Soyons d'accord

55 | Mise en terre

J'ai eu tant de difficultés à te quitter hier soir que je suis déjà en chemin pour venir te voir. C'est plus fort que moi. Que tout. Je t'aime. Et toi, tu chantes. Ce que tu ressens. Putain, Sarah... Était-ce vraiment mieux ainsi, Jacob ?! Je crois que j'ai besoin d'un signe, ma volonté est à bout de souffle ! Surtout là que ta soeur pleure à cause de moi ! Encore ! Merde ! Je t'écoute, incapable de repartir. Tu ne t'es pas arrêtée, croyant que c'était Josh qui se tenait à la porte et qu'il est ton ami. Que votre relation est simple comme la notre aurait dû l'être si tu n'avais fait vaciller la promesse en déjouant le plan. Tes yeux se levant pour croiser les miens, tu n'encaisses plus. Ne t'excuses pas, mon amour ! Tu es loin du compte ! Je t'aime ! Tu souffres, me repousses, t'enfuies. Jacob ! Ça suffit ! Je ne suis qu'un homme ! Je ne fais nullement le poids face à elle ! T'attrapant au moment où tu passes la porte, ta douleur m'est insupportable, mon amour. D'autant que tu souffres d'un mensonge ! Tu es ce putain de rêve que je fais depuis plus de deux ans ! Je t'aime au-delà de tout ! Je suis sur le point de tout te révéler, mais c'est exactement à ce moment que le signe arrive. Bien joué, Jacob, même si j'en crève. Que j'ai peur qu'après ça je ne puisse plus veiller sur elle ainsi que je te l'avais promis, mon ami. Comment pourrait-elle me pardonner tout le mal que je lui ai infligé, quand bien même était-ce malgré moi ?! Néanmoins, elle sera en sécurité et c'est ce qui comptait le plus pour toi, alors quelque part j'ai respecté le marché. Elle, elle a déjoué le plan sans le savoir depuis le premier jour. J'ai fait de mon mieux ! Tu le sais, mon ami. Soyons d'accord que c'était loin d'être idéal mais que tu as gardé ma loyauté. Mes doigts la quittent et j'ai conscience que c'est pour la dernière fois. Je l'aime. Pour toujours.

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Je vois que tu commences à reconstituer le puzzle de mon ultime trahison. Voir ta crainte, Sarah, c'est horrible tu sais. Le général confirme tes pensées. Ta sidération me tue. Jusqu'au bout tu auras voulu me faire confiance. Tu n'encaisses plus, c'est terminé. Ta paume partant pour heurter ma joue, je la vois, pourrais l'arrêter mais... je le mérite et c'est la dernière fois que tu poseras tes doigts sur moi. Tu vrilles sous l'effet de la colère. Je m'explique en te disant la vérité. Logique et implacable. Celle que je peux t'avouer. Tu attaques. M'atteins. Te redresses. Tu es une Oliver. Moi je t'admire, t'aime, crève de douleur. Tu pars sans te retourner pour rencontrer le colonel. Ta colère est légitime, mon amour. Je suis juste un égoïste qui veut te savoir en sécurité loin de la guerre. Et j'ai promis. Je te regarde, pensant que je ne te verrais plus jamais, gravant chaque seconde de toi dans ma mémoire.

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Josh et moi sommes convoqués pour vous escorter. Clairvoyants de père en fils, chez les Oliver. Le général a vu clair dans mon jeu, Sarah. Toutefois il ne sait rien de cette promesse que je dois tenir par respect pour Jacob. Je vois qu'il te parle. Merde ! Il y a de l'incrédulité sur ton incroyable visage, mon amour. Tu refuses de le croire et ça me tue, même si je l'ai voulu. Non. Que j'ai dû le faire. Je n'ai pas eu le choix ! Tu es en colère contre lui d'être venu te chercher. Tu l'es contre moi. Pourtant, lorsque je t'aide à monter dans le véhicule, incapable de te laisser avoir mal, je sens ton espoir malgré tout. Tu n'as aucune idée du mien, mon amour. Tu attaques. Je te dis la stricte vérité. Tu ne me crois pas. Je te comprends. Ton père arrête d'un geste et de deux mots l'élan de ton impulsivité que tu n'arrives plus à retenir. Heureusement. Car j'ai promis, ma volonté étant à l'agonie face à qui tu es pour moi. L'amour de ma vie. La seule de mon putain d'univers. Josh te questionne sur ton surnom, tentant de détendre l'atmosphère. Connaissant déjà cette histoire, je dissimule un sourire. Jacob me l'avait confié dans un rire, avouant que cette chanson s'appliquait aussi à lui, finalement. Personne ne te résiste quand tu as une idée en tête. Ça m'amusait lorsque je l'écoutais, néanmoins il avait raison. Tu me l'as prouvé encore et encore, jusqu'à être sur le point d'enterrer ma volonté. Tu me surprends. Essayes de me faire réagir. Te répondant sincèrement, il y a de l'espoir dans tes iris brillants de défi, à peine dissimulé sous ta rage. Voudrais-tu me revoir, Sarah ? Après tout cela ? Mais putain, qui a autant de clémence que toi ?! Ton père s'en mêle. Mon espoir grandit devant la perche qu'il me tend. Je suis transparent sous ses yeux aiguisés, sans l'ombre d'un doute. Et la bienveillance est de famille, chez les Oliver. Tu te renfrognes. Ton jeu est limpide, pourtant tu m'atteins quand même et le vois sans oser comprendre. Ce qui n'est pas plus mal, puisque j'ai promis à ton frère de m'abstenir d'être avec toi tant que je suis militaire et que ma volonté vient d'être mise en terre par tes soins. Tu tentes de chasser le doute s'installant malgré toi. Pour répondre à ta question silencieuse... oui. Je t'aime. Tu ignores à quel point je te veux. Contre moi. Pour toujours. Dans six mois ?

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Tu repousses ma main, dissimulant ta douleur derrière un masque de fierté que tu mérites. Tu me dévisages. Je lis ta rancœur ainsi que la déception dans tes prunelles, parce que tu es un putain de livre ouvert sous les miennes depuis le premier jour. C'est pour cela que j'ai pu te faire croire à tous les mensonges que j'ai inventé pour te dissimuler la vérité. Tu cherches une réponse dans mon regard, toutefois j'ai l'habitude alors tu ne la verras pas. C'est trop tôt, Sarah. Pardonne-moi. Tu n'as nullement idée de comme la chanson que tu as choisie pour me faire face est parfaite. Ton frère. Jacob l'a fait. Il m'a donné cette couronne, affirmant que j'étais le seul à en être digne. Que tu m'aimerais. Tu m'aimes. Putain. Il a eu raison pour nous ! Sauf que je ne me sens pas digne, non ! Tu as débarqué trop tôt, au mauvais endroit, au mauvais moment, mettant à mal les projets qu'il avait si justement forgé pour notre futur. Pourtant tu avais toute ta place, ici. C'est pour cette raison qu'il y a tant de larmes dans tes yeux et dans ceux des personnes te disant au revoir. Parce que tu es une professionnelle fantastique, que mon respect pour toi est infini même si je n'ai pu te le montrer. Tu voles en éclats lorsque tu les vois. Derrière toi, je sais quelle est l'expression de ton visage. Parce que je t'aime. Je suis tellement heureux de t'offrir cet instant. Cet au revoir que tu n'avais osé rêver. Josh n'a rien promis, lui. Et je vois qu'il t'explique. Merde ! Cette petite fille dans ton cou, comme la première fois, tu es parfaite. J'imagine... je rêve, ta colère envolée m'autorisant ce fol espoir. Ton merci silencieux me transperce. Oui, je l'ai fait pour toi. Même si tu n'oses comprendre pourquoi, c'est mieux ainsi. Je préfère m'éloigner car voir les émotions qui te traversent fait que j'ai entamé le deuil de ma volonté. Je t'aime.

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Tu ne peux plus me faire face. C'est sans doute mieux ainsi. Tu doutes. Je retiens tes doigts malgré moi. Puis tu t'éloignes. Sarah ! Je t'aime ! Tu flirtes pour m'atteindre une dernière fois. Me tuant encore. Comme toujours. Brown enfonce le clou. Elle est furieuse et me le fera savoir lorsque tu ne seras plus ici. Je l'ai bien cherché, pas vrai Jacob ? C'est l'heure. Tu pars. Aucun de nous n'est capable de soutenir le regard de l'autre. Tes mots s'appliquent à moi, tu ne le devines pas. Tu m'as mis KO dès la première seconde. Je veux te retenir ! Si tu savais ! J'y suis presque, mon ami ! Je tiens bon ! Parce que c'est ce que je t'ai promis ! Même si elle a déjoué ton plan ! J'en crève, putain de merde ! Et lui fais du mal, tu sais ?! Cette douleur émanant de toi est de mon fait. Ma saloperie de responsabilité de n'avoir su gérer ta présence et ton amour. Ni le mien. Notre amour putain ! Mais qui aurait réussi ?!  Tu t'apprêtes à monter dans l'hélico... Merde ! Sarah ! Je ne peux te laisser partir ainsi ! Je te rattrape. C'est plus fort que moi. Plus fort que tout ! Tu réagis à mon contact comme je n'osais même pas l'espérer, me demandant une vérité que je ne peux encore te révéler. Jacob ! Soyons d'accord que j'ai tout donné pour respecter mon serment ! Néanmoins tu ne supporterais pas non plus de la voir souffrir ainsi ! Alors je n'avoue rien mais lui fournis la preuve que toute cette histoire a à voir avec toi. Parce que je ne suis qu'un homme et qu'elle est la reine de mon putain d'univers. Si j'ai de la chance, elle me laissera m'expliquer. À Londres. Lors de mon retour à la vie civile. Dans six mois. Sarah... je t'aime ! Laisse-moi une dernière chance je t'en supplie !

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