53 | Si je meurs

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J'ai repoussé ta main, Sarah, alors qu'en réalité je pourrais faire n'importe quoi pour sentir ton contact. À la place, je te regarde vaciller sous le poids de mots que je ne pense pas. Tu me dis d'ailleurs que tu ne peux me croire et... oh mon dieu, mon amour, tu as tellement raison ! Je n'ai aucune autre envie que celle de me jeter à tes pieds, implorant ton pardon pour le mensonge éhonté que je suis en train de te vendre, mon cœur me hurlant d'arrêter et de t'avouer sur-le-champ la vérité ! Pourtant je persiste, signe, grave mon erreur dans le marbre en enfonçant mon mensonge un peu plus loin. Soyons d'accord d'être en désaccord. Il n'y a pas de promesse, ni d'autre vérité. Ce sont des conneries tout ça, Sarah ! Je t'aime au-delà de tout et veux te le dire ! Au lieu de cela je quitte ta chambre en te laissant seule, luttant contre chaque cellule de mon corps réclamant à rester près de toi. Puisque que tu auras moins mal aujourd'hui que si je meurs après t'avoir follement aimé. Parce que si je m'écoutais, c'est ce que je ferais depuis le premier jour. Sauf qu'un légitime serment fait à son meilleur ami n'est nullement révocable. Merde !

***

Je deviens complètement fou de t'avoir fait ça, mon amour. C'était la meilleure solution, n'est-ce pas Jacob ?! Je voudrais tant que tu sois là pour me donner ton avis, tu sais ! Je lui fais du mal ! Cela ne devait en aucune mesure se passer ainsi ! Josh me coince et cette fois je dois tout lui avouer. Il m'a laissé du temps mais ne supporte plus de me voir dans cet état aussi incompréhensible que lamentable. Il passe par tout un tas d'émotions négatives avant de me soutenir puis d'envoyer Brown te rejoindre. Parce que je suis son frère. Car ce putain de code d'honneur ! Que nous savons tous les deux que tu avais raison, Jacob. Bien sûr qu'elle mérite mieux. Évidemment qu'elle ne doit pas vivre dans l'attente. Et toi, mon amour... tu encaisses avec toute la grâce te caractérisant. Puisque tu es une Oliver. Tu me fais face avec ton inaltérable élégance, ta force d'être exceptionnel. Tes iris plongeant courageusement dans les miens m'annoncent que tu as compris et vas avancer. Me laisser derrière, relégué au rang du souvenir de ton vain premier amour. Mais même si je suis conscient que c'est le mieux pour toi, j'en crève totalement, mon amour. Que tu aies cru à mon plus gros mensonge. Achevez-moi ! Comment suis-je censé survivre à cela ? Mes sentiments sont là à jamais, Sarah ! Je pense que Brown va m'arracher les yeux lorsque je vous recommande la prudence sans pouvoir m'en empêcher. Mais je t'aime ! Alors mon pouls s'arrête lorsque j'apprends brutalement que vous êtes en danger dans ce village où je voulais justement t'empêcher d'aller. Non ! Pas ça ! Je suis le premier à sauter dans l'un des hélicoptères qui part en renfort. Je n'ai pas les idées claires tandis que nous fonçons dans votre direction. Vous êtes tous les deux sous les tirs, c'est impensable. Certes Josh connaît son métier et ses risques mais le tien, Sarah, c'est de permettre la vie ! En aucun cas de te retrouver mêlée à un conflit armé ! Alors je crois que je reste en apnée tout le long du trajet. Je l'ignore. Je ne sais plus rien. Je pense à vous. Nous arrivons enfin. Les assaillants battent en retraite. Je te cherche désespérément, ne te voyant nulle part. Je n'ai jamais eu aussi peur avant aujourd'hui. Puis la voix de Josh parvient à mes oreilles, me permettant une demi respiration. Pourquoi demandes-tu un médecin ?! Bordel ! Mon cœur ne se remettra jamais en route ! C'est pour toi, mon amour, j'en suis sûr ! Je devais te protéger mais t'ai laissé tomber car j'étais trop faible pour te résister ! Sarah ! Putain ! Non ! Toi. Au sol. Contre ce mur. Le sang. Ton sang. Non ! Josh m'arrête avant que je ne fasse une connerie. J'ai vrillé. Perdu pied. Respires-tu ?! Oui. Pour l'instant. Réveille-toi ! Ouvre les yeux, Sarah ! Ouvre-les ! J'ai besoin de toi ! Mon pire cauchemar se déroule lorsque tu es évacuée, inconsciente. Je ne peux détacher mon regard de ton sang sur le mur. Je trouve ton collier au sol, Jacob. Souillé par le sang de ta petite sœur. Celle que tu aimais par-dessus tout et que m'avais confiée avec toute ta confiance. L'illustration de mon horrible échec. De ma culpabilité. Vas-tu mourir, mon amour ? Sans que je n'ai pu te dire la vérité ?! Par pitié, ne fais pas ça ! Ne me laisse pas ! Sarah ! Jacob ! Pardonnez-moi ! Je repars avec tes protégées pour les mettre en sécurité auprès d'Aurélia. C'est le minimum que je puisse faire. C'est ce que tu voudrais, je le sais. Ce que tu ferais, refusant que qui que ce soit se mette en travers de ta route. Car tu fais toujours ce qu'il faut, étant l'amour incarné de mon putain d'univers.

***

Je deviens complètement fou, m'enfermant dans le mutisme le plus total. Personne ne comprenant vraiment, tout le monde respecte quand même. Même Brown. Pourtant j'ai été si con avec toi, mon amour ! Néanmoins j'étais ton meilleur ami, Jacob, toi qui ne dévoilais jamais tes plans. Alors quelque part ils savent que quelque chose nous lie la concernant. Josh est inquiet pour nous deux. Toi tu es enfin en sécurité en Turquie. Je ressors ma guitare de son étui. Je n'avais plus joué depuis ton départ, Jacob. Puisque tu es celui qui m'a appris. Je chante en boucle « Hold on » de Chord Overstreet. Je t'aime, mon amour. Pour toujours.

« Aimer et se battre, accuser, nier. Je ne peux pas imaginer un monde dont tu es partie. La joie et le chaos, les démons dont nous sommes faits. Je serais tellement perdu si tu me laissais seul. »

Josh me tient compagnie, silencieux. Tu vas t'en sortir. Bordel. Je respire un peu. Sauf qu'il n'aurait jamais rien dû t'arriver ! Je devais y veiller ! Putain ! Je ne supporte pas l'idée que tu sois en train de souffrir. Ça me tue ! Je n'ai jamais fait autant de sport de ma vie. Je m'empêche de penser. C'est ton objectif quand tu cours. Alors je pense à toi quand même. Je ne peux rien faire d'autre. Je ne suis pas concentré en mission. Je te vois ensanglantée contre ce mur dès que je ferme les yeux. Deviens fou. Chante en boucle. Je t'aime.

« Je marche d'avant en arrière pendant que tu restes immobile. Ils t'attirent pour sentir ton rythme cardiaque. Peux-tu m'entendre crier ? S'il te plaît ne me laisse pas. »

Une semaine. Deux semaines. Je ne peux être sain d'esprit sans nouvelles de toi. Josh me rappelle que c'est une bonne chose que l'hôpital n'ait pas rappelé, m'empêchant ainsi de vriller totalement. Je ferais n'importe quoi pour te savoir en bonne santé ainsi qu'en sécurité, mon amour. J'imagine ta détresse de ne plus avoir son collier alors que tu es seule dans un hôpital. Je suis tellement désolé. Putain, Sarah... Je t'aime !

« S'il te plait ne me laisse pas. Attends, je te veux toujours. Reviens, j'ai encore besoin de toi. Laisse-moi prendre ta main, je vais arranger les choses. Je jure de t'aimer toute ma vie. Attends, j'ai encore besoin de toi, je ne veux pas lâcher prise. »

Je le jure, Sarah, si tu acceptes de me revoir un jour, je m'excuserai et tu disposeras. Tu es mon univers, à jamais. Après de trop longs jours sans nouvelles, nous apprenons finalement que tu dois être rapatriée à Londres. Dès demain. Tes nombreuses blessures – bien que ne mettant pas tes jours en danger – ne peuvent permettre d'envisager ton retour en Syrie pour travailler. Tu as besoin d'une longue convalescence et je sais déjà à quel point tu es furieuse à cette idée. Es-tu en état de l'être au moins, mon amour ? J'en crève de ne pas le savoir. Néanmoins je suis tellement soulagé de savoir que tu rentres enfin chez toi. Tu n'aurais jamais dû être là. Je te veux à l'abri, même si ton travail est exceptionnel. Que oui, tu avais ta place ici. Malgré le fait que je t'aime plus que tout et en crève de ne pas te voir chaque seconde de toutes les minutes formant les jours passant depuis que j'ai réalisé mes sentiments à ton égard. Tu n'as pas la moindre petite idée de ce que tu me fais, mon amour. Je suis fou. Fou de toi. Pour toujours.

« Je veux juste t'entendre, disant « Bébé, rentrons à la maison ». Allons à la maison. Ouais, je veux juste te ramener à la maison. Attends, je te veux toujours. Reviens, j'ai encore besoin de toi. »

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Soyons d'accordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant