Chap 55 : Comment assumer qui on est ?

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Le silence s'abattit tandis que Mary Barlow me fusillait du regard, légèrement suspicieuse. Et pour cause, elle devait sans aucun doute se demander si c'est volontaire de ma part ou si tout cela n'était qu'une énorme coïncidence. Cependant mon regard franc et la barre de fer dans ma main l'aidèrent surement à se positionner rapidement sur la question. J'étais tout à fait sérieuse, et même plus. J'ignorais pourquoi elle était encore dans l'établissement mais si elle nous forçait à la suivre ce n'était surement pas pour nous accompagner en lieu sûr. Non. Visiblement madame voulait assurer ses arrières en prenant des otages. Et quoi de mieux que des otages qui s'ignoraient et qui suivaient bien docilement leur ravisseur.

- Qu'est ce qui m'a trahi ? me demanda-t-elle en se tournant complétement vers moi.

J'ouvris la bouche avant de la refermer précipitamment en pensant aux filles qui étaient derrière moi. Elles, elles ne savaient rien pour l'instant. Et peut être que ce n'étaient pas obligatoire qu'elles sachent. Après tout, la seule chose qui comptait c'était leur sécurité.

- De quoi vous parlez ? s'exclama Casey en me sortant de mes pensées. Vous êtes la vice-directrice des sorcières Madame Barlow. Vous ne pouvez pas être scissionniste.

Du coin de l'œil, je vis Casey s'approcher. Par réflexe je levais ma barre de fer devant elle, l'empêchant de faire un pas de plus. J'avais besoin d'un champ d'espace dégagé devant moi et surtout de garder les filles groupée derrière. Malheureusement elles ne semblaient pas de cet avis vu que Victoria avança à son tour.

- Vous avez un rapport avec l'attaque qu'est en train de subir l'école Madame Barlow ? demanda-t-elle.

- Oui elle est avec eux, répondis-je sans lâcher du regard Mary Barlow. Restez derrière moi, je m'occupe d'elle.

La vice-directrice des sorcières s'esclaffa avant de me lancer un regard méprisant. Pourtant je doutais encore de sa croyance à la doctrine scissionniste. J'avais beau le tourner dans tous les sens dans ma tête, c'était impossible. Si elle ne supportait pas la cohabitation entre espèces, elle n'aurait jamais travaillé pendant si longtemps dans une école dont c'était justement le but. Il n'y avait donc qu'une explication, ma mère ou un facteur étranger l'avait obligé à se joindre à se groupe pour obtenir ce qu'elle voulait.

- Tu penses vraiment pouvoir me battre et seule en plus, pouffa-t-elle une fois qu'elle eut repris un peu son souffle. Je te rappelle que je suis une sorcière. Et toi tu es... une humaine.

- Je gère les filles. Vous, vous ne bougez pas.

J'avança d'un pas et ramena la barre en métal contre moi. J'entendais déjà les commentaires de De Belloy. Plus solide sur tes appuies. Baisse-toi légèrement. Tiens-toi sur tes gardes et rappelle-toi que ton ennemi n'a qu'un but, te tuer.

- Heu... Artémis je crois que tu oublis que tu ne sais même pas tourner sur toi-même sans avoir la tête qui tourne. Tu veux mourir ou quoi ? Crois-moi elle, elle n'a pas l'air de rigoler du tout ! me chuchota de loin Victoria d'une voix qui laissée transparaitre sa peur.

Mary Barlow avait beau être une sorcière puissante, elle ne me faisait absolument pas peur. Et pour une seule raison, c'était que de toutes façons, il était inimaginable que je la laisse gagner.

- J'ai dit, je gère, eux-je à peine le temps de me répéter avant de foncer vers Mary Barlow.

Comme je l'avais senti, elle était en train de convoquer la magie des alentours pour lancer son premier sort. Seulement, j'avais été plus rapide. Au moment même où elle lia ses mains et commença l'incantation, j'abattis ma barre de fer à l'intérieur de son bras droit d'un coup sec. Sous le choc, elle rompit le lien entre ses mains. Sans lui laisser plus de temps, je profitais de sa surprise pour effectuer un demi-tour et venir lui asséner un coup de pied dans le ventre. Elle recula de quelques pas jusqu'à ce que la balustrade du grand hall lui rentre dans le dos. Elle ne s'attendait pas du tout à ça. Visiblement mon absence d'hésitation la surprenait plus que je ne le pensais. Et c'était tant mieux.

Surnaturelle, tome 1: SAVOIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant