemin. Je les regardais partir en me concentrant sur les loups dont je connaissais l'aura et qui était avec moi en cours. Ils ressemblaient assez à l'image que je m'étais imaginé avec leurs fourrures marrons ternes de différentes nuances. Alors qu'ils s'éloignaient, de plus en plus, je fronçais des yeux à la recherche d'un loup en particulier. Je le sentais pourtant, mais impossible de savoir lequel c'était. Comme si les auras des autres loups dissimulaient sciemment la sienne. Tant pis, je reluquerais en cachette un loup Alpha une prochaine fois. Je me dégourdis doucement les jambes avant de les laisser pendre dans le vide. J'avais des fourmis partout dans les jambes. C'était une horreur.

Je venais de prendre la décision d'attendre que mes jambes me fassent moins mal avant de bouger de nouveau quand soudain je sentis quelques choses agripper mes deux chevilles et les tirer vers le sol. Prise par surprise, je tombais de ma branche dans un magnifique vol plané qui réveilla instantanément la douleur dans ma main droite meurtrie. Bon bah visiblement si, j'allais finalement le voir cet Alpha...

Surnaturelle, tome 1: SAVOIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant