A l'origine, il y avait la Déesse, mère de toute chose. Elle régnait en Impératrice sur un monde qui était alors bien différent du nôtre. Un monde sans lumière ni obscurité, sans vie et sans mort. Un monde en harmonie parfaite. Il aurait pu en être ainsi bien longtemps, si la Déesse n'avait pas décidé de détruire cette divine création pour en créer une, encore plus belle. Ainsi, elle se mit en tête d'enfanter des créations qui pourraient créer par elle-même et de fait naquirent les hommes. De par leur intelligence et leur force, elle leur apprit à façonner leur environnement, à le connaitre et surtout à le contrôler. Mais trop choyé par la Déesse et n'acceptant pas le principe de réciprocité de toutes choses, ils décidèrent de lui tourner le dos et de braver son autorité, en construisant dans son royaume, le leur. Un royaume aux antipodes du sien et dont le seul but était d'aller à l'encontre du destin de chaque individu. La Déesse, bonne et généreuse accepta leur révolte et se retira pour veiller sur eux de loin jusqu'à ce qu'ils se rendent compte que c'était la juste nature des choses et qu'ils l'acceptent. Mais trop orgueilleux pour le reconnaitre, les hommes fermèrent les yeux à cette vérité indiscutable et se lancèrent dans des guerres sans fin. Pour les ramener à la raison et leur rappeler sa toute-puissance, la Déesse créa alors les sorcières. Des êtres au même titre que les humains d'ombres et de lumières mais dont le but était de leur rappeler que si elle leur avait donné beaucoup de chose elle leur en avait refusé encore plus. Six de ces êtres furent ainsi créer et ont leur confia alors le devoir de ...
Je sentis une aura s'approcher et par réflexe je fermais mon livre dans un claquement sonore qui fit sursauter Momo. Le magnifique tigrou blanc-roux me foudroya du regard et j'articulais un léger désolé. Je devais faire gaffe. Le livre que j'avais emprunté était en grec ancien. Quiconque me trouverait avec lui dans les mains, se poserait des questions. Surtout qu'à la poussière qu'il y avait sur l'étagère où je l'avais pris, peu de personne lisait cette langue dans cette école. A peine avais-je caché l'ouvrage sous une pile d'autres vieux livres, que Casey apparut derrière une des bibliothèques. Son petit carré parfaitement net frôlait le bas de son visage mettant bien en évidence son collier. Il s'agissait du symbole de la Déesse. Un pentagramme dans un rond avec une pierre améthyste au bout qui pendait. A y réfléchir, c'était bien la première fois que je la voyais avec une référence à la Déesse. Il faut dire que j'avais remarqué qu'ici, les sorcières en générale ne semblaient pas vraiment croire en son existence. Était-ce vraiment pour ça qu'elle m'avait demandé il y a deux jours de lui couper les cheveux ? Au début j'avais été très sceptique face à sa demande vue que je ne m'étais jamais occupé d'autre cheveux que les miens, mais quand elle m'avait rappelé ma dette je m'étais exécuter. Et finalement, je ne m'en étais pas si mal sortie. J'étais à vraie dire même assez fière. Casey s'avança vers moi avant de se laisser tomber dans la chaise à côté de moi. Momo feula de nouveau avant de descendre de la table où il était allongé et de s'en aller. Je restais le regard fixé sur Casey qui avait la tête collée au pupitre.
- Ne me regarde pas comme ça c'est parce que je rentre chez moi.
- Tu vis où déjà ? lui demandais-je.
- Dans le nord à deux-trois heures de bus.
Le nom de la ville me vint bien vite en mémoire. Il s'agissait d'un des plus gros regroupements territoriaux de sorcières au monde et par conséquent je n'y avais jamais mis les pieds. Cependant, maman m'avait dit qu'il y en avait tellement, qu'il y avait même de vraies boutiques pour sorcières et sortilèges. Ce qui m'avait toujours fait rêver.
- Tu ne sembles pas très emballée, m'exclamais-je dans le but de la sonder.
- Disons que ce n'est pas l'amour fou entre ma mère et moi. Et encore moins quand ma sœur traine dans les parages.
- Petite ou grande ?
- Grande. Elle a bientôt 24 ans, marmonna-t-elle.
- C'est si bien qu'on le dit d'avoir un frère ou une sœur ?
Personnellement, aussi loin que je m'en rappelle, je n'en avais jamais vraiment voulu. Il faut dire ça aurait été compliqué pour ma mère d'avoir un autre enfant aux vues de sa situation. Mais non, moi petite, j'avais surtout voulu un ami. Un ami avec qui je resterais quand maman n'était pas là.
- J'imagine que ça dépend de plein de chose, répondit Casey en me sortant de mes souvenirs. De la différence d'âge, des caractères de ces derniers... Mais en ce qui concerne ma sœur et moi c'est une horreur. Surtout depuis qu'elle a fait son fichu stage au Conseil des Sorcières. Elle se prend encore plus pour « mademoiselle je suis parfaite ».
- Personne n'est parfait.
- Ouais bah elle, elle s'y rapproche malheureusement beaucoup trop. Ce qui plait énormément à ma mère.
Je me demandais comment était la mère de Casey. Moi qui pensais qu'elle devait être aussi calme et gentille, je m'étais sans aucun doute fourvoyer vu la tête que Casey faisait à la seule évocation de sa mère. A ce moment-là, je la comprenais tellement. Je n'avais toujours pas digéré l'altercation que j'avais eu avec la mienne dans les bois et la mission dont elle m'avait chargé ne faisait qu'accentuer mon exaspération. Et pour cause, j'avais fait quelques recherches et ce que j'avais trouvé n'avait pas été très positif. Commet étais-je sensé m'y prendre pour voler un objet enfermé dans 7 cercles runiques ? A l'instant même où je testerai le premier pour savoir à quoi il correspond, Miss Amélia le saurait et viendrait le modifier et en mettre un nouveau avant que j'aie trouvé la solution pour contourner le cercle initial.
- Moi aussi j'ai du mal avec ma mère, lui avouais-je. Je crois que c'est quelque chose de totalement normal.
- Tu veux dire ta mère adoptive.
- Oui, mère adoptive, m'empressais-je de confirmer. Evidemment.
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Surnaturelle, tome 1: SAVOIR
ParanormalAussi loin que je m'en rappelle, ma mère n'a jamais cessé d'être recherchée par notre communauté, me contraignant ainsi à fuir inlassablement avec elle d'un bout à l'autre de la planète. Car croyez-moi, on ne se débarrasse pas si facilement des sorc...