CHAPITRE 18

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Alyssa et moi sortons précipitamment de la chambre. Dans le couloir, c'est le chaos. Les centaines de pensionnaire de l'étage déboulent hors de leur chambre pour descendre tout en criant, paniqués et catastrophés :

- On est attaqués !!

- Le bouclier ne marche plus !

- Poussez-vous !!

Alyssa et moi suivons le mouvement vers le rez-de-chaussée, emportées par la cacophonie et la marée humaine. Sur le chemin, nous croisons David et Sarah qui nous lancent un regard effaré. David a troqué son bas de pyjama pour un short rouge et Sarah s'est habillée à la va-vite contrairement à Alyssa et moi qui sommes encore en pyjama, comme la plupart des autres pensionnaires tirés brutalement de leur sommeil.

- C'est quoi ce bordel ? nous demande David, plus comme une question rhétorique.

Nous haussons toutes les deux les épaules, toutes aussi affolées et perdues que lui. A croire que nous vivons un cauchemar éveillé tant ce qui est en train d'arriver semble improbable.

Rapidement, nous atteignons le rez-de-chaussée. En bas, l'entrée est noire de monde. C'est l'anarchie totale. Quatre cents pensionnaires y sont rassemblés, hurlant tous en même temps tandis que l'académie tremble sous les explosions. Savoir que l'ennemi se trouve juste derrière ces murs me glace le sang. La demeure, heureusement, ne semble pas avoir été construite pour se retrancher simplement derrière un bouclier magique car malgré les attaques, elle tient bon, résistante. Néanmoins, le temps est sûrement compté avant que le clan adverse n'arrive à briser le peu de défense qu'il nous reste pour nous cueillir à l'intérieur et nous massacrer.

Au moment-même où nous atteignons tous les quatre la dernière marche de l'escalier, la directrice sort de son bureau, le visage grave. C'est un miracle que j'ai réussi à l'apercevoir à travers la foule amassée entre les murs sombres.

Evelyn observe le chaos autour d'elle avec catastrophe et anxiété. Puis, elle souffle un bon coup et lève les mains avant de lancer d'une voix forte pour se faire entendre :

- Calmez-vous, calmez-vous ! Un peu de silence ! Écoutez-moi !

Lentement, les conversations et les cris se taisent, tous ayant les yeux tournés vers Evelyn. Cette dernière baisse les bras et continue :

- Bien. Ce n'est pas l'heure de parler mais d'agir. Comme vous avez dû le constater, le bouclier a disparu. D'une manière ou d'une autre, quelqu'un a cassé volontairement le générateur du bouclier pour laisser entrer le clan adverse. J'ai déjà envoyé des pensionnaires pour le réparer mais cela va prendre du temps, malheureusement. Et du temps, nous n'en avons pas. La porte et les murs de cette académie ne résisteront pas longtemps.

Autour d'elle, des chuchotements inquiets s'élèvent. Je me tords les mains, stressée, et je jette un coup d'œil vers mes amis qui me regardent avec autant d'anxiété.

- C'est donc le moment que l'on redoutait tous, poursuit Evelyn d'une voix forte et déterminée. Celui d'aller les affronter. La guerre fait rage dans le monde et il était inévitable que le combat sur notre territoire allait devoir se faire un jour ou un autre. Mais nous sommes prêts. Prêts à défendre notre académie contre ceux qui nous veulent du mal. A défendre notre cause, à soutenir toutes les académies qui résistent ailleurs et à faire honneur à celles qui sont déjà tombées. Nous devons les repousser, les maintenir à distance, jusqu'à ce que le bouclier soit remis. Alors, montrons-leur ce que nous avons dans le ventre !

Les chuchotements et les regards apeurés laissent place à des acclamations enflammées qui s'élèvent dans la foule. Des pensionnaires lèvent le poing en poussant des cris de guerre. La détermination de la directrice est contagieuse et pousse les Surnaturels à passer au-dessus de leur inquiétude face à ce revirement inattendu pour faire place au courage et leur volonté de défendre les leurs.

Les dix MagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant