39 | Concert de hard rock

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Ma tête heurtant le mur, leurs corps ensanglantés étendus sur le sol...

Putain de cauchemar !

Moite et haletante, je me redresse dans un cri douloureux, entendant à peine la porte s'ouvrant ainsi que les pas s'approchant rapidement de mon lit. Mon crâne me fait terriblement souffrir d'avoir bougé trop vite – comme toutes les nuits avant celle-ci – alors par habitude, je le prends entre mes doigts pour me recroqueviller sur moi-même, gémissante. La seconde d'après, je crois reconnaître la paume se posant sur mon front avec précaution.

Que fabriques-tu ici, James ? Pourquoi ton contact est-il toujours aussi chaud et rassurant ? Je doute que cela m'aide à me défaire de toi si tu agis de cette façon.

Arrête, Sarah. Pour l'instant ça te fait du bien donc profite-en. Le reste peut attendre.

Ok.

Mon corps se détendant instinctivement, je me rendors rapidement.

Merci.

***

Quelques heures plus tard, la lumière du jour me tire lentement du sommeil.

Euh... Sarah ?

Quoi ?

Pourquoi la main de James est-elle toujours sur toi ?

Pardon ?!

J'ouvre brutalement les yeux, croisant le vert fatigué des siens.

Oh. Mon. Dieu ! Es-tu resté assis sur le sol toute la nuit ?! Pourquoi aurais-tu fait une chose pareille ?!

Je me recule, me redressant afin de m'asseoir dans la précipitation tandis qu'il se retire brusquement, la douleur se faisant instantanément lancinante. Je referme les paupières, appuyant mon poing serré contre ma tempe en grognant.

— Bordel de merde !

— Tu n'apprendras jamais la différence entre obstination et bêtise, n'est-ce pas ? me demande-t-il, réprimant mal un soupir agacé.

Voilà que tu parles comme la voix dans ma tête maintenant. C'est passablement flippant, figure-toi.

— Si tu n'avais pas été là, je me serais épargnée d'être si surprise ! répliqué-je, vindicative.

Il s'approche, attrape mon menton entre ses doigts, plantant un regard sévère dans le mien.

Pu-tain, je crois que c'est l'heure du savon. C'était couru d'avance. Su-per. Je. Suis. Joie.

Mon pouls s'emballant immédiatement, j'espère qu'il ne peut nullement l'entendre.

— Je suis resté parce qu'à chaque fois que je m'éloignais, tu t'agitais, rétorque-t-il sèchement.

Quoi ?! Vraiment ?! Tu as fait ça ?! Et je t'ai montré que j'avais besoin de toi ?! J'ai touché le fond, cette fois c'est sûr ! Oh. Mon. Dieu. Dignité, où es-tu ?!

Probablement cachée quelque part sous cet amour que tu ressens, ma chère Sarah.

Hum. Quelqu'un a-t-il une pelle ? Je dois absolument aller la chercher.

— En quoi cela te concerne ? grondé-je.

— Ok, exhale-t-il. Je reconnais que je ne mérite guère ta confiance.

Sans. Blague ?! Ben dis donc ! J'ai eu raison de revenir rien que pour t'entendre prononcer ces mots !

Puis c'est à cet instant précis, à cette seconde, qu'il me sourit sincèrement. Un mouvement de lèvres face auquel toute ma volonté rassemblée ne pourrait rien en temps normal. Sachant que j'en ai peu à l'heure où un concert de hard rock a lieu dans mon crâne.

Soyons d'accordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant