Chap 39 : Comment rencontrer sa mère en cachette ?

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A peine étais-je entrée dans ma chambre que je me dirigeai vers mon lit pour aller m'y effondrer. Je ne sentais même plus mes pieds. Pourtant, c'était bien un sourire pur et sincère qui se dessinait sur mes lèvres. Cela faisait très longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi bien et surtout aussi détendue. Allongée sur le dos, le regard fixé sur le plafond au-dessus de moi, je repensais aux termes que maman avait utilisé pour parler de Victoria. Amie. L'étais-je vraiment avec Casey ? Je l'ignorais. A vrai dire, j'ignorais même comment définir ce mot. Néanmoins il était vrai que quand j'avais vu Victoria dans ce placard cette nuit-là, j'avais directement pensé à Casey pour m'aider. C'est son visage a elle qui m'était venu en tête. Pour la première fois de ma vie, j'avais compté sur quelqu'un d'autre que ma mère pour m'aider, et ça sans aucune hésitation. Le mot amie résonna de nouveau et je me redressais brusquement énervée. Il était trop tôt pour Victoria, mais si Casey se mettait à me considérer comme telle... Que ressentirait-elle quand elle saurait la vérité ? Je ne savais pas ce que c'était d'être ami avec quelqu'un, mais je doutais que le mensonge et la tromperie fasse partie de l'équation.

Je soupirais et tournais la tête vers la fenêtre. Il fallait que je ferme les rideaux si je ne voulais pas me réveiller aux premières lueurs du jour. Je me levais et me dirigeais vers elle quand je vis un étrange morceau de papier bloqué en dessous d'un caillou de l'autre côté du verre. J'ouvris la fenêtre et l'attrapait pour le déplier. Aux premières lettres je retins une grossièreté. Super. Comme si je n'étais pas déjà suffisamment fatiguée comme ça. Ne pouvais-je donc pas passer une journée tranquille ? A contre cœur et sans aucun entrain, je me dépêchais d'attraper un gilet et me dirigeais droit vers le gymnase comme me le demandait le mot. Je n'avais qu'une envie, expédier la chose au plus vite pour pouvoir revenir dans mon lit et me concentrer sur tout le positif de ma journée. Quand j'arrivais dans la salle, il n'y avait encore personne. Je coulais un rapide regard vers le sac de frappe rangé dans un coin sans grande conviction. Je savais que si je voulais minimiser les risques que je prenais, je devais me forcer à faire un effort en faisant semblant. Mais là j'avais vraiment beaucoup trop la flemme. Je priais rapidement la Déesse pour qu'elle me comprenne et qu'elle soit avec moi et quelques instants plus tard, je m'assis sur les marches du ring et attendit patiemment de sentir l'aura de ma mère se rapprocher.

- Tu pourras au moins faire un effort pour faire semblant, s'exclama-t-elle à ma vue.

- Je suis fatiguée. Qu'est-ce que tu veux ?

Immobile sur le seuil de la porte d'entrée du côté nord, ma mère me fixait du regard sans pour autant se rapprocher de moi. Plus de deux mètres nous séparait l'une de l'autre, mais aucune de nous ne semblait prête à faire l'effort. Visiblement, nous étions toutes les deux toujours contrarié par notre dernière discussion.

- Tu es toujours énervé pour cette histoire de cercle de peur ? me demanda-t-elle.

- Si tu n'as rien à me dire je m'en vais.

Je me redressais, bien décidée à partir. Sérieusement, était-ce vraiment pour ça qu'elle m'avait donné rendez-vous ? Comme si sa première réponse n'avait déjà pas été assez claire. De toute façon, je ne voulais plus en parler. J'avais compris son point de vue. Casey avait raison, ma mère pouvait se montrer très insensible. Et paradoxalement, c'était la première fois que je m'en rendais vraiment compte. Certes, elle était sans pitié avec les chasseurs de prime qui venait l'attraper et c'était tout à fait normal. Mais la femme que je côtoyais d'habitude n'était pas comme ça. Même si aucun exemple ne me venait en tête je savais que ma mère n'était pas comme ça. Saint Maxime l'avait visiblement beaucoup changé.

- C'est pourtant toi qui voulais partir d'ici si je me souviens bien.

Alors que j'étais arriver sur le seuil de la porte ouest du gymnase, je m'arrêtais et me retournais vers ma mère. Avais-je bien compris ce qu'elle venait de me dire ?

- L'umbra vitae, reprit-elle quelques secondes plus tard. Ramène-la-moi et on pourra partir. Je te le promets.

- La bague de Lucille Wildes ? demandais-je en fronçant les sourcils.

Une étrange lueur traversa alors les yeux de ma mère. Elle semblait très désarçonnée par ma question.

- J'ose croire que tu n'es pas assez bête pour aller chercher des informations sur notre famille à la bibliothèque ! s'exclama-t-elle froidement en essayant de se rattraper en vain.

- C'était un livre sur toutes les plus grandes figures surnaturelles de l'histoire. Il y avait un chapitre sur notre famille, c'est tout.

- Arrête de jouer avec le feu Arty.

Visiblement le fait que je sois au courant la chagriné et pas qu'un peu. Je savais que ma mère me cachait certaines choses, mais j'ignorais que c'était parce qu'elle ne voulait pas que je les connaisse. Longtemps je m'étais dit que ces choses étaient surement insignifiantes selon elle et qu'elle n'en parlait pas parce qu'elle n'en voyait juste pas l'intérêt. Mais là, c'était autre chose.

- Pourquoi tu ne m'as jamais parlé de notre famille ? lui demandais-je.

- Parce qu'aucune de nos ancêtres n'est digne d'intérêt. Tu sais bien que notre famille n'a jamais été choisi par la Déesse pour être reine.

Chaque génération, la Déesse choisissait sa reine. Elle choisissait celle parmi nous qui lui servirai de bras droit et qui nous guiderait. Généralement les reines étaient connues à l'avance, leur puissance faisait que leur rôle était si évident que toutes cérémonies pour confirmer le choix de notre Déesse était inutile. Et à chaque fois, ça tombait sur une des descendantes des six familles gardiennes, hormis la nôtre. Je ne le savais pas parce que maman me l'avais dit mais parce qu'elle m'avait fait apprendre le prénom et le nom de chaque femme qui nous avait gouverné.

- Tu m'as parlé de sorcières d'autre grande famille sans pour autant qu'elles soient reines, répliquais-je. Je veux juste savoir qui je suis.

- Tu le sais déjà. Au fond de toi tu as déjà les réponses à toutes tes questions. La vraie question Artémis, c'est quand sera tu prêtes à les accepter. 


Coucou les gens,

Je voulais juste vous remercier pour tout vos j'aime et vos commentaires. Ca me fait vraiment très chaud au cœur. Alors voilà merci encore d'être si nombreux ! Vous me poussez à croire en mes rêves et ça me motive à un point que vous n'imaginez même pas. 

PS: petit cadeau un moment très croustillant arrive entre Artémis et Alexandre. Tenez vous prêt ! 😉

Surnaturelle, tome 1: SAVOIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant