Soyons d'accord

69 | Soyons d'accord

Voilà quatre ans que tu es parti, Jacob. Certains vides ne se comblent jamais, donc après que le cœur de ta sœur ait péniblement recollé ses morceaux au fil du temps, il est resté cet éclat manquant. Celui du soleil que tu étais, que tu as emporté en t'en allant. Je déteste toujours me réveiller sans elle, mon ami. Nous ne nous sommes pas envolés en lune de miel, ce soir-là. Non. C'est à l'hôpital que nous avons passé la nuit, ma main refusant de quitter la sienne pendant que je la regardais dormir, me rappelant l'avoir fait là-bas. Elle... s'étant fendue en excuses entre ses larmes alors que ce n'était en rien sa faute puisque c'était la vie qui déjouait le plan, cette fois, assénant un coup de poignard aussi implacable que douloureux. Après avoir raccroché son téléphone, elle a tenté de dissimuler la nouvelle, évoquant un trouble hémodynamique nécessitant une vérification parce qu'elle cherchait à me protéger avant d'en savoir davantage. C'était plausible sauf que je n'étais aucunement dupe face à toute sa transparence. J'ai malgré tout attrapé le masque qu'elle me tendait pendant qu'elle enfilait à nouveau le sien, respectant ce qu'elle essayait de faire – comme si nous avions inversé nos rôles – bien qu'elle sache être ce putain de livre ouvert sous mes yeux depuis qu'elle a débarqué dans la base militaire. Ce matin, Jacob, je pousse les grilles de Highgate pour vous retrouver. Et je l'aime. Pour toujours.

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Ils sont plusieurs à être déjà là, John étant accompagné par Sacha. Sarah ayant affirmé qu'il ne faudrait pas moins qu'un Oliver pour retenir une femme de cette trempe, elle avait raison évidemment. Les doigts de Josh sont enlacés dans ceux de Fathia, la jeune femme étant arrivée à Londres pour suivre des études d'infirmière grâce à une bourse pour laquelle ma femme a fait des pieds et des mains. Si rien ne l'avait laissé prévoir en Syrie, les choses entre eux sont devenues évidentes ici, cette idée nous comblant. Le diamant brillant autour de son cou est d'ailleurs le premier cadeau qu'il lui a fait, demandant de l'aide à ta sœur pour bien le choisir. Sarah ayant toujours su qu'elle était faite pour poursuivre sur des études de sage-femme, c'est effectivement ce qui est prévu. Elle s'est assurée de confirmer sa vocation avec succès, il faut l'avouer. Mes parents sont là. À force de nous entendre parler de toi, Jacob, c'est comme s'ils t'avaient vraiment connu. Les tiens sont enlacés – comme tous les ans – et le reste de ta famille arrivera bientôt. Finalement c'est à moi que ton père tend ta guitare lorsque j'arrive à sa hauteur, donc je m'en saisis sans hésiter avant que nous allions tous nous asseoir en silence, selon le rituel. Il n'y a presque que le chant des oiseaux dans l'air au moment où mes doigts effleurent les cordes, mon esprit m'envolant. Je suis amoureux de ta sœur pour toujours.

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Je t'aime. Tu m'as demandé de rester dans la salle d'attente – ce jour-là – alors que Susie venait à ta rencontre avec Christopher. Cela ne te ressemblait pas, mon amour, toutefois tu choisissais d'ignorer ma peur afin de me protéger. Dans tes iris, j'ai trouvé de l'inquiétude à mon égard que je ne réussissais pas à comprendre. Les visages de tes amis étaient tendus lorsque la porte s'est refermée derrière vous, donc j'ai lutté contre moi-même pour respecter ton souhait. Sauf que si je devais te perdre, Sarah, je refusais de me détacher de toi un seul instant ! Je ne pouvais gâcher la moindre seconde d'un temps trop précieux ! Pourtant, prêt à obéir à n'importe quoi, j'ai attendu en dépit du fait que j'étais à nouveau devenu fou. Finalement invité à te rejoindre après les plus longues minutes de mon existence, tu étais assise sur la table d'examen lorsque j'ai fondu vers toi habité par le plus grand des désespoirs, obligé de te sentir contre moi pour pouvoir continuer à respirer. Tes doigts ont lentement glissé dans mes cheveux, puis tu m'as annoncé que je venais de sauver ta vie.