Alors que Mathéo et moi nous apprêtons à sortir dehors pour venir en aide à nos camarades, je l'arrête.
- Attends, j'ai une idée. Protège-moi.
Il me lance un regard perplexe.
- Quoi ?
- Fais-moi confiance ! J'ai besoin de temps, protège-moi.
Mathéo ne cherche pas à comprendre et acquiesce. Nous sortons de l'académie et nous nous arrêtons devant. Je ferme les yeux et fais abstraction de tout ce qui m'entoure, ce qui est assez compliqué quand on se trouve au beau milieu d'une bataille. Instinctivement, nos sens sont en alerte pour nous protéger par réflexe.
Mais je dois m'abandonner complètement à Mathéo, lui faire entièrement confiance pour me protéger. Avec lui à mes côtés, je sais que je ne risque rien. J'essaye alors d'oublier les bruits autour de moi et je me concentre sur mon don. Je fais appel à toute l'onde que je peux créer et la canalise en moi comme une boule d'énergie.
Tout à l'heure, j'ai réussi à me protéger d'une attaque en créant un bouclier invisible autour de moi. Je ne sais pas comment j'ai fait mais je sais que si j'ai pu le faire, c'est que j'en suis capable. Mon idée est donc de créer le même bouclier mais en bien plus grand et de le maintenir autour de l'académie afin d'empêcher d'autres intrus d'entrer et protéger tout le monde le temps que le véritable bouclier soit remis en place. Mais comme je n'ai jamais fait ça volontairement, ça va être compliqué.
Or, c'est peut-être le seul espoir pour l'académie.
Je fais appel à toute la puissance que je peux, essayant de sentir la magie pulser dans mes veines comme lors de ma bagarre contre Ethan. Je laisse mes émotions me guider, toute la colère et la peur que j'ai pu emmagasiner ces dernières heures m'envahir et accentuer la force de mes pouvoirs. Je les sens fourmiller en moi, parcourant mon corps, prêts à sortir. Je tente alors de visualiser le bouclier que je veux créer comme une bulle qui grandit de plus en plus en moi.
Sans même ouvrir les yeux, je sens le bouclier apparaître. Sa présence accapare mon être. Maintenant, je l'imagine qui s'agrandit de plus en plus, prenant de l'ampleur et s'arrêtant pile à la barrière. Je le sens accroître, gonfler.
Je rouvre les yeux, revenant à la réalité, et le bruit des combats se fait entendre soudain violemment. Mais je garde mon attention concentrée sur le bouclier. Il est là, réel, s'agrandissant autour de moi. Il a déjà presque fait le tour de l'académie. Quelques adversaires déjà dans la cour se cognent dessus en essayant de s'approcher de la grande demeure.
Des gouttes de transpiration coulent sur mon front. Ma tête commence déjà à me faire mal et mes membres à trembler. J'utilise énormément d'énergie pour maintenir ce bouclier et c'est la première fois que je canalise autant de puissance pendant plus de quelques secondes. Je fais appel à tant de pouvoirs que mon corps entier scintille comme une étoile d'un halo bleuté.
J'arrive enfin à faire le tour de l'académie. Les nouveaux ennemis qui arrivent se heurtent dessus et ragent. Mon plan fonctionne mais je ne crie pas victoire trop vite. A chaque coup qu'ils donnent pour essayer de passer, je le sens comme si c'était moi qui le recevais.
Il faut que je tienne jusqu'à ce que le vrai bouclier soit réparé mais je ne sais pas si je vais y arriver. Déjà, je commence à fatiguer. Chaque coup me rend plus faible, aspire un peu plus mon énergie. Heureusement que Mathéo me protège. Je le vois tirer avec sa précision habituelle autour de moi, me protégeant de tous les ennemis qui s'approchent de trop près. Avec la lueur bleue qui émane de moi, beaucoup ont dû comprendre que j'étais à l'origine de ce bouclier empêchant leurs coéquipiers de leur venir en aide et ils tentent tous de m'attaquer. Mais mon entraîneur est sans pitié et ne leur laisse aucune ouverture, calculateur et rapide comme un félin. Quelques fois cependant, il me lance des regards inquiets mais encourageants.
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Les dix Mages
Paranormal"Pardonne-toi tes fautes parce que tu en es aussi victime. Pardonne-toi parce que tu le mérites." * Emma vit dans un orphelinat depuis un an suite à un grave accident dont elle est fautive. Et tout ça à cause d'une fichue "malédiction" qui ne cesse...