65 | Ma douleur comme ma folie

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Pas ici, pas maintenant. J'ai vu la satisfaction animant tes prunelles lorsque tu as utilisé mes mots, mon amour. Ils avaient du sens, cette fois encore, car tu avais mûri la question. C'était d'une logique implacable que de m'imposer de m'expliquer auprès de lui. Nous te devions une explication tous les deux pour avoir fait un plan dans ton dos. Néanmoins, il y avait de la crainte habillant tes traits. Tu n'avais nullement percé mes sentiments et je ne pouvais te laisser avec cette incertitude une seule seconde de plus, t'aimant trop pour ça. J'ai donc décidé de t'infliger un traitement identique à celui que tu m'avais imposé lorsque j'ai employé ces paroles dans ta chambre, là-bas, alors que tu déjouais ce plan, encore et encore. Quand tu me poussais à bout comme personne ne l'avait fait avant et ainsi qu'aucune autre ne le fera jamais. Tu as tout de suite compris tant c'était finalement évident. En réalité nous n'avons jamais eu besoin de parler pour nous comprendre, sauf qu'il fallait enlever nos masques pour cela. Finalement, tes doutes s'étaient déjà envolés au moment où j'ai posé mes lèvres sur les tiennes pour la deuxième fois de cette mémorable soirée. Tu es tout ce dont j'avais rêvé, Sarah, tu l'as en partie réalisé à cet instant précis. C'était le plus important car tu n'aurais jamais dû avoir peur. Ne restait que ma frayeur que tu refuses de me pardonner une fois que tu saurais tout. Que tu me prennes pour un fou, peut-être, en apprenant depuis combien de temps ainsi qu'à quel point je suis amoureux de toi. Si cette histoire avait été le roman plaisanté par Sacha, en tant que lecteur, c'est probablement ce que j'aurais pensé. Pas vous ? Si ce n'est pas le cas, c'est que j'ai la chance que vous soyez irrémédiablement romantiques. Mais toi, mon amour... ta réaction sous mes doigts... celle que tu avais eu, me voyant débarquer sur ton lieu de travail – Ce qui ressemblait à ce que j'ai vécu, d'ailleurs ! –... J'avais confiance. Ton regard... ton souffle t'avaient trahie. Comme toujours. Il y avait un nous depuis le premier jour, la première minute, cette seconde où tu as levé la tête vers moi. Sachant que tu ne douterais guère de ma parole, tu es restée dans ton bureau pendant que je rejoignais Josh. Ton expression, mon amour, lorsque j'ai passé la porte à ce moment-là... Tu sais désormais toute la volonté que j'ai dû mobiliser pour m'obliger à respecter ton légitime souhait plutôt que de revenir tout te révéler dans l'instant en espérant te faire mienne. Sauf que tu étais totalement en droit de faire cette demande et puis de toute façon, j'aurais dit oui à n'importe quoi. C'est moi qui t'avais malmené pendant trop longtemps, même si contre ma volonté. J'avais promis, Sarah. Tu le sais aujourd'hui. Josh et Sacha – les deux personnes sachant tout de nous – étant soucieux de me voir revenir seul, j'ai vraiment cru que Brown allait me mettre une raclée pour de bon. Comme à chaque fois, je me suis expliqué, donc elle s'est fendue de son nonchalant « Pardon, Williams. ». Tu as vraiment trouvé une amie aussi sincère que fidèle en cette redoutable femme de caractère. Rien d'étonnant, en somme. Elle a terminé la soirée en compagnie de John tandis que je raccompagnais mon frère. Tu avais raison, il était temps qu'il arrête de faire le malin. Mais il t'aime tellement qu'il était trop heureux d'être venu. En prime, il attendait avec impatience que nous réglions nos problèmes de communication afin de ne plus avoir à garder nos secrets respectifs. Pour que tu fasses officiellement partie de notre famille. Que notre mère arrête de le harceler à ton sujet, aussi ! Une fois dans sa chambre, il m'a souhaité bonne chance, précisant que je n'en avais aucunement besoin, que c'était par principe car nous étions clairement faits l'un pour l'autre, ces mois à tes côtés ayant rendus la chose davantage évidente. Jacob avait raison. Toutefois, j'avais besoin d'entendre ses encouragements avant de te rejoindre pour ne plus te quitter, mon amour.

Soyons d'accordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant