CHAPITRE 26

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La vision de l'horrible créature lancée à notre poursuite me hantera probablement toute ma vie. Encore faudrait-il déjà qu'on échappe à cette chose avant de parler d'avenir car elle n'a qu'un seul but : nous déchiqueter en mille morceaux.

Je rentre précipitamment la tête dans la voiture et Mathéo n'a même pas le temps de me demander ce qu'il se passe que je lui hurle :

- Accélère !!!

Ma voix se brise et à mon regard horrifié, Mathéo ne cherche pas à comprendre et appuie sur le champignon. La voiture accélère encore plus d'un coup, montant dans les deux cents kilomètres heures, et je me retrouve collée à mon siège auquel je m'agrippe de toutes mes forces. Je garde les yeux fixés sur la route devant nous, tremblante de peur. Ce que j'ai vu... ce n'était pas du tout humain... c'est un monstre cauchemardesque.

Mathéo jette un regard dans le rétroviseur pour voir ce qu'il se passe derrière et son visage blêmit en voyant la créature qui nous poursuit.

- Merde... putain de merde, lâche-t-il d'une voix blanche.

Il accélère encore en jurant de nouveau. Son visage reflète à présent la peur. Une vraie peur. C'est rare de le voir effrayé et ce constant ne fait qu'augmenter ma propre panique.

- C-c'est quoi ? je balbutie.

Mathéo secoue la tête. Je crois qu'il n'y a pas de mots pour décrire cette... chose.

Je garde le regard fixé sur le rétroviseur. La créature court derrière nous à une vitesse fulgurante alors que nous atteignons les deux cent cinquante kilomètres heures. On dirait une araignée à quatre pattes qui court, c'est horrifiant. Je frissonne de dégoût.

Soudain, sous mes yeux stupéfaits, elle disparaît du rétroviseur dans un courant d'air, comme Alyssa. Un frisson glacial parcourt mon corps entier.

- M-Mathéo, elle... l-la chose a disparu... je bredouille, tremblante d'effroi.

Il jette un rapide coup d'œil au rétroviseur et jure.

- C'est pas vrai, où est passée cette merde ?

Au même moment, un gros boum retentit au-dessus de nos têtes, secouant la voiture, tandis que le plafond semble flancher sous un gros poids. Nous nous regardons avec horreur.

La créature est sur le toit de la Ferrari.

Soudain, la vitre à côté de moi explose violemment et je pousse un hurlement de frayeur. Des doigts crochus s'engouffrent dans la voiture et s'agrippent à mon bras, enfonçant ses énormes griffes dans mon épaule. Je hurle de douleur, puis de nouveau de terreur en voyant la tête de la créature apparaître et sa langue passée la fenêtre brisée pour frôler ma joue. Je me fige tout entière, paralysée par la peur et la douleur.

- Saloperie !! crache Mathéo à côté de moi.

Il freine brusquement et la voiture s'arrête d'un coup dans un sursaut dangereux, laissant des traces noires sur le béton. Sous l'élan, la créature me lâche le bras et se retrouve propulsée hors du toit. Elle s'écrase sur la route à quelques mètres devant nous. De notre côté, nous évitons de nous prendre le poste de contrôle de la voiture de justesse grâce aux ceintures de sécurité.

Je porte les mains à mon épaule ensanglantée. Ça me brûle et dès que je bouge mon bras à l'endroit où mon gilet est déchiré, une onde de douleur me tétanise et me fait grimacer. Je sens aussi un filet de sang couler de mon front et descendant jusqu'à mes lèvres. Le goût métallique envahit ma bouche. L'explosion de la vitre a dû me blesser.

Les dix MagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant