Il est tout juste dix-huit heures. Mes collègues et moi papillonnant entre les invités, la fête d'inauguration bat son plein. Journalistes, politiques, acteurs du milieu sanitaire et social remplissent le hall flambant neuf. L'ambiance est quant à elle très agréable, toutefois le fait que ce soit une réussite dont parleront les journaux demain n'empêche nullement mon stress d'être à son plus haut niveau. Je préférerais voir des patients du quartier ce soir, je vous avoue. Sauf que le monde ne fonctionne pas ainsi, je ne vous apprends rien.
D'abord continue à séduire les bonnes personnes, ma chère Sarah !
Oui, enfin façon de parler, hein ! Je ne tiens guère à décliner davantage d'invitations à dîner !
Ma mère observant les alentours avant de poser les yeux sur moi, j'aime l'éclat que j'y trouve.
Tu aurais eu le même, Jacob.
— Je suis vraiment impressionnée, trésor. Cet endroit te ressemble, me félicite-t-elle en me serrant dans ses bras. Jacob serait si fier de toi.
Merci, maman.
Nous échangeons un regard chargé de douleur.
Tu nous manques tant ! Tous les jours ! Tout le temps !
— Rien n'aurait été possible sans papa et toi. Merci beaucoup pour ton aide, exhalé-je en forçant un sourire.
Ma reconnaissance est infinie car grâce à leurs contacts dans tous les milieux nous avons fait aboutir ce projet en un temps record.
— C'était bien la moindre des choses, ma chérie, déclare mon père, sa large paume pressant mon épaule. Je suis un père terriblement fier.
Merci, papa.
Je me tourne pour l'embrasser sur la joue avec affection.
— Je dois vous laisser, il y a quelque chose que je voudrais vérifier dans mon bureau.
Il opine, m'adressant ce sourire qu'il n'a toujours eu que pour moi.
— À tout à l'heure, travaille bien, m'encourage ma mère.
Merci d'être vous.
Je prends la direction du couloir, listant les tâches à effectuer. Consulter les mails de nos fournisseurs, m'assurer que le système de prise de rendez-vous en ligne est bien opérationnel puisqu'il y a eu quelques soucis pendant les tests... Je reconnais aussi sauter sur l'occasion pour laisser les mondanités au reste de l'équipe. Ça n'a jamais été mon truc et ainsi je continue à esquiver le député collant. À rester en mouvement, j'y arrive plutôt facilement.
C'est parfait, ma chère Sarah ! Tu as sans l'ombre d'un doute plus d'endurance que lui.
— Hé ! Saraaaaaaaah !
Coupée dans mes réflexions, je sursaute, ayant à peine le temps de réaliser que mon amie fonce sur moi à vive allure.
Mais ?!
— Supriiiiiiiiiise ! s'exclame-t-elle, m'entraînant dans une étreinte que je lui rends avec joie. Je suis en permission !
— Sacha ! Je suis tellement contente de te voir !
Je me redresse pour la dévisager en râlant :
— Mais quelle cachotière sérieux ?!
— Et je ne suis pas venue seule !
Oh. Merde.
Elle regarde par-dessus mon épaule et j'ai le temps d'identifier le bruit familier du fauteuil roulant de Josh.
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Soyons d'accord
Romance« La vie continue, petite sœur. Et ton travail, à toi, c'est de la mettre au monde. » *** Pour faire face au décès de son frère soldat, Sarah rejoint sur un coup de tête une mission humanitaire en Syrie. C'est en cherchant à se sentir plus proche de...