51 | Quand il est question de toi

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Les jours passant, mon amour, je meurs de te voir supposer que je te déteste même si tu ne dis rien. Tu encaisses, avances, la tête haute. Sublime. Impressionnante. Est-ce vraiment mieux ainsi, Jacob ?! Cela ne faisait nullement parti du plan ! Elle s'est engouffrée dans cette partie négligée de ton projet et nous a bien eu. Mais là qu'elle hurle de douleur face au désert sans que je ne sache pour quelle putain de raison, je ne résiste plus au besoin de l'étreindre. Je ne suis qu'un homme, tu sais. Pardonne-moi, mon ami. Je veux te réconforter, mon amour et suis tellement désolé pour tout ce qui peut te faire du mal. Je veux te garder à l'abri. Cette fois c'est toi qui me repousses... je l'ai bien cherché en même temps. Ta réaction me brisant, je suis conscient que mes yeux te disent la vérité sauf que tu n'es guère en état de la voir. C'est mieux ainsi, j'ai promis. Tu termines dans les bras de Josh ne comprenant plus rien à celui que je suis devenu depuis que tu es arrivée. Puis, professionnelle avant tout, tu réponds à l'appel de Brice et j'apprends la raison de ton état. Bordel, mon amour... je voudrais être là pour toi. Ton frère m'avait confié ta crainte. Je suis tellement désolé. Je t'aime. Il faut maintenant partir en urgence. Tu es en danger, ici ! Mais alors que tout le monde est prêt, tu ne réagis absolument pas. Tu refuses d'abandonner cette femme, n'ayant aucune conscience du reste. Tu n'en as rien à foutre, le plus important étant le soin. Sauf que je ne laisserai rien t'arriver, Sarah ! Alors je te charge de force puis t'engueule comme jamais. C'est ma propre angoisse qui se déverse, à cet instant. J'ai eu peur de te perdre, putain ! Tout le monde prend ta défense, parce que je suis vraiment un con quand il est question de toi. Cependant tu ne penses qu'à ta patiente ainsi qu'à soulager Fathia, étant la grâce incarnée de mon putain d'univers. Je t'aime.

***

Je tente de prendre du recul, en pure perte. Je continue à courir avec toi parce que c'est plus fort que moi et tu me laisses faire... Je t'aime. Toi qui n'en sais rien mais que je perturbe malgré mon comportement odieux. Putain Jacob, tu avais raison ! Sur elle ! Sur nous ! Sur tout ! Je me suis obligé à me retenir de t'accompagner aujourd'hui, rongeant mon frein, si tu savais ! Entrant dans le réfectoire, mes yeux t'ont immédiatement trouvés. Toi et les doigts de Brighton s'aventurant le long de ton dos. Où crois-tu le suivre ainsi, Sarah ?! Mon sang ne faisant qu'un tour, je me transforme en con. Encore. Tu te crispes, prête à encaisser mon prochain coup, le poids de mes mots te faisant réellement vaciller, cette fois. Je tente d'assumer ma connerie d'avoir dévoilé ton identité derrière un masque d'indifférence. Je bluffe, tu n'en as aucune idée. J'en crève. Brown est tellement furieuse. Josh ne me reconnaît plus. Moi non plus, tu sais. Tu es choquée que je sois allée si loin, cherchant en vain la raison de ma haine. Tu ne la trouveras jamais, puisque c'est tout l'inverse. Je suis désolé, mon amour. J'ai été égoïste, agissant dans mon intérêt – uniquement le mien – même si je tente de me réconforter à travers la volonté de ton frère. Car tu mérites mieux et je suis tellement d'accord. Les mecs encaissent. Beckett te tend une perche que tu saisis avec courage. Je t'admire tant. Au bout du comptes tu nous assommes tous avec élégance, chantant ton chagrin et t'excusant auprès d'eux avec des mots d'une justesse folle. Tu es indescriptible.

***

Tu fuis. Je te suis. C'est plus puissant que tout, Jacob ! Elle est plus forte que moi ! Que nous ! Tu le savais, en plus ! Puis tu me gifles entre tes larmes. J'ai réussi, tu me détestes. Tu voles en éclats. Il ne t'a pas laissé lui dire au revoir. Sauf qu'il ne pouvait pas, mon amour, c'était trop dur pour lui. Autant que pour toi. Je sais que tu le vois partout depuis ton arrivée, pensant à lui sans cesse. Je le lis dans tes prunelles. Il me manque aussi et nous aurions eu besoin de lui pour nous guider. Je te retiens. Tu m'avoues que tu venais aussi pour me rencontrer. Putain, Sarah... Que je ne suis pas l'homme que tu espérais. Je le sais, mon amour, m'employant coûte que coûte à ne pas l'être. Jacob refusant un militaire dans ta vie, j'ai promis. Je souffre, j'attaque, fou de jalousie alors que je n'avais nullement envisagé l'être un jour. Je suis un con ! Et suis allé trop loin. Sans surprise, tu me le fais payer. Tes doigts se posent sur moi, la colère te poussant à m'allumer, ignorant à quel point – dans ton bluff – tu vises juste. Oui, Sarah, j'en suis malade à l'idée que quelqu'un d'autre te touche ! Mais je ne peux te l'expliquer, seulement serrer les dents. Merde ! J'ai promis ! Jacob, est-ce toi qui me nargues ?! Je suis désolé, mon ami, je perds pieds. Mes mains sont sur elle désormais, mes lèvres ont rejoint sa nuque et je la sens frissonner en dépit du fait que je l'ai poussée à me détester. Je lui fais du mal, Jacob ! C'est insupportable ! Je ne suis qu'un homme face à un ange, putain ! Je lui avoue des choses, heureusement elle ne m'écoute pas. Et quand elle me demande de rester loin d'elle, c'est moi qui fais la sourde oreille. Soyons d'accord d'être en désaccord, mon amour. Je suis tellement désolé pour ça. Hélas je suis trop faible pour te laisser et trop loyal pour être honnête. Bordel ! Je t'aime !

***

Le lendemain tu chantes encore en te croyant seule, conquérant tout le monde. Je meurs de ne pouvoir partager ton chagrin. Le prendre. Te l'enlever. Te soulager. T'aimer comme tu le mérites. Je vrille de te voir dans les bras de Brighton, mais t'ayant octroyé ton statut d'intouchable petite sœur, je respire. Enfoiré d'égoïste ! Tu es en colère de me voir encore dans ton escorte. J'attaque. Tu encaisses. Tu ripostes et moi, je t'aime. Tu te figes, protégeant Fathia parce que ton altruisme ne connaît nulle limite. Ton poing heurte le mur de désespoir, le sang apparaissant sur ta peau me faisant perdre la tête. Tu me rembarres. Personne ne se met sur ta route lorsque tu travailles. Pourtant je m'y risque. Tu es une adversaire redoutable et tu gagnes. Même si j'ai peur pour ta vie. Putain, Sarah !

***

Tu quittes tes vêtements devant nous sans état d'âme et ça me rend dingue que Brighton soit là à faire une blague. Mais tu ne tolères aucune ingérence. Tu travailles, me remettant à ma place comme tu sais si bien t'y employer. J'en crève. Avec ce bébé sur ta peau, tu es parfaite et j'imagine le nôtre. Idiot. Maintenant que tu as tout fait pour qu'elle te déteste ! Je te couvre pour éviter de devenir encore plus fou. Nous retenons tous les deux notre souffle, ton collier me rappelant à l'ordre. Toutefois, notre chagrin de sa perte nous réunit une fois encore. Je vois dans tes iris que ta confiance en lui te fait attendre que je te montre qui je suis vraiment. Tu sais que je ne suis pas moi-même. Tu ne comprends pas, malgré tout ton éducation te pousse à patienter. J'en meurs de ne pouvoir te révéler combien je t'aime, Sarah ! Je pose mes mains sur toi parce que c'est plus fort que tout, tu laisses tes doigts sur moi en dépit du reste. Comment suis-je censé gérer cela, Jacob ?! Ce n'était foutrement pas prévu ainsi ! Tu avais raison pour nous, bordel !

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Tu as ramené une femme à la vie sous nos yeux ébahis, lui déposant ce minuscule enfant dans les bras. Je n'aurais jamais dû m'opposer à ça, je le sais mais ne pense qu'à ta sécurité. Car je suis un égoïste. Et que j'ai promis. Cette fois je suis allé au bout de ta patience, donc la professionnelle me rejette. Fière. Implacable. Merde ! La femme, elle, est démolie sous son masque de fierté par ma faute. Par cette putain de légitime promesse que je tiendrai envers et contre tout. Tu ne me respecterais pas si je faisais autrement et moi non plus. Je demande à Josh de te rejoindre car ta détresse est insupportable. Puis je me retrouve à te tirer dans ta douche. Sérieux ?! J'ai définitivement perdu pied à l'idée que tu me détestes pour de bon. Mais quel con !

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Soyons d'accordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant