L'Ombre d'Alyia - Tome 1

Chapitre 22

{-Si elle est véritablement ton amie, tu ne devrais pas craindre sa réaction. N'est-ce pas ce en quoi tu crois ? En la supériorité de l'amour sur tout ? Que crains-tu vraiment, Alyia ?}

-Je n'ai pas envie d'en discuter plus amplement avec toi, répondis-je d'un ton sec.

Vareck ne répondit rien, mais la seconde d'après, le monde s'évanouit. Je ressentis à nouveau la morsure du froid sur ma peau. Puis mes pieds regagnèrent le sol.

J'avais commencé à apprendre à me me glisser à l'époque où Vareck m'entrainait, mais il m'avait dit que seuls les Vessoryias les puissants pouvaient maitriser cet art, ceux ayant au moins un niveau 6. Il m'avait également expliqué que cela mettait des dizaines et dizaines d'années pour le maitriser. Mais avec moi, cela avait été rapide. J'avais arrêté mon entrainement lorsque je les avais quittés, si cela se trouve, jamais je ne maitriserai complètement cet art. J'étais encore hésitante et je ne pouvais glisser en plus de moi que trois personnes maximum.

L'endroit où nous venions d'atterrir était également plongé dans l'obscurité. Nous étions dans une forêt, lieu de prédilection de la Résistance.

-Ton amie est cachée dans une petite cabane à quelques mètres, me souffla Vareck, comme je te l'ai dit deux personnes l'accompagnent.

Je hochai la tête.

La lune brillait assez dans le ciel pour que je voie clair devant moi.

-J'irai seule d'abord, lui dis-je.

Vareck fronça les sourcils.

-S'ils te voient, ils prendront peur, insistai-je. Et ils risqueraient d'y avoir des blessés.

Je savais Vareck très peu scrupuleux de la vie d'autrui, même des Vessoyrias. Il n'hésiterait pas assassiner les deux personnes s'ils nous menaçaient.

Son visage était à quelques centimètres du mien. Ses yeux trouvèrent les miens. Nous restâmes quelques instants à nous regarder sans un mot.

-Je ne serai pas loin, finit-il par dire en s'éloignant lentement.

Quelques secondes plus tard, il avait disparu.

Prenant mon courage à deux mains, j'avançai vers l'endroit que m'avait indiqué Vareck. Je pris soin de faire du bruit pour ne pas les prendre par surprise.

Lorsque j'arrivai à hauteur de la petite cabane, la porte s'ouvrit à la volée, et deux hommes en sortirent, sabres aux poings. Je constatai alors que je n'en avais aucune et jurai intérieurement. Sans mes pouvoirs, et sans armes, j'étais vulnérable. Je m'étonnais que Vareck m'ait laissé partir sans armes. Mais bien sûr, il n'était pas loin, prêt à apparaître au besoin.

Je levai les mains en l'air en signe de paix.

Je reconnus Taryl parmi eux.

-C'est moi, Alyia. Alyia Senestra.

Aucun d'eux ne baissa son arme.

-Qu'est-ce que tu fous là, Alyia ? siffla Taryl.

Cela me fit l'effet d'un coup de poignard en plein ventre. Taryl était un ami, un garçon doux et gentil, au sourire tranquille et à l'humour chaleureux. Je ne reconnaissais pas le garçon blond à l'air écœuré qui me faisait face.

-Je suis venue pour Vivi, leur expliquai-je.

L'autre homme s'appelait Vane, c'était un membre du groupe de Jarod. Je n'avais pas forcément d'atomes crochus avec lui, mais c'était un homme droit. Plus âgé que nous, il avait une carrure plus impressionnante que celle de Jarod. Nous avions déjà été sur quelques missions ensemble son groupe et le mien.