Chapitre 7

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Les Faucheurs m'abandonnèrent sans plus d'explication dans une chambre. Ils ne prirent même pas la peine de verrouiller la porte avec leur pouvoir, preuve de plus que j'étais véritablement dans un sacré pétrin.

            Tout comme le bureau de Vareck, l'appartement comportait une rangée entière de baies vitrées qui donnait sur un balcon et sur cette étrange coure intérieur à l'allure de forêt. Mes quartiers étaient composés d'un grand salon, d'une chambre à coucher spacieuse et d'une salle d'eau. Les tons blancs et beiges des pièces étaient apaisants et l'appartement, plus luxueux que tout ce que j'avais pu connaitre dans ma vie, était dépourvu de faste. Classe et sobre. Si déjà j'étais condamnée à passer ma misérable existence dans cet endroit maudit, autant que mon espace personnel soit agréable.

            Je me laissai tomber sur le canapé en cuir blanc sans m'embêter à retirer mes vêtements couverts de sang. Il y a trois ans, dans une situation pareille, j'aurais pleuré. Plus maintenant. Je connaissais mes ennemis. Je savais à quoi m'attendre.

            Je me maudissais de n'avoir pas posé plus de questions. J'avais été tellement pressée de quitter son bureau que j'avais omis de demander où se trouvait ma famille, combien de résistants présents à Arsersa étaient encore en vie, et surtout, ce qu'il comptait faire avec les résistants qui occupaient pour l'instant le Palais de Justice. J'aurais dû négocier, j'aurais dû réfléchir, et non me laisser me guider par mes sentiments, par ma peur. Lorsque j'étais face à lui, me savant pertinemment inférieur, je baissai les bras d'avance. C'était une erreur, je le savais, mais trois ans à le fuir m'avaient appris à le redouter plus que tout au monde.

            Étirant mes bras devant moi, j'observai avec impatience les arabesques noires qui dansaient de mes mains à mes coudes. Les menottes Vessoryianes m'empêchaient d'utiliser mes pouvoirs, et sans ses derniers, je n'étais plus rien. Je savais me battre, mais ici, seul un pouvoir faisait la différence.

            Poussant un soupir de dépit, je me saisis de la télécommande et allumai la grande télévision. Tout comme les autres appareils, elle fonctionnait à présent grâce à la magie des Vessoryia, et Vareck contrôlait tout ce qui y était diffusé. Les anciennes chaines avaient quasiment toutes disparu. Les premières chaines d'information passaient en boucle la prise ratée d'Arsersa et celle, réussis, du Palais de Justice. Les résistants, évidemment appelés terroristes par les journalistes, étaient dépeints comme des lâches qui tuaient des innocents, des passants, et surtout, des traitres qui abandonnaient les leurs. Les images de la boucherie d'Arsersa défilaient devant mes yeux, le journaliste expliquait plus ou moins ce que Vareck m'avait dit, que les résistants avaient envoyé un de leur groupe attaquer Arsersa, qu'ils n'avaient jamais envoyé de renfort, qu'ils avaient été trahis, dupé, qu'ils n'avaient été qu'une diversion. Tous ces morts. Une simple diversion.

            -Doutez-vous encore de l'ignominie de ce groupuscule obscure ? s'enflamma un porte-parole humain de Vareck, un ancien homme politique. Ils tuent leurs propres soldats, les envoient à la mort.

            -Mais peut-être les terroristes envoyés à Arsersa étaient-ils conscients et volontaires de faire cette diversion ? demanda timidement un journaliste.

            L'homme de Vareck secoua la tête, faussement peinée.

            -Les rares terroristes survivants de l'attaque ont affirmé n'avoir pas été mis au courant, et assurent qu'ils attendaient des renforts.

            Revenant sur leur plateau les journalistes s'interrogèrent sur la décision du « gouvernement » concernant la prise du Palais de Justice, et supplièrent Vareck de faire quelque chose.

            J'éteignis la télévision d'un geste rageur.

            Ils mourraient. Les résistants qui se trouvaient en ce moment même au Palais de Justice ne tiendront pas une seule seconde. Je me demandais même comment cela se faisait qu'ils eussent réussi à prendre le bâtiment, et pourquoi Vareck attendait si longtemps pour le reprendre. Quelque chose ne tournait pas rond.

            Des coups frappés à ma porte me firent soudain sursauter.

            J'ouvris la porte, un garde Vessoryia me tendit alors un papier, où une salle et un horaire y étaient inscrits, accompagné de la délicate signature de Vareck.

            -Le seigneur Vareck requiert votre présence lors de son conseil, m'informa-t-il.

            -Demain ?

            -Non, maintenant.

            Je jurai intérieurement.

            Comme je faisais un pas vers la porte, le garde m'arrêta.

            -Il demande également que vous vous changiez, ajouta-t-il.

            -Et puis quoi encore... poussez-vous.

            Sans un mot de plus je refermai la porte et lui emboitai le pas.

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Bonjour à tous !

J'espère que ce chapitre vous aura plu :)

Je tenais simplement à vous prévenir que partant en vacances la semaine prochaine, je ne suis pas certaine de pouvoir publier le prochain chapitre dimanche prochain. Donc ne vous étonnez pas si j'ai du retard, je ne vous oublie pas. 😉

À bientôt!

Marie 🌙
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L'Ombre d'Alyia - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant