52 | Ce putain de rêve

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Bon sang, mon amour ! Dire qu'il m'avait prévenu que tu me ferais tourner en bourrique ! Peut-être aurait-il pu préciser que ce serait à ce point ! Comment suis-je censé te résister lorsque tu me provoques ainsi ?! Tu es ce putain de rêve devenu réalité. Jacob me tuerait s'il savait à quoi je pense à cet instant ! Tu es là, nue, si fière que tu me remets à ma place comme si tout était normal. Tu me veux, l'assumant parfaitement. Bordel, Sarah... tu es cette pomme dans le jardin d'Eden et je ne suis qu'un homme devant sa plus grande faiblesse. As-tu idée à quel point je veux glisser mes mains sur ta peau ? Que mes lèvres n'attendent que de parcourir ton corps ? Que je sais que je n'ai nulle autre place qu'à l'intérieur de toi ? Que je souhaite par-dessus tout entendre mon prénom sortir de ta bouche dans un gémissement ? Je t'arrête, mon amour. Tu n'as pas notion de comme c'est malgré moi. Ça te brise. C'est insupportable ! J'en crève putain ! Je compte intérieurement jusqu'à dix, tentant désespérément de garder le contrôle. Le remarquant, tu déclares naturellement que je vais trop vite. Alors je te dévisage et mon masque tombe. Cette fois je ne peux plus le retenir, tu es tellement adorable. Puis le tien en fait autant. Toute cette fausse tension installée entre nous deux depuis le début se fait la malle car elle n'aurait jamais dû exister. Je t'aime. Il n'y a pas d'autre vérité. Partageant ce rire improbable dans ce lieu insolite, c'est à cela que nous devrions ressembler tous les jours, mon amour. Sauf que son collier autour de ton cou, c'est le rappel à l'ordre. J'ai promis, Sarah ! Et il avait raison ! Sur tout ! Sur nous ! Sur ce que tu mérites aussi ! Tu me regardes m'éloigner à nouveau, te blessant une fois encore. Alors j'avoue à demi-mots, étant un homme torturé entre son cœur et son devoir. Mais bien sûr que ça ne te suffit nullement. Que tu ne peux le supporter. Tu attaques. Je n'encaisse plus. Tu as trouvé mon point faible et comptes t'en servir même si tu ne me comprends pas. Tu menaces. Non. Tu passes à l'acte ! Blessée, rien ne t'arrêtes. Tu me tues ! Je dois trouver un moyen de stopper l'impulsivité naissant de ta légitime colère ! Je ne peux gérer ça, Sarah ! Jacob ! Tu sais que je ne crois pourtant pas aux signes, mais est-ce une épreuve que tu m'envoies pour t'assurer que je la mérite vraiment ?! Pitié ! Arrête !

***

Je suis à la frontière lorsque je te prends dans mes bras pour t'avouer que tu me plais. Je te rassure. Tu vacilles. Après mon comportement de merde, je ne le mérite guère. Hélas j'ai promis, tu sais. Putain de code d'honneur ! Tu voles en éclats, devinant que je sous-entends que toute cette histoire a à voir avec ton frère. Je m'explique, tentant de ne pas aller trop loin, parce que je suis un égoïste ! Tu gémis sous mes lèvres effleurant ton cou, faisant vriller toute ma volonté. Bordel, Sarah... je t'aime tellement ! Je te veux aussi ! Et comme je ne suis plus qu'un salopard jaloux incapable de te partager, je te fais promettre à ton tour. Tu cèdes. Je ne te mérites pas, mon amour. Puis sans que je ne m'y attende, tu m'embrasses. Merde ! Tes lèvres sur les miennes, notre vie devrait toujours être ainsi. C'est moi qui lâche prise quelques instants. Parce que tu es parfaite et que nous en mourrons d'envie depuis le début. Je ne rêve que de toi. Pour toujours. Ça ne compte pas, Jacob ! Je n'ai aucunement provoqué cet incroyable baiser ! Je me détache d'elle en y mettant toute ma volonté, tu vois, cela ne se reproduira pas ! Putain Sarah, je t'aime ! Tu encaisses avec majesté, étant la reine de mon putain d'univers.

***

Je profite de te regarder t'éclairer devant les souvenirs de lui, découvrant la chanson qu'il utilisait pour te décrire. Toutefois je déchante lorsque je réalise que tu avais trouvé la faille avant de promettre. Parce que c'est ce que tu fais toujours, tu déjoues les plans. Tu ignores que cela fait déjà deux ans que je t'aime pendant que tu chantes . Que tu es tout à mes yeux. Tu annonces que tu ne lâcheras pas l'affaire et je ne fais guère le poids, mon amour. Tu le dis à tout le monde. Tu assumes, rien ne pouvant t'arrêter lorsque tu as une idée en tête. Surtout pas moi. Face à ta volonté, je perds. Je dois partir d'ici. Je te perturbe en posant mes lèvres sur la douceur de ta joue. Tu réponds « à demain » et j'ai conscience d'à quel point tu ne pourras me pardonner le coup que je m'apprête à te jouer. J'ai promis, mon amour. Je suis désolé, tu es une adversaire trop redoutable. Près de toi, je perds.

***

Une semaine. Je t'aime. Deux semaines. J'en crève. Pourtant, je demande à prolonger cette mission. Parce que c'est mieux ainsi, hein, Jacob ? Il faut qu'elle m'en veuille, n'est-ce pas ? Il n'y a qu'elle qui puisse s'éloigner. Moi, j'en suis incapable. J'ai demandé à Josh de me promettre de toujours veiller sur toi. Je n'ai rien expliqué mais ai confiance en lui. Tu ne vas pas très bien néanmoins tu fais face, me raconte-t-il. Tu encaisses. Tu avances. La tête haute. Tu es une Oliver. Tu avais tellement raison d'être si fier d'elle, mon ami ! Il est finalement temps de rentrer. Je n'en peux plus et tu ne m'accepteras plus à tes cotés désormais. Après que je sois parti de cette façon, tu es en colère, c'est certain. Sauf que le destin se joue encore de moi, de nous et je ne pense qu'à toi lors de l'attaque que nous essuyons. Je rentrerai. Je le fais, mais... tu voles en éclats. Ton ressentiment a disparu, tu as eu peur. C'est exactement ce que ton frère refusais, tu sais. Putain ! Tout ton amour m'enveloppe quand tu te jettes dans mes bras alors qu'au fond, je n'espérais que cela. Je ne veux que toi. Te garder ainsi pour toujours, comme maintenant, parce que c'est là qu'est ta place, Sarah. Sauf que je ne peux pas. J'en ai encore plus conscience, dorénavant. J'ai tué pour te revenir, mon amour. Pourtant, te repousser est la chose la plus difficile que j'ai faite de toute ma vie. Tu auras moins mal aujourd'hui que si je meurs après t'avoir follement aimé. Parce que si je m'écoutais, c'est ce que je ferais depuis le premier jour. Tu mérites mieux. Ton frère le savait. Je le sais. Le dois. Tu n'encaisses plus. Tu t'enfuis. Si tu savais comme je suis désolé et combien je t'aime, Sarah ! Ce n'est nullement ce que je veux ! C'est ce que je dois ! Je lui ai promis ! Jacob ! J'aurais besoin de toi ! Merde !

***

Malgré tout, tu prends soin de nos blessés et putain, je t'admire tellement. Tes vêtements sont couverts de sang, tu es droite, n'as peur de rien, fais la bonne chose à faire car c'est qui tu es. La perfection incarnée de mon putain d'univers. Tu essayes encore de me provoquer, me jauges. J'en crève, tu sais. Les civils n'ont plus le droit de sortir alors je crois respirer. Mais non. J'aurais dû m'en douter ! Putain, Sarah ! C'est ce que tu fais toujours. Tu déjoues les plans. Et tu l'annonces fièrement. Je sais que tu me cherches et bordel, tu atteins toujours ta cible avec une précision fulgurante. Je viens précisément là où tu veux que je sois. C'est ce que tu fais. Tu brises ma volonté. Encore et encore, pour toujours. Bordel, Sarah ! Le pire c'est que tu n'as aucune idée de ce que tu me fais. De combien je t'aime.

***

Je te regarde flirter, sachant très bien pourquoi tu le fais. Te doutes-tu seulement d'à quel point tu arrives à m'atteindre ? Tu l'espères mais n'en sais rien. Tu attaques. J'encaisse. J'essaye. Un infirmier, un homme, n'importe lequel présent auprès de toi, qui ne risquera pas sa vie, ce sera parfait. Je préfère te savoir vivante et en sécurité même si c'est loin de moi, avec quelqu'un d'autre et que tu me détestes. Je t'aime. Tu attaques. Tu me brises. Ma volonté s'efface lorsque tu exprimes ta douleur à cause de mon attitude. Je voudrais tout te dire. Je veux le faire ! Mais je ne le peux. Car ton frère avait raison, tu mérites mieux que de vivre dans la crainte de perdre l'amour de ta vie. Tu as le droit d'avoir quelqu'un contre qui te blottir le soir. Je refuse que tu pleures la nuit dans l'attente d'un retour incertain. Et j'ai promis, putain ! Alors je te mens. Je dois t'éloigner pour de bon. Parce que tu ne dois pas souffrir davantage par ma faute. Tu t'en remettras mieux aujourd'hui que si je meurs après t'avoir donné tout l'amour que j'ai pour toi. Pardonne-moi ! Ce n'est pas ce que tu espères, je le vois dans tes prunelles. J'en crève de te repousser ! Pour l'honneur. Mais tu n'accepterais guère qu'il en soit autrement, je le sais. Tu tiens cela de ton père et ton frère. Les deux hommes de ta vie. Je t'aime !

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Soyons d'accordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant